L'ami de notre adolescence ne demeure notre ami que parce qu'il ne nous voit plus. Peut-être d'ailleurs ses yeux ne nous ont-ils jamais vu… L'ami de notre adolescence est le seul que nous aurons jamais, car l'ombre d'un calcul n'effleure jamais sa pensée ; il ignore ses intérêts, il ne spécule pas sur les services que l'autre peut lui rendre… Et plus tard, quand l'ennuyeux étranger apparaît, il tend la main et sourit sans voir le nouveau visage, il l'appelle par un nom qui dans la réalité n'est pas celui de ce visage, et lui dit :
- Rudement content de te voir…