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Critiques de Robert Sundance (2)
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La danse du soleil

On recommande souvent de se méfier des quatrièmes de couv’ trop bavards, ici le contenu est bien résumé sur la couverture : le Monoply du sale rejeton métissé, bâtard d’une Amérique en quête de réussite qui détruit la population autochtone pour exister.



Né trop blanc pour être accepté par les siens et trop basané pour se fondre dans la masse d’une Amérique en pleine récession, Robert Sundance couche sur le papier ses mémoires de moins-que-rien. Les souvenirs d’un mec qui ne vaut pas le papier des toilettes.

Le Monopoly ce jeu de société – capitaliste, qui pousse à la fortune ou à la faillite, a ici bien triste allure : La carte chance est cramée depuis bien longtemps avec une origine amérindienne et un sang mêlé foutu par un grand-père ayant participé à l’assassinat de Sitting Bull, ça la fout mal.

Si on attaquait par la case alcool ? Une cuite qui va durer une vie..

C’est une justification bien triste, mais quand elle est synonyme de succès dans un pays ou les indiens natifs sont parqués dans des camps ou la consommation est prohibée, l’ivresse est synonyme de réussite et devient la quête principale de toute une population en perte totale de repères, souillés par une Amérique au monothéisme écrasant qui défonce les liens millénaires d’un peuple à sa terre.



Évidemment avec ces seuls repères éthyliques et biaisés la case bagarre et bourlingue vient tout naturellement chasser la case propriété qui n’existe plus pour le peuple Sioux. Alors Sundance crame le dur et boit le feu. Il se graisse les amygdales, noie son absence de racines dans des citernes de tord-boyaux. Se tape des sprints d’un bout à l’autre du wagon pour ne pas crever de froid. Il boit, fume, baise, hurle, jusqu’à plus soif.



Heureusement Cap’tain America voit de l’utilité dans ce tas de chair pour un salut sous un drapeau qui l’a toujours nié. Et une fois la carte chance miraculeusement sortie d’un fond de poche jouée lors de l’enrôlement, c’est la déchéance et la décrépitude la plus totale qui attendent notre vétéran bousillé que l’Amérique re-renie.



Ce livre fort et dur, convoque un témoignage remuant d’une triste réalité cachée par les glorieux buildings auxquels on associe l’Amérique. S’il brille par la qualité brute de son témoignage, il peut-être parfois un peu plus terni par un soupçon de manque de crédibilité sur certaines parties romancées ou fantasmées, un nombre trop précis et une mémoire questionnable de déroulements d’évènements pour un type qui boit les chutes du Niagara chaque jour. Mais qu’importe. A croire qu’à trop combattre un système pourri jusqu’à l’os, Sundance finit son récit par une une drôle d’ironie comme on peut la voir dans les blockbusters de sa patrie contrainte et forcée : une rédemption glorieuse, un baroud d’honneur glorieux et acharné.



Tusitala, jamais sage. En plus de signer une préface impressionnante de qualité, régale toujours avec ses personnages séditieux, sur le fil, jamais à court de ressources, nous régalent encore d’un témoignage qualitatif , intense et précieux. On est loin de l’American Dream mais on en apprend un paquet sur ses fondations honteuses.

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La danse du soleil

Rupert McLaughlin alias Robert Sundance est né dans la réserve sioux de Standing Rock en 1927. Alcoolique très jeune, en 1977 la médiatique « affaire Sundance » sensibilise les Etats-Unis à la question. Il arrête définitivement de boire et passe les quinze années qui suivent à essayer de sortir ses compatriotes de la rue à la tête d’une association. Ce livre La Danse du soleil, ses mémoires achevées juste avant sa mort en 1993, vient d’être traduit et paraître chez nous.

Robert Sundance ou l’histoire d’un Sioux qui tombe dans l’alcoolisme dès l’enfance et d’une vie épouvantable en découlant, jusqu’à sa rédemption après sa prise de conscience et son ultime combat contre l’institution policière, bras armé du gouvernement qui préférait châtier les alcooliques plutôt que de les considérer comme des malades, après un procès qui fera grand bruit dans les années 70’…

Le bouquin est puissant, très dur et in fine très beau mais pas exempt d’interrogations ou de critiques.

On pourrait dire que le récit est en deux parties, avant et après la prise de conscience du narrateur. La seconde après plus de deux cents pages d’horreur que certains trouveront peut-être insoutenables mais surtout très répétitives. L’alcoolisme est un enfer, le vivre c’est mourir chaque jour quand on n’a pas sa dose de vin, whisky, vodka etc. et quand on ne peut s’en fournir, des dérivés comme le vernis ou autres improbables breuvages font l’affaire. Dans ces conditions on se bat pour trouver trois sous qui payeront le litron, on se bat ensuite parce qu’on est soul, on se bat pour une femme et si on n’obtient pas celle-ci, on viole celle-là, mineures ou pas, à plusieurs etc. Castagne avec les flics, taule ou pénitencier, libération, alcool, bagarres, flics, cellules, bis repetita.

Je suis bien conscient qu’il s’agit d’un récit, de faits vécus et je ne minimise pas les souffrances de l’auteur, mais cet enchainement sans fin alcool-baise-bagarres-prison et on recommence, j’ai trouvé cela soulant (sic !). Par ailleurs, on peut plaindre le malheureux mais on peut aussi considérer que sous l’emprise de l’alcool en permanence, quasiment toute sa vie, ce fut un sacré enfoiré pour ne pas dire plus ! Répugnant et ignoble (« Une fois, elle n’a pas voulu se laisser prendre par un gars qui me proposait deux litres de gnôle, et j’ai dû la tenir pour lui. ») Certes il y a aussi des passages cocasses et pittoresques (?), le ton est enlevé, le rythme rapide.

Par contre grosse interrogation, tous ses souvenirs sont très détaillés mais c’est d’autant plus étonnant que lui-même confirme ce que nous savons « les poivrots n’étant pas réputés pour leur mémoire, ça nous est sorti de la tête ». Or le type est tellement alcoolisé et bourré qu’il fera un nombre astronomiques de crises de délirium tremens ; ou bien il nous raconte des faits auxquels il n’a pas assisté…

La dernière partie est plus intéressante et démontre une grande force de caractère et enfin de volonté quand après plusieurs tentatives avortées il se débarrassera de son alcoolisme, lira et apprendra de lui-même comment attaquer juridiquement l’institution policière au péril de sa vie encore une fois. A Los Angeles, Le LAPD n’est pas du genre à prendre des gants avec ceux qui s’opposent à lui.

Son combat déploie plusieurs volets. Faire reconnaitre l’alcoolisme comme une maladie et non un délit ; ce qui concerne particulièrement les indiens, lesquels, soignés, pourront enfin défendre leurs droits ; si le peuple indien retrouvait sa puissance d’antan, sa conception de la vie et ses coutumes participeraient au sauvetage écologique de la planète.

Un bouquin intéressant mais avec des points faibles et à lire avec des pincettes…

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