Les dragons aussi émettaient des bruits, certes, mais ils n’en dépendaient pas pour communiquer leur pensée. La voix servait quand on voulait écraser le tohu-bohu des pensées humaines et attirer l’attention d’un autre dragon, ou pour obliger les hommes à se concentrer sur ce qu’on s’efforçait de leur faire comprendre. Les clameurs des humains ne l’eussent pas trop dérangée s’ils n’avaient persisté à cracher leurs pensées en même temps qu’ils s’évertuaient à les transmettre par leurs couinements ; cette double irritation lui faisait parfois regretter de ne pouvoir les dévorer et en finir une bonne fois.