(p.119) Le Voyageur-né n'est qu'un observateur qui fuit le familier, une personne qui sait conserver en toutes circonstances des yeux étrangers, consciente de la frontière mouvante du voyeurisme, un observateur aguerri qui se dope à l'éclat de diversité du monde, chez lui comme ailleurs, accro aux pincements électriques de ces étincelles fugaces, ces moments parfaits d'exotisme. On appelle ça aussi, parfois, avoir un regard d'enfant.