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Citation de Nieva


Nieva
04 septembre 2018
Parmi les pierres à images qui ont longtemps excité la convoitise des amateurs et compté parmi les pièces les plus étranges, par conséquent les plus recherchées des cabinets de curiosité, deux espèces de marbre méritent une mention spéciale. D'abord parce qu'elles furent maintes fois invoquées comme argument capital en faveur de la théorie des jeux de la nature (lusus naturae) contre celle des fossiles, pétrifications d'anciens organismes vivants ; ensuite parce que ces marbres, préalablement polis et encadrés, ont été traités comme de véritables tableaux. Ces deux espèces sont les marbres-ruines, ou paesine, ou encore pierres-aux-masures, d'un gisement de la région de Florence, et les marbres-paysages d'une carrière des environs de Catham, dans le Gloucestershire, depuis longtemps comblée et couverte de maisons de rapport.

Pour les savants, elles prouvaient que la nature qui, par sa seule fantaisie créatrice, pouvait représenter des villes écroulées ou des vallons agréables, coupés de riants bosquets, était encore plus capable de produire spontanément des images de poissons, de mollusques ou de fougères. Ils répugnaient à prendre au sérieux les prétendues empreintes. Ils considéraient que ces apparences d'animaux marins avaient été souvent trouvées loin de tout océan et même sur les sommets des montagnes et qu'elles différaient d'ailleurs des poissons et des coquilles connus. Aussi n'étaient-elles fort évidemment que des caprices de la nature, au même titre que les minuscules cités détruites des calcaires toscans et que les bosquets, les rideaux d'arbres, réduits à la dimension d'un petit tableau dans les marbres anglais.
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