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Critiques de Roger D. Masters (4)
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La fortune est un fleuve

En Italie, au début du seizième siècle, se rencontrent deux hommes hors du commun, Léonard de Vinci, un peintre et architecte militaire reconnu, et Nicolas Machiavel, un haut fonctionnaire talentueux, ambassadeur de Florence.



Les deux hommes sont proches de César Borgia. Léonard de Vinci, dont les talents d'ingénieur ont servi à fortifier la ville de Venise contre les Français, est employé comme cartographe et ingénieur militaire par le fils du pape Alexandre VI, alors que Machiavel est ambassadeur auprès de lui — quand ils se trouvent à travailler ensemble sur un projet commun. Florence souhaite devenir un port maritime, et cherche un accès à la mer ; en guerre contre Pise, elle veut couper la ville rebelle de la mer en détournant l'Arno. Mais si Piero Soderini, le gonfalonier à vie de Florence, lance des travaux de grande échelle — sur les recommandations de Machiavel et grâce à l'expertise de Léonard de Vinci — l'incompétence du maître d'oeuvre, Colombino, transforme l'entreprise en échec cuisant.



Autour d'une rencontre exceptionnelle qui a abouti à un échec, " La fortune est un fleuve " dresse le portraits de deux génies l'un artistique et scientifique, l'autre littéraire et politique, et de leur influence sur le monde. Léonard de Vinci, un homme qui sent les forces, voit les mouvements, explore des nouveautés, mais en quête toute sa vie de notoriété à cause d'une naissance non bourgeoise (il est bâtard). Machiavel, né dans une famille de petits notables, capable de gérer des situations complexes avec un sens aigu de l'organisation politique, qui développe une réflexion politique dans une oeuvre majeure et universelle, « le Prince », mais qui finit écarté du pouvoir.



" La fortune est un fleuve ", c'est aussi l'esquisse d'une période brillante et turbulente où se côtoyaient les Borgia, les Médicis, les Sforza, Michel-Ange..., où les sciences et les arts fleurirent comme rarement dans l'histoire. On y découvre Florence à son apogée et la complexité de ses politiques intestines et étrangères, les intrigues des Borgia, les ambitions de conquête et de réforme de Louis XII et François Ier, et bien sûr les vies mouvementées et passionnantes des deux protagonistes, jusqu'à leur fin – Léonard de Vinci invité par François Ier en France, Nicolas Machiavel en exil politique dans la campagne toscane. "



Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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La fortune est un fleuve

1500, les chemins de deux hommes, deux florentins, vont se croiser et pas n'importe lesquels . L'un est un humaniste , érudit, lettré, nommé deuxième chancelier de Florence à l'âge de 29 ans c'est Nicholas Machiavel. L'autre est un enfant illégitime aux talents multiples mais non reconnu par l'élite intellectuelle, c'est Léonard de Vinci . Quand le politique rencontre l'ingénieur visionnaire les projets fusent . Et si en détournant le cours de l'Arno, Pise tombait enfin aux mains des florentins et si en détournant le cours de l'Arno Florence pouvait devenir un port ouvert sur la Méditerranée ?

Roger D. Masters a déjà publié deux livres consacrés à Machiavel et à Léonard de Vinci . Il revient ici sur leur bref parcours commun et sur les conséquences pour l'un comme pour l'autre de l'échec de leur projet .Un livre érudit , un livre plein de données précises et techniques qui bien que très instructif m' a semblé par moments un peu indigeste. Il s'agit surement de ma part d'un manque de lectures "sérieuses" . Ce texte est avant tout 'un travail d'historien avec revers de la médaille l'impression de suivre un cours magistral.

Un petit regret aussi les reproductions proposées au fil des pages sont souvent difficiles à lire et à déchiffrer pour la lectrice ignare que je suis .

Un immense merci aux éditions Omblage et à Babelio pour cet ouvrage reçu lors de la masse critique non fiction de juin 2018.

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La fortune est un fleuve

Etant passionnée par la Renaissance Italienne depuis longtemps, je ne pouvais certainement pas passer à côté de cet ouvrage lors de la dernière Masse Critique de Babélio. Je remercie donc ces derniers ainsi que les éditions Omblage pour me l’avoir envoyé. Bien que les sources manquent, je savais que Léonard de Vinci et Machiavel se connaissaient grâce à un autre ouvrage découvert lors du Printemps du livre 2015 de Grenoble, Leonard et Machiavel de Patrick Boucheron. En effet, comment deux génies de cette envergure n’auraient-ils pas pu se croiser dans l’Italie du XVème-XVIème siècle alors qu’ils ont fréquenté les mêmes villes à certaines dates?



Deux Hommes très différents



Léonard de Vinci plus âgé et né en 1452, est le fils illégitime d’un notaire de Vinci. Il s’illustre au début par son génie artistique. Apprenti du peintre Andrea del Verrochio, ce dernier aurait cessé son activité après avoir découvert le talent de Léonard, selon Vasari, le biographe des peintres de la Renaissance. Au début de sa vie, Léonard de Vinci est surtout célèbre pour sa peinture dont il recevra plusieurs commandes prestigieuses comme la Cène éxécutée de 1495 à 1498 à Milan pour le couvent Santa Maria d’elle Grazie ou la Bataille d’Anghiari pour la ville de Florence de 1504 à 1506. Malheureusement, Léonard de Vinci se révèle méticuleux, trop aux yeux de ses contemporains et la plupart de ses commandes resteront inachevées. Mais, le jeune homme est curieux et s’adonne à d’autres domaines scientifiques que sont l’ingénierie, l’anatomie, la cartographie, etc… N’ayant reçu aucune formation universitaire (il sera d’ailleurs moqué par ses pairs car il ne connaissait pas le latin), il fonde ses connaissances sur l’observation et l’expérimentation, une méthode de travail révolutionnaire et en avance sur son temps. Ses travaux seront consignés dans ses fameux Carnets. Peu à peu, Léonard de Vinci acquiert une nouvelle renommée et il se met au service des Puissants (Ludovico Sforza, Cesare Borgia, le gouvernement de Florence dont Machiavel fait partie, François Ier, etc…) pour son expertise dans des domaines techniques comme l’art de la guerre ou détourner un fleuve de son cours…



Nicolas Machiavel quant à lui est né en 1469 et issu d’une famille de propriétaires terriens et de juristes de Florence. Il a reçu une formation humaniste et classique nourrie d’auteurs latins. Son talent de négociateur se révèle lorsqu’à vingt-cinq ans, il négocie la dot de sa soeur, en 1494. A vingt-neuf ans, il débute une carrière politique au sein du gouvernement florentin et est élu deuxième chancelier et secrétaire. Dans le cadre de ses fonctions de 1498 à 1512, il a ainsi pu s’illustrer dans la diplomatie, envoyé pour défendre les intérêts de Florence menacée à cette époque par la ville de Pise, les ambitions du Pape Alexandre VI et de son fils Cesare Borgia ou l’invasion du Royaume de France. Puis, à partir de 1513, il connaît un revers de fortune après l’instauration d’une régime monarchique à Florence par les Médicis. Accusé de trahison, il sera démis de ses fonctions et profitera de cette traversée du désert pour écrire les œuvres qui le feront connaître : L’art de la guerre paru en 1521 et surtout son essai politique et philosophique Le Prince, édité après sa mort en 1532.



L’échec du détournement de l’Arno



Malheureusement, aucune source directe ne l’atteste mais il semblerait que les deux hommes aient été présents à la Cour de Cesare Borgia en même temps à Imola, en 1502 : Léonard de Vinci a alors accepté un poste d’architecte et d’ingénieur général proposé par le fils du pape tandis que Machiavel est venu pour défendre les intérêts de Florence, inquiète par les ambitions territoriales dévorantes de la Papauté. L’année suivante, la ville de Florence engluée dans le conflit avec Pise aurait eu alors l’idée de détourner le cours du fleuve Arno qui reliait les deux villes. A cela, deux objectifs : faire de Florence un port de mer et priver Pise de ses ressources en eau. Ce serait Machiavel qui aurait confié les plans de ce détournement à Léonard de Vinci. Malheureusement, le chantier dirigé par le maître d’oeuvre incompétent Colombino, se solde par un échec. Tout d’abord, ce dernier n’aurait pas suivi les plans de Léonard de Vinci : au lieu de creuser un seul canal profond, Colombino en aurait fait deux. Et il aurait sous-estimé le nombre d’ouvriers à employer ce qui fait prendre beaucoup de retard au chantier. Enfin, une tempête en 1504 sonne le glas du projet en détruisant les parois des digues. Les Pisans en profitent alors pour détruire le barrage et combler les deux canaux.



Des sources historiques difficiles à trouver :



L’unique source directe qui relie Machiavel à Léonard de Vinci pendant cette période (1503-1506), à Florence, est la négociation de son contrat pour la fresque de la Bataille d’Anghiari. Mais du projet du détournement de l’Arno, il n’existe que des sources indirectes. On sait seulement que Léonard de Vinci a fait les plans car on les a retrouvé dans ses Carnets et on sait que Machiavel a suivi le chantier grâce à sa correspondance car il s’inquiétait que les travaux n’avançaient pas assez vite. Rogers D. Masters justifie cette absence ainsi :



« A l’époque, ces échecs eurent des implications très sérieuses pour Léonard de Vinci et Nicolas Machiavel, remettant en question leurs réputations, leurs positions et leur revenus. Cela explique sans doute pourquoi aucun d’eux n’écrivit sur les travaux en communs. Qui aime attirer l’attention sur un désastre attribuable à une erreur de jugement ou à l’incompétence? (P. 13) »



L’ouvrage de Roger D. Masters



La Fortune est un fleuve dont le titre est directement tiré du Prince de Machiavel est un ouvrage absolument passionnant. Il est très bien documenté, l’auteur citant ses sources et faisant part de ses hypothèses sans les imposer à son lecteur. Les cartes, plans, dessins et peintures de Léonard de Vinci sont les bienvenues pour cerner son parcours et comprendre le contexte du projet du détournement de l’Arno. La Correspondance de Nicolas Machiavel pendant qu’il était Deuxième chancelier de Florence ou les citations de ses œuvres publiées sont également émouvantes. Rogers D. Masters a parfaitement bien su saisir l’essence même des deux hommes. Toutefois, j’aurais deux critiques à formuler. Le manque d’objectivité de l’auteur sur des personnages historiques comme Cesare Borgia est prégnant dans son propos. Il le dépeint comme un homme cruel : est-il utile de rappeler qu’un Historien se doit d’être objectif? Le second point négatif est la présence malvenue d’un américanisme complètement hors de propos. La citation suivante parle d’elle-même :



L’échec du projet de l’Arno fut une catastrophe pour Léonard de Vinci et Machiavel (…). Pour comprendre les implications, il suffit d’imaginer que les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki n’aient pas explosé, menant à une invasion longue et onéreuse du Japon par les troupes américaines et l’abandon de la technologie nucléaire. (P. 149)



Sérieusement? Rappelons tout de même que le largage des bombes à Hiroshima et Nagasaki a eu pour conséquence entre 110000 à 140000 morts directs et 250000 morts au total si l’on compte les personnes décédées des conséquences de ce conflit.
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La fortune est un fleuve

La fortune est un fleuve de Roger D. Masters s’intéresse à un fait peu connu de l’Histoire, la tentative de détournement de l’Arno pour faire de Florence un port maritime, projet qui réunit deux célèbres figures de la Renaissance Italienne, Léonard de Vinci et Nicolas Machiavel.



Ces deux grands hommes se sont connus à la Cour de César Borgia à en 1502. Machiavel qui occupait alors le poste de deuxième conseiller à la Signoria de Florence y était envoyé en mission pour négocier avec César Borgia, fils du pape Alexandre VI. Léonard de Vinci y était employé comme ingénieur et architecte notamment dans la conception des fortifications, l’architecture urbaine et les techniques militaires.

Tous deux rentrent ensuite à Florence en 1503 et leur collaboration pour la réalisation de ce projet surprenant, détourner l’Arno de Pise, commence.

Le premier but de ce projet est militaire. Florence vient de subir deux défaites dans la guerre qui l’oppose à Pise. En détournant l’Arno de cette ville et en privant les Pisans d’eau, les florentins s’assurent de la reddition de la cité ennemie. Mais le but ultime poursuivie par Vinci est de fournir un port à sa ville en rendant le fleuve navigable de Florence à la mer. D’autre part, il prévoit des travaux d’irrigation d’envergure permettant aussi de rendre fertile et productive la nouvelle vallée ainsi créée.



Vinci a conçu trois projets différents mais celui qui est retenu est d’amener L’Arno directement de Florence au Stagno de Livourne. p 142

Si les travaux commencés en 1504 échouèrent, l’on sait que les plans de Léonard de Vinci n’en sont pas la cause. L’ingénieur hydraulicien, Colombino, choisi pour diriger le projet n’était pas à la hauteur et ne respecta pas le plan initial de Vinci qu’il jugeait trop difficile à réaliser. Le manque d’argent, l’insuffisance du nombre d’ouvriers, et peut-être aussi le manque de volonté, l’indécision de Pier Soderini, gonfalonier de Florence, expliquent aussi que le projet fut un échec et eut des répercussions fâcheuses sur leur vie à tous deux.



En dehors de la description très documentée, cartes à l’appui, de ce projet pharaonique, le livre de Roger D. Masters dresse un portrait de ces deux grands personnages et les accompagne tout au long de leur vie, de l’enfance à la mort, une vie mouvementée faite de hauts et de bas, de brillantes réussites et d’échecs qui les laissent démunis. Il présente au lecteur leur oeuvre respective, peinture, recherches scientifiques, militaires, pour Vinci, poésie, ouvrages historiques et politiques pour Machiavel. Il décrit leur philosophie respective, leur humanisme dans le tourbillon intellectuel de cette période tourmentée et florissante, leurs différences aussi et ce qui les unit et, bien sûr, leurs héritages, tout ce que nous devons à ces esprits supérieurs.

Un livre qui présente donc des qualités et de l’érudition mais j’avoue avoir été désagréablement surprise, surtout de la part d’un historien qui se doit d’être objectif, des parallèles établis à deux reprises entre le passé et l’histoire des Etats-Unis pour justifier l’utilisation de la bombe atomique (p 149 et p181) sur Nagasaki et Hiroshima. Choquant !



Merci à Babelio Masse critique et aux éditions Omblage


Lien : https://claudialucia-malibra..
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