AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Roger Wallet (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Ça ressemble à une vie

Ça ressemble à une vie raconte l’histoire de Louis Even. Apprenti menuisier avant guerre. Sa femme Marthe. Son premier fils Martin. Il se met à son compte, voit son entreprise prospérer. Un adultère. Marthe qui s’en va. Entre temps David est né. Attardé. Il sourit et il bave. Toujours dans les jupes de sa mère et puis

« un jour d’avril 77 une lettre c’est marthe.

cancer. Promets-moi de veiller sur lui je ne t’ai jamais rien demandé mais là je te le demande

Promets-moi

s’effondre

il avait oublié ce goût du sel dans la bouche »

Ça ressemble à une vie et les années passent. Il vend son affaire. Vieillit. Martin est enseignant. David grandit et fait des progrès. Un jour ça lui échappe il l’appelle fiston. De la tendresse. Un père et son fils, ensemble, jusqu’à la fin. Une vie quoi...



Ce texte ne se donne pas facilement, il me semble qu’il se mérite. Une existence racontée en 33 tableaux. Forcément elliptique. Le rythme est saccadé, les phrases coupées, les majuscules et la ponctuation absentes la plupart du temps. De la poésie en prose ou de la prose poétique. On s’en fout. Il faut se laisser porter par la beauté et l’âpreté de la langue. Etre submergé par l’émotion quand l’image surgit. En quelques mots à peine. Pas d’effet de style, pas de grandiloquence. Une écriture minuscule à la force d’évocation incomparable. C’est beau. C’est de la littérature.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          180
Ça ressemble à une vie

Le romancier crée des personnages, leur tisse une histoire, leur invente un destin. Il monte une sorte d'échafaudage plus ou moins solide, fabrique des événements, entrelace des situations... Il construit, de sa plume, une vie.

Roger Wallet nous parle aussi d'une vie, mais celle-ci devient le personnage principal du livre. L'auteur nous conte l'existence de Louis Even, mais cela aurait pu être celle d'une toute autre personne. La Vie est au centre du livre.

Parce qu' aucune vie ne ressemble à une autre - c'est ce qui en fait d'ailleurs sa valeur -, celle-ci devient de fait, inestimable. Elle est unique. Les épisodes qui constituent la vie de chacun sont plus ou moins nombreux et variés mais des grands évènements aux petits riens, au final, tout compte.

L'auteur déroule donc le parcours de vie de monsieur Even, un menuisier ; l' atrocité d'une guerre, la mort qui rôde, des naissances, un fils brillant, un autre plus lent, l'amour, le désir, l'infidélité, la rupture, l'ombre menaçante de la maladie, le travail du bois, la prospérité, la fierté, la bienveillance, la déception, les sourires, les larmes, les traits qui se tirent, l'inquiétude, le poids des ans, le départ.

Peu de mots dans cette prose poétique. De l'épure. Juste l'essence. Aucune fioriture. Pas de jugement. Aucun préjugé. Une ponctuation rare. Des phrases comme un flot. Puis des respirations. Une vie qui s'écoule. Des sensations. Des images. Des symboles. Des palpitations.

Fragments de vie, morceaux choisis.

Entre nos mains, des battements de coeur.

Qu'il est bon de vivre.

La Vie. Ainsi soit-elle.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
Commenter  J’apprécie          60
La Blanche de Bruges

J’ai eu un coup de cœur pour « ça ressemble à une vie », poésie elliptique, troublante, telle une ritournelle avec des blancs.



« Brice, il faudrait que tu viennes. Ma mère a dit cela d’une voix presque froide détachée. Il faudrait que tu viennes, je crois. » C’est ainsi que débute le roman.



Son père est mort. Brice revient au village qui l’a vu naître et grandir. Le retour est propice aux retrouvailles et aux souvenirs. Tout se mêle, le présent et le passé et toujours Tanguy. « Tanguy ! C’est au bistrot que je l’ai vu pour la première fois. Septembre 61, peu après la rentrée. »

Ils sont tombés mutuellement en amitié. Tanguy, le bidasse en permission de la guerre d’Algérie et l’adolescent. Le temps de cette longue permission fut, pour le jeune garçon, le temps de la découverte de la bière, de la première cigarette, de la première fille. Tanguy décide de déserter cette guerre qui ne dit pas son nom, Mais, il fut dénoncer, on ne dit rien des raisons du pourquoi et le silence tomba. Ce sera la fin de l’enfance heureuse du jeune garçon qui décide de partir faire ses études loin, persuadé que l’auteur de la dénonciation est son père.



Son retour, 15 ans après, les retrouvailles avec les anciens copains, raniment les souvenirs, la vérité sera dite. Un séjour le long des canaux de Bruges, devant un piano bar et une Blanche de Bruges scellera des retrouvailles.



J’ai retrouvé, avec plaisir, la plume de Roger Wallet. Ici, c’est Brel qui s’impose pour ce roman. Si ce livre est moins elliptique que ses poèmes, il est tout aussi teinté d’amour de sa Picardie, d’amour des gens, d’amour des mots. Un bouquin où l’atmosphère des années 60 est fort bien décrite. Chose importante, ce livre n’est pas dénué d’humour, la scène de l’enterrement de son père est un petit morceau d’anthologie, j’ai réveillé mon mari qui dormait !


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          20
Ça ressemble à une vie

Il est à peu près impossible de rendre compte par une chronique d'une œuvre poétique, je ne peux que me laisser porter par la fluidité des mots, des lignes poétiques, me laisser charmer par les images à peine esquissées et pourtant si riches de sensations, les sons, les mouvements, les couleurs, les nuances des émotions, un peu de sensualité, une grande tendresse et cet enfant pas comme les autres, cette richesse survenue et qui éclaire la vie d'une autre lumière... Joli texte, jolies émotions, un petit carnet précieux, si élégamment présenté avec sa couverture aux couleurs apaisantes et ce dessin prêt à nous emporter... Merci M . Wallet que je viens de découvrir, merci Zazy qui partage...Je le garde encore un tout petit peu, vous permettez ?



Commenter  J’apprécie          10
Ça ressemble à une vie

Pas de quatrième de couverture. C’est par ces mots que j’entre dans le vif du sujet.



La guerre loin l’absent

cramé odeurs de chairs

bruits terrifiants



après coup silence

papier bleu tampons un beau jour

un moment l’envie de…

[elle dit]

vertiges nausée ça remue ça cogne… en hiver

sûrement ver la noël…

après que bien proprets réparés recousus alignés

sous les drapeaux en rang d’oignons – là où plus

rien ne bouge.

le treize ce fut donc. qu’il bougea. le tiot, le fils.

en décembre sur la fin de la guerre.



Pas de majuscule, pas de ponctuation hormis les points. Dans les phrases non terminées, dans les mots décousus se cachent la vie de Monsieur Even, de sa naissance à sa mort..



J’ai fait plusieurs lectures de ce livre. La première fut pour le rythme des phrases. Un rythme saccadé, des phrases elliptiques, des mots qui sonnent, qui trébuchent, qui touchent. De la poésie, mais pas au sens strict du terme, des phrases comme la respiration d’une vie.

33 tableaux pour résumer la vie d’un homme, 33 pages pour chanter Monsieur Even, menuisier de son état.



Roger Wallet est avare de paroles, économise les mots, les verbes (surtout), mais ces tableaux de vie sont très parlants. A chaque relecture, quelque chose de nouveau apparait. Les phrases arrivent comme les vagues ou le clapotis de l’eau. Quelque fois un mot fait autant de ronds dans l’eau qu’un caillou jeté à l’eau.



L’écriture de Roger Wallet ne se donne pas facilement. Il faut prendre les mots dans sa bouche, les rouler, les tourner, faire des phrases avec les mots absents. De temps à autre, il y a de l’urgence, le rythme saccadé donne de la musicalité aux mots.



J’ai pensé à la chanson chantée par Piaf et les Compagnons de la Chansons, « les trois cloches » qui chante également le temps d’une vie d’homme.



Philisine, merci d’avoir fait voyager ce livre jusqu’à ma table de chevet. Il va me manquer. Monsieur Roger Wallet, ça ressemble à de l’amour, ça ressemble à un bijou, ça ressemble à un coup de cœur.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          10
Portraits d'automne



Dans "Portrait d'automne" Roger Wallet ne conte que l'essentiel. Aucun superflu que le nécessaire au déroulement du récit.

L'histoire de ce jeune instituteur exilé dans la rustre Picardie nous prend au cœur dès la première phrase: "Tout juste dix-huit ans et l'âme tourmentée."



Le départ est vécu tel un déchirement. Puis vient la rencontre avec cette terre nouvelle, ses paysages et ses habitants.



"On les voyait descendre à l'entrée des villages, lourds de fatigue et de mauvais alcool, femmes girondes qui partaient droit vers la cuisine, la lessive, hommes à l'âge incertain, bleu, barbe mal rasée, sac à dos, la halte au bistrot, la roulée au bec, histoire d'encore quelques rires, quelques chimères avant de regagner, d'un pas cassé, la tiédeur frustre du balatum et du formica."



Le bistrot apparait comme un personnage mystique "Le bar des deux rives".



"Le bar des deux rives trouait la nuit avec indécence, tâche de lumière, envolée de bruits confus, étouffés."



Il y aura l'amour. Pas un vrai. Un amour aussi troublant que le climat, une deuxième rencontre tout aussi mélancolique.



"L'averse s'était estompée. Le vent soufflait avec violence, emportant son charroi de nuages noirs. Je gardai jusqu'à ma chambre le souvenir de sa voix."



Vous aurez compris la résonance de ce récit sans prétention mais si vrai, réel. Un livre des jours nostalgiques. Nous avons tous enfouis des souvenirs mélancoliques, ceux là même que nous aimons faire ressurgir secrètement comme la flamme d'une bougie sur laquelle nous agitons une main fragile, mais ce geste fou nous n'avons ni la force ni l'envie de l'arrêter.







Portrait d'automne - Roger Wallet

(Le dilettante - 1999)


Lien : https://al-seraphe.blogspot...
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Roger Wallet (20)Voir plus

Quiz Voir plus

Le vocabulaire du manga

Qu’est-ce qu’un Mangaka ?

Un auteur de manga
Un manga pour enfants
Une imitation de manga

8 questions
377 lecteurs ont répondu
Thèmes : mangaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}