A la manière de Georges Perec, Roland Brasseur va égrener 480 "je me souviens" à l'usage des générations oublieuses et de celles qui n'ont jamais su.
Mais il ne s'agit plus là de souvenirs d'avant-guerre mais d'une évocation des années 50 à 70.
Chaque nom, chaque objet est expliqué et remis dans son contexte.
Cette suite de petits paragraphes, dont certains, qui me parlent, ne vous toucheront pas alors que d'autres, qui vous ont interpelé, m'ont laissé indifférent*, ont le mérite d'effectuer un travail de mémoire concret, riche et varié.
Son propos est naturellement nostalgique !
On y rencontre "Signé Furax" dont les 1034 épisodes diffusés sur Europe 1 entre 1956 et 1960 ont inspiré, en 1980, une adaptation cinématographique à l'époustouflante distribution....
On y croise "Treets" qui, comme chacun sait, fond dans la bouche et pas dans la main....
Mais aussi le "scoubidou", petit objet tressé servant de fétiche, le "flipper" aussi appelé "pinball"....
On y rencontre papa, maman, la bonne et Robert Lamoureux....
Personne n'a oublié "la vache qui rit", "le livre de la jungle"mais qu'en est-il de "la collection "Signe de Piste", de "Mister Magoo", de Julien Carette et de Brick Bradford ?
Mais ce fourre-tout plein de bonnes surprises est surtout axé sur les années 50. Et pour ceux à qui ce temps semble remonter à la préhistoire, beaucoup des rencontres proposées seront d'agréables et d'instructives découvertes.
Pour les autres, suivez le guide....
*il faut relire au moins deux fois pour que cela paraisse plus clair
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Pour ceux qui ont apprécié "je me souviens" de George Perec, ce livre est un aide mémoire efficace et un prolongement idéal à sa lecture.
Généreusement illustré et documenté, l'auteur reprend les quatre cent quatre-vingt "Je me souviens" lu par Sami Frey à bicyclette au théâtre Mogador en 1989 et les commente, les fait revivre, pour éviter d'oublier, et pour notre plus grand plaisir.
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L’auteur de cet ouvrage fut mon collègue enseignant en Classes Préparatoires et j’avais pu apprécier sa vaste érudition littéraire (lui étant prof de math) et constater sa connaissance exhaustive de l’œuvre de Pérec . D’où ce livre qui est un complément indispensable à la lecture de « je me souviens » de cet auteur. Surtout (comme le dit le sous titre ) pour « les générations oublieuses » à qui l’on peut pardonner de ne pas connaître le répertoire de Réda Caire ! L’ouvrage éclaire donc à l’aide de nombreuses références les éléments du texte disparus dans les « poubelles de l’histoire »
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C'est la troisième réédition de ce livre depuis 1998 (avec une préface d'un auteur de polar que j'apprécie justement parce qu'il ne se limite pas à ce genre : Jean-Bernard Pouy) et c'est un régal de s'y plonger, presque un jeu de l'oie où l'on avance par petits bonds, une page par-ci, trois paragraphes par-là, avec des retours à la case départ du livre de Perec.
Pourquoi parle-t-il du drugstore des Champs Elysées ? Ah oui, pour son incendie. De la gare Montparnasse ? Ah oui, pour l'ancienne gare. Du Dr Spock (le pédiatre) ? Parce que celui-ci fut candidat à la présidence des Etats-Unis.
Vous connaissez par coeur votre vieux Trivial Poursuit ? Ouvrez le Roland Brasseur, vous ferez un tabac auprès de vos amis !
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