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Citations de Romain Harinck (80)


Le temps d’une seconde, un clignement d’yeux et c’est Roy, qui me cria quelque chose que je n’entendis pas, trop occupé à retrouver son visage, sur son ordi, en buvant Coca-Cola sur Coca-Cola, comme pour garder le rythme, ne pas se faire larguer par sa propre manière d’écrire, écriture au combien débridée et qui sentait probablement le soufre, avec en fond sonore : Start Me Up des Stones. La seconde d’après encore après, Pam était dorénavant sur la moto de Roy, elle qui avait pourtant pour habitude de m’encercler de ses bras, et Roy était sur l’Harley-Davidson de Monsieur King. Et bon sang, je peux vous certifier que le degré d’euphorie qui fut la nôtre en cette nuit-là dépassa largement le taux d’alcool que j’avais dans le sang, c’est dire ! Des rires et des rires comme des gosses particulièrement fiers de leur connerie et là, minuit a sonné, je me suis alors retourné, j’ai regardé l’église au loin, personne d’autre ne l’a fait à part moi, il me semble que je fus le seul à avoir entendu les cloches, du moins c’est ce que j’ai d’abord pensé avant que la Christine ne change de fréquence et s’arrête sur Hells Bells au moment précis où le chanteur Brian Johnson chante : « Satan’s coming to you ! » et pour la énième fois, j’eus la douloureuse impression que personne n’y prêta la moindre attention, que je fus le seul à remarquer que quelque chose clochait sérieusement dans ce patelin.
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Je me suis alors à mon tour rapproché du micro, ai éclairci ma voix et avant de me mettre à parler, à dire ce que je savais et ce que j'avais sur le coeur, j'ai allumé une énième clope, inspiré, avant de souffler lentement la fumée, fumée qui galopa dans les airs avant de disparaitre dans le néant, comme nous tous ai-je pensé alors, vivants et déjà bientôt morts, comme les oubliés de la mémoire du monde.
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Romy était un homme attentionné. Et amoureux. Les deux adjectifs étaient synonymes. Elle l'imagina derrière le comptoir de sa librairie, parlant avec des clients attentifs de la grande littérature, celle de Flaubert. Clients qui repartaient, toujours, avec dix fois plus de livres que ce qu'ils pensaient acquérir au départ. On pouvait appeler cela « l'effet Romy ».
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Que pour préparer la paix, il faut préparer la guerre. C'est un paradoxe. Mais le monde fonctionne ainsi. Pour atteindre le Bien, il faut passer par le Mal.
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Elle ne faisait pas partie de ces femmes qui aiment snober le monde à bord d'une voiture hors de prix. Angie pouvait d'ailleurs se payer quarante fois ce bolide si elle l'avait souhaité. Cela ne l'intéressait tout simplement pas. L'homme, pourtant, faisait rugir son moteur, encore et encore, dans l'espoir d'attirer son attention. Ce fut peine perdue. Il avait beau accélérer, le réflexe de Pavlov tant attendu ne vint point.
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Quelque chose clochait. Tout portait à le croire. Sans que la chose en question ne puisse être identifiée, rendant Ted, nerveux. La source de son malaise se dévoila quand Ted eut le malheur et la malchance de croiser un regard bien connu. Ted venait de voir Angie comme Angie venait de voir Ted. Ted, sans raison, calcula de tête l'âge de la jeune femme. Elle avait vingt-huit ans maintenant. Cinq ans  après, il fallait que la fatalité leur donne rendez-vous ici.
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Holly ne cherchait pas la gloire et la popularité, non, pensant comme Angie et comme Épicure avant elle, qu'il s'agissait de désirs vains, dont la soif est inextinguible. Et puis c'est tout le paradoxe de la nature humaine. Si vous vendez peu c'est que vous êtes soit mauvais ou que vous vous adressez à un lectorat issu de l'élite. Si vous vendez beaucoup, c'est que vous êtes populaire mais mauvais car vos écrits plaisent à tout le monde donc à personne. Holly espérait se trouver à la croisée des raisonnements boiteux qui voyagent dans la conscience humaine. Holly n'était pas envahie par la couche superficielle que revêt la popularité mais espérait toucher ses rares lecteurs par sa prose et son amour des mots.
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Bien qu'elle n'y soit plus, l'empreinte de la bague était toujours là. Quant à Romy, à mesure que son visage palissait, ses traits paraissaient de plus en plus marqués par la tristesse. Par une vie dont il avait été privé. Une vie d'espoir. Une vie fourmillant de projets. Une vie avec Sally comme destinée. Une vie avec ses joies et ses peines, ses instants de bonheur et d'incertitude. Ses moments d'amour et de douleur. Tout cela lui avait été arraché. C'est ce que semblait dire son visage. Tout lui avait été arraché. Tout. La vie était belle tant qu'elle durait mais un jour, Dieu si votre heure avait sonné ou le Diable si elle avait été écourtée, vous sortait de ce monde-ci.
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Certains mots prennent tout leur sens par l'impression et la sensation qu'ils nous donnent.
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Mais l'ignominie, avait-elle véritablement une fin ?
Pouvait-on vraiment sortir des vertiges du néant ?
Car quand on regarde le néant, le néant nous regarde aussi.
C'est ce que disait Nietzsche.
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Finalement, il faut mieux avoir une tête bien pleine qu'une tête bien faite dans ce genre de situation !
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Ted déteste les idéalistes, les intellectuelles ou toutes les femmes qui assument des métiers difficiles ou dévalorisants. Enfin, toutes les femmes...
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Pour Ted, elle était beaucoup trop sexy pour avoir l'audace impétueuse de faire du stop seule. Il s'arrêta sur le bas-côté et elle s'avança jusqu'à la portière côté passager. Ted baissa la vitre, et elle se pencha. Elle paraissait plus vieille maintenant, plutôt la trentaine ; Ted, de loin, pensait qu'elle avait dix-huit ans. Mais cela ne le refroidit pas, pour la simple et bonne raison qu'elle était toujours aussi mignonne.
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Rien de mieux que de connaître la routine d'une proie pour mieux la piéger par la suite. La routine est une vilaine prison qui endort votre esprit et principalement votre attention. Mais rien n'y fait, l'être humain aime trop son quotidien pour vouloir le changer ! Il est si réconfortant ! Qu'on s'y accroche corps et âme ! Et pour ce qui est de la nouveauté, tant pis ! Trop effrayant ! Trop d'inconnues dans l'équation. Et c'est bien ce problème d'habitude qui va peser dans la balance du destin.
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...les voilà qu'ils rougissaient, balbutiaient, souriaient et riaient en symbiose, les sens en synesthésie ; frappés par le coup de foudre, le relâchement attisé des tensions, des pulsions qui cherchaient à s'échapper par bribes de la société et de ses règles ; espace en dehors du temps, hors du temps qui passait, des jugements et des opinions pré-conçues ; uniquement l'amour, l'indomptable et l’irrévérencieux, celui qui s'expliquait par un baiser ou une étreinte ; c'était cela la passion, celle qui unissait malgré les tempêtes et les naufrages, celle qui a pris son temps, celle qui liait, en ce jour, une femme d'une incommensurable beauté, d'une intelligence époustouflante avec  un jeune homme, gentil et romantique ; elle avait quarante ans et lui vingt-trois ans mais qu'importe puisqu'ils s'aimaient. 
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Sally était resplendissante de beauté, une déesse aux yeux bleus, de ce regard intelligent et sensuel qui ne cesse de faire chavirer le cœur masculin et, dans un dernier geste gracile, la belle fit parcourir à son rouge à lèvres les courbes délicates de ses lèvres roses … 
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Sally avait caressé, effleuré une idée qui la dérangeait, la mettait mal à l'aise, ce qui ne manquait jamais, par ailleurs d'être un motif suffisant aux yeux de Ted pour la frapper. Sally avait pensé au sexe. Et, cette simple idée la rendait nerveuse comme si tout ce galimatias entre hommes et femmes n'était qu'un jeu saugrenu. Sally aimait à croire qu'il ne s'agissait que d'une duperie que la biologie nous servait pour assurer la pérennité de l'espèce. Ce qui était assurément vrai scientifiquement mais … Sally, parfois, se demandait s'il n'y avait pas autre chose. Par exemple, si le temps d'une étreinte, on s'oubliait. Ou comme le pensait George Bataille, c'était le goût de la transgression qui nous animait. Transgression éphémère mais salvatrice. Ce qui amena Sally à un autre questionnement, celui d'un simple plaisir, peut-être ? Et l'amour dans tout cela ? Une chimère ? Une vérité tangible ? Le rameau de Stendhal dans la mine de sel ? L'amour du mouvement littéraire romantique ? Peu importe, Sally se trouvait à la croisée des chemins de la destinée.
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Elle, elle est le secret du monde, La vérité sacrée du cœur, Les doux sentiments y abondent, Annihilant toute torpeur, Elle, elle est le fruit des passions, Incandescentes frénésies, Dont les maux sont une addiction, La plus noble des maladies, Et la joliesse de son corps, n'a d'égale que son charme d'or, Toi, mon amour, tu es ma vie ! Toi, mon amour, mon paradis ! Cette confidence me mène, À proférer les mots : Je T'aime !
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Certes, Romy, en ce moment même était peut-être trompé par ce qu'on appelle l'espoir mais lui comme l'amour sont des choses essentielles à la vie. Ontologiquement nécessaires comme dirait Angie. Car en philosophie, est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être. Et pendant qu'elle le lisait, Romy, lui, tournait, comme emporté par une danseuse invisible, dans une valse sans nom. C'était si beau. Le poème .La vie. Le monde …
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Romy s'était rendu compte de la fragilité de la vie et que rien ne servait de cacher au monde son amour, quel qu'il soit. Dorénavant pour Romy, si vous étiez amoureux(se) secrètement de quelqu'un, alors vous n'aviez plus qu'à le lui dire ! Car, seule la mort vous blessera. Le chagrin, tout bien considéré, n'est qu'une perte de temps, une tromperie des sens. Romy savait très bien qu'Angie ne l'aimait pas. Pas de la manière dont lui l'aimait mais maintenant cette pensée ne le faisait plus souffrir. Son amour était bien sur cette Terre mais il ignorait encore son prénom et son visage ! Qu'importe !
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