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Critiques de Romain Huret (5)
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Les millions de monsieur Mellon : Le capita..

Cette histoire qui agita pendant huit ans les États-Unis, à la sortie de la crise économique de 1929, complètement occultée dans les livres d'histoire, est rigoureusement retracée par Romain Huret, qui ne manque pas de souligner sa résonance avec la situation actuelle.



Article complet à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Katrina, 2005 : L'ouragan, l'Etat et les pa..

A la fin du mois d’août 2005, l’ouragan Katrina a causé la mort de plus de 1800 personnes et la disparition de 700 autres. C’est moins la violence du cyclone que la lenteur des secours et l’indifférence des autorités publiques à l’égard des plus démunis qui ont profondément choqué l’opinion publique. Comme le 11-septembre quatre ans plus tôt, la première puissance mondiale découvrait qu’elle était vulnérable et qu’elle recelait des poches de pauvreté qu’elle avait jusqu’alors préféré ignorer.



Romain Huret aurait pu se borner à raconter le « fait divers » Katrina. Il le fait d’ailleurs fort bien, évitant le double piège du sensationnalisme victimaire et de la dénonciation accusatrice. Son récit nous fait comprendre la rationalité bureaucratique de la FEMA, l’agence fédérale chargée des secours, dont les retards et le manque d’empathie furent légitimement stigmatisés. Son analyse fait froid dans le dos : il n’y a eu ni raté organisationnel ni insuffisance logistique mais un choix rationnel et assumé faisant primer la sécurisation de la zone sur l’aide aux populations sinistrées. Cette priorité, initiée dans les années Reagan, s’était accentuée depuis le 11-septembre et son rattachement au nouveau Department for Homeland Security. Elle explique l’inertie de l’agence et son «invisibilité alors qu’elle était le plus impatiemment attendue dans les rues inondées de La Nouvelle-Orléans. Les plus visibles furent les militaires qui, dans une grande majorité, revenaient d’Irak et tenaient les civils en suspicion.



Romain Huret utilise ce « fait divers » pour remettre en perspective l’histoire sociale des Etats-Unis depuis un siècle. L’ouragan Katrina est un révélateur des limites de l’Etat contractuel (contract state) mis en place par Ronald Reagan et consacré par George W. Bush. Le rôle de cet Etat contractuel n’est pas de dispenser des services, mais de faire en sorte qu’ils soient dispensés en sous-traitant ses missions, même régaliennes, à des entreprises privées. Cette contractualisation a montré ses limites. L’invisibilité de l’Etat, à l’instant où le besoin de protection était le plus grand, est apparue comme une trahison propre à nourrir toutes les rumeurs (les digues auraient été détruites volontairement), toutes les paranoïas (« George Bush n’aime pas les Noirs »).

Durant le XXème siècle, deux ouragans avaient frappé La Nouvelle-Orléans avec une force aussi grande, mais avaient provoqué une réaction des autorités publiques autrement plus efficaces. En 1927, Herbert Hoover, alors ministre du Commerce, organise les secours avec une efficacité qui lui vaudra d’être élu à la Maison-blanche l’année suivante et d’y prôner un modèle d’Etat associatif que développera quelques années plus tard Franklin D. Roosevelt et son New Deal. En 1965, le passage de l’ouragan Betsy coïncide avec l’apogée de l’interventionnisme politique de l’Etat providence prôné par Lyndon Johnson.



A la différence de ses cousines européennes, l’opinion publique américaine se caractérise par une réticence envers l’intervention pérenne de l’Etat et lui préfère l’intervention ponctuelle en faveur des victimes. Ce statut de victimes, qui aurait pu attirer la compassion de leurs concitoyens, a été précisément dénié aux « réfugiés » afro-américains de La Nouvelle-Orléans. On leur a reproché de ne pas avoir quitté la ville – alors que les classes moyennes blanches, elles, avaient eu la prescience de le faire. On sous-estimait leur absence de mobilité. Rares étaient ceux qui avaient une famille ou des amis hors de la ville pour les héberger. La plupart vivaient de petits boulots, plus ou moins licites, qu’ils auraient perdu s’ils avaient quitté la ville. Rester, pour eux, était un choix rationnel, pas un signe d’inconséquence.

C’est cette underclass que Katrina a propulsée sur l’avant de la scène, révélant le hiatus entre son besoin d’Etat et la lenteur des secours, et provoquant une prise de conscience cathartique de la profondeur des clivages sociaux.
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Les millions de monsieur Mellon : Le capita..

L'histoire trés détaillée des démélés de Mr Mellon avec la justice américaine. Mr Mellon, milliardaire américain, qui a repris et développé la banque de son père, est ministre des finances américain dans les années 20 et également pendant la crise de 29. Il a issu des lois avantageuses pour les plus riches, réduction du taux maximum d'imposition et autres. Vers 1935, Roosevelt et les démocrates au pouvoir embauchent de brillants avocats (donc au service de l'état) et vont attaquer Mr Mellon sur le sujet de l'évasion fiscale. Mr Mellon se défend et affirme qu'il n'a fait qu'une optimisation fiscale (parfaitement légitime). Ce débat peut se transposer aujourd'hui en sachant que les millardaires et banquiers (Jamie Dimon, LLoyd Blankfein) sont aujourd'hui beaucoup plus riches que Mr Mellon. Les sommes en jeu pourraient donc etre largement supérieures. Je ne connaissais pas l'histoire de Mr Mellon, et pour quelqu'un d'ignorant, l'issue du procès est surprenante, je ne vous dis pas la suite.
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Les millions de monsieur Mellon : Le capita..

De 2012 à 2016, l’affaire Cahuzac, révélée par Mediapart, avait défrayé la chronique. Ce ministre socialiste, alors en charge de la lutte contre la fraude fiscale, s’était régulièrement soustrait à l’impôt et détenait un compte en Suisse à cette fin. Son procès revêtait une charge hautement symbolique et aboutit à sa condamnation à de la prison.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Les Etats-Unis : Des premières colonies à nos j..

Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - Du temps des colonies britanniques jusqu'au 11 septembre 2001 et la fin des années Bush, cet ouvrage retrace les moments forts de l'histoire des États-Unis. En neuf chapitres, il montre comment en l'espace de deux siècles, ce pays, qui fascine ou qui inquiète, est devenu la première puissance mondiale, avec ses aspects positifs et négatifs.

Chaque chapitre commence par une brève introduction ; les faits historiques et leur contexte font l'objet de textes bien rédigés, clairs et faciles à lire. L'ensemble est hiérarchisé par un code coloré dynamique. Un ouvrage agréable à consulter, résolument moderne, avec une iconographie intéressante et pertinente. Ce titre inaugure la nouvelle maquette de la collection « Junior histoire », qui vise à améliorer l'illustration et la mise en pages : pari réussi ! Jean Ratier
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