AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Pliopupus


Croiser Stéphanie m'avais rappelé qui j'avais été. Le trajet en métro me parut plus lugubre que jamais. J'essayais de penser à la journée qui m'attendait, impossible. J'étais comme un architecte à qui l'on annonce que les fondations de son nouvel immeuble ne sont pas aux normes du terrain sur lequel il l'a construit. J'avais réussi le temps de quelques jours à me plonger dans l'euphorie de la vente pour oublier le passé mais celui-ci était revenu me taper sur l'épaule. Maintenant, le placard de ma mémoire était ouvert et m'aspirait comme un trou noir. C'était plus fort que moi. C'était pathologique. J'entretenais des champs de regrets. Je vivais dans le passé, quitte à en oublier le présent.
C'est aussi pour ça que j'avais si longtemps vécu enfermé dans ma chambre. Ma tête était un cimetière de visages et d'instants dont je ne parvenais pas à faire le deuil. je ne pouvais faire un pas sans regretter le précédent. M'encombrer de souvenirs supplémentaires, c'était prendre le risque de me noyer dedans. J'étais le genre à ne pas tourner la moindre page. Je préférais relire dix fois le même livre plutôt que d'en changer. J'enviais ceux qui profitaient du présent sans s'encombrer du passé car c'était le seul moyen d'être heureux. Et Stéphanie était de ceux-là.
[...] J'étais un super héros de la nostalgie, toujours prompt à sauver l'anodin de l'oubli. Plutôt que d'en chercher de nouveaux, je repensais à mes amis d'enfance, mes amours de jeunesse et mes premiers fous rires. Je pleurais les jours anciens et maudissais les jours à venir. La mélancolie me donnait un torticolis qui m'empêchait d'aller de l'avant. Il fallait que ça change.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}