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Citation de Charybde2


Je me suis étendu sur le lit et j’ai inspecté mes mains. L’une et l’autre, paume et dos. J’ouvrais et fermais le poing et leurs veines bleues saillaient sous la levée des tendons puis se dégonflaient, soulignant les sillons de ma peau de lézard. Avec le temps et les ridules, le lentigo et ces poils grotesques qui en recouvraient les phalanges, elles me rappelaient ces mains de singes cramponnées aux cordes et barreaux des zoos, comme je l’étais moi-même à cet été de mon enfance. Malgré la fenêtre close, j’entendais la mer fricasser dans mon crâne, l’infatigable mer dérouler ses barbules sur le sable, de son increvable obstination. J’ai tenté de lire un moment, mais pages et paragraphes défilaient, comme détachés du livre lui-même, voguant à la dérive. Je revenais en arrière, raccrochais le fil, puis mon regard déviait et se fixait sur le rideau de velours empesé de poussière dont les plis me ramenaient aux ondulations de l’estran et au château. Qu’avais-je eu besoin d’y retourner après tout ce temps ? (« Le château », nouvelle n°1)
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