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5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Val d'Aoste, Italie , 1938
Mort(e) à : Morges, Suisse , le 2 août 1999
Biographie :

Née dans la Vallée d'Aoste en 1938, Rosa Thea Lazanio y épousa en 1961 Francesco Creton, dont elle eut deux fils. La famille Creton vint s'installer dans la canton de Vaud en 1963, à Lausanne d'abord, puis à Morges dès 1973 et fut naturalisée en 1980. Après avoir enseigné quelques temps à Rolle, elle s'impliqua activement dans diverses activités intéressant la communauté, en particulier dans la Société d'histoire de la Côte dont elle fut la présidente.
Rosa Thea Creton laisse le souvenir d'une personnalité attachante, enthousiaste, chaleureuse mais cependant modeste.
Elle aussi publié un roman historique se déroulant au XVIIIème siècle, " La route des marronniers : les caravanes du Grand-Saint-Bernard ". Cabédita, 1997

Source : Cercle vaudois de généalogie
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le mariage de Bonne, ainsi que celui de la plupart des princesses, n'était pas un mariage d'amour. Elle avait été fiancée très jeune à Godefroy de Brabant, duc de Limbourg qui était mort avant le mariage. Désormais en âge de prendre un époux, elle avait très bien accueilli la proposition du roi de France, d'autant plus que le comte de Savoie avait la réputation d'être un bel homme et un fort vaillant chevalier. Bonne n'aimait pas tellement la vie qui se menait à la cour de France, et aux fêtes et aux bavardages elle préférait les amitiés sincères et les longues promenades à cheval dans les forêts qui entourent la capitale. D'ailleurs, à ce moment, avec les dangers de la guerre de Cent Ans, la crainte de l'invasion anglaise et les séquelles de la peste, la vie à Paris devenait angoissante et ceux qui le pouvaient fuyaient la ville pour se réfugier dans leurs châteaux à la campagne.
Bonne se réjouissait de connaître son nouveau pays, et elle était toute prête à assumer au mieux ses nouvelles fonctions. Un peu avant de faire la connaissance de son époux, sa nourrrice, un soir, avait lu dans le creux de sa main qu'elle ne serait jamais reine comme ses deux soeurs mais qu' " elle aurait quelque chose de mieux, elle connaîtrait l'amour ". Bonne lui répondit que le comte de Savoie avait bien négocié sa dot.
- Et qui ne la négocie pas ? répliqua la nourrice. J'ai entendu dire qu'il est fort bel homme, et puis je lis qu'il t'aimera passionnément.
Le lendemain son père lui annonça la date de son mariage.
- Le comte de Savoie aimerait te rencontrer en privé. Il m'a demandé de te voir toute seule. Je sais que cela va te paraître bizarre, mais, ma fille, nous sommes en guerre, et Amédée doit partir au plus tôt rejoindre l'armée du roi. Serais-tu d'accord de le rencontrer demain, sans ta mère ni les autres dames ?
Bonne consentit.
- Je te propose de le recevoir dans le petit pavillon du jardin. Vous pourrez parler sans crainte d'être dérangés. Je préviendrai ta mère.
Bonne attendit la visite de son fiancé avec impatience, tout en se demandant ce qu'il pouvait avoir de si important à lui dire pour braver de telle manière les règles de la bienséance.
Le comte était arrivé, tout habillé de vert comme il en avait l'habitude. Il était escorté par un seul écuyer auquel il avait donné ordre de l'attendre dans la vaste entrée de la maison du duc de Bourbon. Bonne descendit tout de suite à sa rencontre et elle l'invita à l'accompagner dans le parc.
Elle lui dit :
- Mon père m'a conseillé de nous rendre au petit pavillon. Nous y serons plus tranquilles. Cela vous convient-il ?
Elle leva les yeux et rencontra le regard franc du comte qui lui souriait avec gentillesse.
- Je vous remercie, répondit-il en lui baisant la main.
Ils marchèrent en silence jusqu'au pavillon. Là, le connétable avait fait apporter des boissons et sa fille remplit deux verres d'un vin blanc mousseux et pétillant qu'elle offrit à son futur époux.
- Je vous trouve bien charmante, dit Amédée en serrant sa main entre les siennes.
Il s'était assis en face d'elle et Bonne se sentit rougir sous la chaleur de son regard.
- Vous savez, répondit-elle, j'ai déjà connu la vie. Mon premier fiancé m'a quittée prématurément et, même si je n'ai pas passé beaucoup de temps avec lui, sa mort m'a fait de la peine. Je ne me sens plus une jeune fille, mais une femme.
- Je le sais, répondit Amédée. C'est l'une des raisons pour laquelle je vous ai choisie. La douleur mûrit les gens. Moi aussi j'ai souffert dans mon enfance et dans ma jeunesse. J'ai perdu ma mère quand j'avais huit ans, et mon père l'année suivante. A cet âge, lorsque j'étais encore un enfant, j'ai reçu l'hommage de tous mes sujets. A quatorze ans je suis devenu majeur et, peu de temps après, j'ai dû faire face aux révoltes du Valais et du Faucigny. J'étais toujours seul au milieu des chevaliers, sans aucune tendresse maternelle pour me réconforter. Vous serez ma femme, Bonne, mais de vous j'attends beaucoup. Vous serez en même temps mon père, ma mère et ma maîtresse bien aimée. Vous serez dame de mon coeur. Est-ce que je demande trop ?
Bonne le regarda droit dans les yeux et dit :
- Oui, je serai tout cela.
Et ensuite elle leva son verre.
- Demain je dois partir, poursuivit Amédée, et je ne reviendrai à Paris que pour notre mariage. C'est pour cela que, au risque de vous paraître inconvenant, j'ai demandé à vous parler seule.
- Mais moi aussi, j'avais hâte de faire votre connaissance.
- Oui, bien sûr, je vous en remercie, mais pour ma part je voulais vous prier de ne pas vous attarder à Paris après notre mariage.
Le comte lui recommanda encore de profiter du beau temps tout en se tenant à l'écart des routes principales sur lesquelles elle courait le risque de faire de mauvaises rencontres.
- Partez presque secrètement et éloignez-vous vite de la capitale. Dans cette région on trouve trop de compagnies qui se déplacent pour rejoindre le front. Je regrette de ne pas pouvoir vous accompagner moi-même. En outre, il est urgent que vous arriviez en Savoie au plus vite. Je n'ai jamais quitté mes Etats pour une si longue période. Votre présence au château du Bourget rassurera mes sujets. Je serai de retour avant Noël et nous pourrons le fêter ensemble. Depuis la mort de mes parents cette fête n'a plus jamais eu le même attrait pour moi. J'ai écrit à Mme d'Allinges et à Mme de Challant de venir au Bourget pour vous recevoir. Après, vous choisirez les personnes de votre maison comme vous le souhaitez.
Bonne comprit tout de suite que les paroles d'Amédée étaient des ordres. On sentait en lui la personne habituée au commandement et elle ne pensa nullement à lui désobéir. Après le départ du comte, la mère de Bonne l'appela chez elle. Elle était seule.
- Et alors, demanda-t-elle, comment est-il ? Vous plaît-il ?
Le sourire de sa fille la rassura aussitôt.
- Je le trouve sympathique et aimable.
- Pourquoi a-t-il voulu vous voir seule ? Avait-il quelque secret d'Etat à vous confier ?
- Non, non, mais il voulait me prier de partir en Savoie tout de suite après notre mariage. Il pense que ses sujets seront moins inquiets de son absence si je suis au château du Bourget.
La duchesse de Bourbon la regarda avec surprise.
- Pensait-il donc que votre père et moi nous n'aurions pas pu comprendre cela ?
- Non, je ne crois pas, mais il m'a parlé comme si j'étais son nouveau lieutenant. Il donne des ordres et il va droit au but.
- En tout cas, dit Isabelle de Valois en guise de commentaire, il montre qu'il tient à votre présence. Cela ne se passera pas comme pour cette pauvre Blanche qui se morfond là-bas en Castille, toute seule avec son horrible mari. J'ai reçu de bien mauvaises nouvelles m'apprenant qu'elle n'a pas la permission de venir à Paris pour votre mariage. Et vous, si vous saviez la peine que j'ai de vous voir partir. Dieu sait quand je vous reverrai. Nous n'avons plus que quelques jours à passer ensemble. Nous devons nous dépêcher de tout préparer. J'ai déjà commandé deux beaux coffres pour le voyage. Le prieur des chevaliers de Saint-Jean m'a prévenu que, pour votre mariage, il vous offrira une litière. Oh, ma petite fille, j'espère que le seigneur sera bon pour vous ! Je me fais déjà tant de soucis pour votre soeur Blanche. La savoir là-bas, toute seule, aux mains de cet énergumène, m'empêche de dormir. Savez-vous qu'ils l'ont surnommé Pierre le Cruel ? Si au moins il avait l'idée de nous la rendre, puisqu'elle ne lui plaît pas !
Bonne aimait beaucoup Blanche et elle partageait les soucis de sa mère. Sa pauvre soeur avait été mariée, sans son consentement, par son père, au roi de Castille, dans l'espoir que celui-ci mènerait une politique favorable à la France. Il s'agissait du même principe qui avait poussé le roi et le duc de Bourbon à conclure le mariage de Bonne avec le Comte Vert. Au moment où la France devait se défendre de toutes ses forces contre les Anglais, il était très important pour le pays de pouvoir compter sur l'alliance de ses voisins. Pour la duchesse de Bourbon, toutefois, le bonheur de ses filles primait sur la raison d'Etat. Elle était persuadée que la pauvre Blanche avait été sacrifiée à une cause perdue d'avance et, de ce fait, le départ de Bonne la peinait beaucoup. Elle avait toujours nourri, pour sa troisième fille, une tendresse toute particulière. Bonne était gentille et gaie et la duchesse de Bourbon avait espéré la garder près d'elle encore quelques années. Le sort en avait décidé autrement.
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