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Critiques de Rosalba Carriera (1)
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Journal de Rosalba Carriera pendant son séjou..

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« Cette femme remarquable a porté le pastel à une si grande élévation qu’un professeur a pu dire d’elle à juste titre : « jamais aucun maître ne l’a surpassée, et il est peu d’artistes qui aient pu l’atteindre. »



Elle était destinée à être dentellière. Née en 1675 à Venise, Rosalba Carriera, la Rosalba comme on l’appelait, jeune femme d’un milieu modeste avait débuté par le même métier que sa mère. Par la suite, elle obtint rapidement une grande renommée comme peintre de miniatures. Ses boîtes à tabac ornées de miniatures sur ivoire avaient un grand succès auprès de la clientèle étrangère. Après la peinture à l’huile où elle excellait dans des portraits d’une grande délicatesse de touche, le pastel, peu répandu à cette époque, devint sa spécialité. Elle faisait merveille dans cette technique au rendu vaporeux et lumineux, très appréciée par une clientèle élégante. Sa principale qualité de pastelliste : un style spontané qui lui permettait de saisir la dominante de l’apparence de ses modèles directement sur le support, sans dessin préalable.

La Rosalba fut aussi une femme de lettre dans l’Europe des lumières. Auteur d'écrits riches et variés : une vaste correspondance et la publication d’un traité sur le pastel intitulé « Maniere diverse per formare i colori » dans lequel elle apparaît comme une remarquable pédagogue. Dans le même temps elle était poète et diariste.



L’année 1715 est particulièrement importante pour l’artiste. Elle fait la connaissance de Pierre Crozat grand amateur d’art parisien riche et passionné dont les collections avaient une réputation européenne. Celui-ci l’invite à Paris où elle débarque en avril 1720 et y reste jusqu’en avril 1721. Elle a 45 ans.

Le succès va toucher à l’engouement. Le tout Paris veut connaître cette femme pastelliste dont la réputation a franchi les frontières. Durant tout son séjour elle tient un journal de son travail et des nombreuses visites qu’elle effectue durant cette année. Elle est persécutée par les plus grandes dames et par les principaux seigneurs de la cour : tous voulaient leurs portraits de sa main.

Nous sommes en pleine Régence en France. À cette occasion, elle peint le jeune dauphin Louis XV. Cet enfant de 10 ans paraît déjà fier et conscient de son destin dans ce portrait.

Durant plusieurs mois, les parisiens font le siège de son lieu de résidence où elle rencontre des artistes comme Watteau. Elle peint également François Boucher. La qualité de son travail devient un modèle pour de nombreux pastelliste français. Maurice Quentin de La Tour, admiratif, abandonne la peinture à l’huile pour le pastel.

La mode du pastel est lancée en France. Cette technique chatoyante, colorée, spontanée et fragile, sera très recherchée tout au long du 18e siècle.



L’éloge à Rosalba Carriera écrit dans le Mercure de France de février 1722 est à la hauteur du talent de cette femme et de son morceau de réception « Nymphe de la suite d’Apollon » lors de son admission, parmi peu de femmes, à l’Académie royale de peinture et sculpture à Paris le 26 octobre 1720 :

« Le tableau présenté à l’Académie est composé d’une demi-figure grande comme nature représentant une muse. On peut dire en général que la Rosalba donne à tous ses sujets le caractère de son esprit, la vivacité de ses pensées et les grâces de ses expressions. Il faut convenir que cette Damoiselle a trouvé l’art de traiter ce genre de Peinture d’une manière où personne n’était arrivé avant elle, ce qui a fait dire aux plus habiles que cette sorte de pastel, avec la force et la vérité des couleurs, conserve de certaines fraîcheurs et légèretés dans les transparents qui sont au-dessus de la peinture à l’huile. »



Sa réputation internationale est faite. À son retour de Paris, les nobles des cours européennes l’assiègent de commandes qu’elle a bien du mal à honorer. Dans les années 1730, déjà âgée, invitée à Vienne à la cour d’Autriche, elle peint plusieurs membres de la famille impériale, puis la très belle vénitienne Caterina Sagredo Barbarigo qu’elle portraiture plusieurs fois.

Progressivement, à partir de 1745, sa vision va s’affaiblir. Le voile s’abaisse de jour en jour sur son regard, les ténèbres l’envahissent, et bientôt une cataracte la condamne à l’immobilité. Malgré une opération, cette reine de la couleur finit sa vie dans le noir complet et meurt dans sa ville natale le 15 avril 1757 à l’âge de 82 ans.





Cette grande artiste inspirera le travail de toute une génération de jeunes peintres qui n’auraient certainement jamais osé faire de cette technique, leur art, un moyen d’expression égal à la peinture à l’huile et le dépassant souvent.



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