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Citation de Amakir


Amakir
16 septembre 2019
La Maison de Bernarda, Mats Ek, 1978
Un terrifiant huis clos de femmes en noir : une servante compatissante et cinq sœurs célibataires (dont une bossue et deux jumelles) à qui Bernarda, mère tyrannique, impose deuil et réclusion quand elle devient veuve. Un seul homme, fiancé officiel de la fille aînée, a le droit de franchir la porte, pour rendre encore plus folles ces filles frustrées qui ne rêvent que de mariage et évasion. Mais le fiancé hésite entre la cadette, qu'il a séduite, et la dot de l'aînée. La délaissée se suicidera. Pour renforcer le personnage de la mère, Mats Ek fait jouer le rôle par un homme. Car Bernarda perd toute féminité. Elle se durcit, prend l'autorité du chef de famille. Même ses rares gestes d'humanité font peur. Et c'est sans la moindre émotion apparente qu'elle pousse sous un tapis le corps de sa fille morte enceinte, pour éviter tout scandale.

Le Ballet Cullberg présente la Maison de Bernarda au Théâtre de la Ville en 1981. La pièce frappe alors par sa force et sa noirceur, par l'étrangeté du décor et sa grande table noire aux jambes humaines, et surtout par le langage chorégraphique typique de Mats Ek, le moindre geste traduisant un état psychologique précis. Mouvements amples, excessifs, brusques, volontairement naïfs parfois, pour grossir le trait, le rendre plus accessible ou plus monstrueux.
À son entrée au répertoire de l'Opéra de Paris en avril 2008, ce ballet alors âgé de trente ans s'est avéré d'une invention et d'une force d'impact très supérieures à bien des créations plus récentes.

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Adaptation chorégraphique réalisée sans concession de la pièce de García Lorca "La Maison de Bernarda Alba" sur un collage de musiques espagnoles pour la guitare et de Bach pour l'orgue.
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