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Critiques de Asuka Ryôko (3)
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La longévité selon le zen

UN ENSEMBLE VARIÉ DE TEXTES BOUDDHIQUES SUR LA SANTÉ



Je n’ai pas tous les livres d’Asuka Ryôko, mais les miens sont tous excellents. Le premier dont j’ai parlé est fabuleux, c’est un récit de la vie de Dôgen, le fondateur du Zen Sôtô au Japon : Asuka RYÔKO & Yann AUCANTE – Dôgen, le fondateur de l’école Zen Sôtô. Je vous le conseille fortement.

Je vous conseille également celui-ci sur la longévité selon le bouddhisme zen, car il dévoile diverses techniques de longévité basées sur l’enseignement du Zen. Il est vraiment génial – si ce n’était sa mise en page baclée, qui est son gros défaut. Mais il contient des bijoux, des perles, admirablement sélectionnées par Asuka Ryôko. Vous en avez la liste dans la 4ème de couverture que j’ai du recopier, car elle n’est pas sur la Toile.

Dans sa Préface, l’auteure donne les 9 « secrets pour vivre longtemps et avec vigueur » selon le bouddhisme zen : c’est très édifiant, et en même temps évident car plein de ce bon sens, que notre société de consommation, toujours excessive, a complètement oublié, ou compartimenté. Je vous laisse les découvrir lors de votre lecture.



En première partie, on retrouve des extraits de l’entretien que le maître de l’époque du monastère Eiheiji, Ekiho Miyazaki (104 ans) accorde à l’écrivain Wahei Tatematsu, dans le documentaire « une vie de moine zen » (documentaire fabuleux et poétique que l’on peut visionner gratuitement sur la Toile).



Puis c’est au tour du rude Hakuin, dont on va lire un traité. Nous avons pour cela d’abord droit à un dossier sur ce texte nommé Yasen-Kanna : quelques photos de circonstances, puis une biographie d’Hakuin, suivi d’une Préface d’époque composée par Kitô, maître du temple Kyubô, où nous trouvons cette citation : « J’ai entendu dire qu’il existe un manuscrit intitulé Yasen-Kanna dans les anciens écrits de votre maître de zen. On dit que ce manuscrit regroupe les arts pour mener une longue vie, qu’il explique comment développer le ki en conservant le sei pour que le corps soit rempli de sang et fasse bien circuler le ki (eie). Autrement dit, ce livre serait « L’art de la longévité selon les sages pourvus de pouvoirs surnaturels. » Rappelons-nous qu’Hakuin, malade, fit appel à un maître taoïste afin de guérir via la pratique de l’alchimie (ou contemplation) interne. Dans cette Préface, Kitô nous explique avoir suivi les enseignements salvifiques d’Hakuin, recouvrant une santé et une longévité extraordinaires. Puis il nous donne le texte-même d’Hakuin, Yasen-Kanna. D’entrée, Hakuin partage le fait qu’il a mit la même détermination que le Bouddha à atteindre l’Illumination lorsqu’il médita sous l’arbre de la Bodhi. Après ce texte d’Hakuin, Asuka Ryôko nous donne des exercices physiques pour mettre en pratique les recommandations d’Hakuin. C’est complet, et excellent !



Suit un troisième chapitre, le plus épais du livre : « Témoignages sur le Sutra Kannon, Dix paroles pour survivre » d’après Hakuin. Ce petit sutra de 10 strophes fait l’objet de commentaires étayés d’Hakuin. Les témoignages rapportés par Hakuin sont en réalité des histoires où le sutra en question permet de résoudre divers problèmes de santé et de longévité. Il termine par une Conclusion riche d’enseignements.



Puis nous découvrons le récit « Le combat avec la mort », d’une anonyme japonaise (est-ce Asuka Ryôko ?), « écrit sous l’impulsion de cette révélation sur le sens véritable de la vie, à l’âge de 21 ans ». Nous y suivons en 15 pages l’itinéraire spirituel d’une jeune femme, pas très stable émotionnellement, en proie aux doutes de l’existence, en quête d’une spiritualité véritable, qu’elle finit pas trouver plus ou moins dans le christianisme. Asuka Ryôko oppose ainsi un point de vue théologique et métaphysique aux textes plus pragmatiques d’Hakuin : cela ne « matche » pas selon moi, bien que le récit soit passionnant. Le contraste est trop important.



Enfin, 55 pages sont consacrées à un formidable texte sur le « Yuishiki : Structure du processus envers l’Éveil de zen selon la philosophie et la psychologie bouddhiques ». Ces anciens textes indiens expliquent le processus vers l’Éveil bouddhique selon un système organisé et très détaillé. Ce qu’ils ont écrit est étrangement proche de ce que la science moderne a découvert.

Voici son introduction :

« Après avoir lu ce témoignage qui nous éclaire sur les rouages de la psychologie des profondeurs, il me semble que vous pouvez comprendre mon avis selon lequel tous les hommes sont malades. Parce que l’égoïsme que nous renfermons tous est la cause de nos maladies, il crée en nous la peur de la mort. Sur ce point, le christianisme et le bouddhisme sont très similaires : ils tentent d’annihiler notre égoïsme.

Je voudrais à présent vous expliquer La structure du processus envers l’Éveil de zen selon les sous-psychologies bouddhiques (yuishiki). Le yuishiki est la première philosophie sur la psychologie des profondeurs (fondée au cours des quatrième et sixième siècles en Inde) et la plus remarquable dans le monde. L’origine de cette théorie vient directement de l’enseignement du Bouddha Shakyamuni. Ce que nous nommons en orient la psychologie des profondeurs a été mise à jour en Europe au vingtième siècle grâce à Freud, sous le terme d’inconscient. Ainsi, l’orient a montré bien avant l’occident, un intérêt certain à l’étude de ce domaine. Par ailleurs, j’ai récemment trouvé dans des journaux ou dans des livres scientifiques actuels que la science moderne rend justice à une partie du yuishiki. J’ai noté le résumé de ces articles dans ce chapitre. » C’est vrai qu’en matière de psychologie, l’occident a 2200 ans de retard sur les bouddhistes. Le « Yuishiki ou le rien-que-conscience » est l’équivalent japonais de l’école indien du Yogācāra ou Chittamatra.

Cet avant-dernier texte est suivi par un autre, très technique, très indien dans le style, fait de commentaires d’un sutra : « Traduction et explication du Yuishiki 30 ju ». Très instructif et que les bouddhistes fidèles aux enseignements indiens primordiaux du Mahâyâna apprécieront.



On voit donc que nous avons un panorama éclectique de textes sur la santé physique et psychique selon le bouddhisme, tant zen… qu’indien.

Je vous recommande fortement cette lecture très nourrissante qu’est « La longévité selon le zen » ! Elle ne peut vous être que bénéfique !



Bonne et excellente lecture !



ZUIHÔ
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Dôgen : Le fondateur de l'école Zen Sôtô

Excellent ouvrage pour découvrir Dôgen et le Zen Sôtô, à lire absolument !







Voici un ouvrage indispensable que j’ai découvert au Dojo Zen d’Halluin, et que je me suis empressé alors d’acheter : et j’ai bien fais, car, bien que ce soit une biographie romancée dans la première partie (110 pages environ) et cela me rendait sceptique, je l’ai finalement dévoré, d’une traite, et j’ai fais très bonne chère.

Et ce n’est pas une simple biographie : c’est plutôt une autobiographie imaginaire, Asuka Ryôko faisant parler Dôgen (grâce aux sources dont elle dispose). Cela donne un journal très vivant du maître fondateur du Zen Sôtô. Un vrai régal. Et Yann Aucante, qui est son traducteur, délivre ici un travail magistral (c’est aussi une collaboration car Asuka Ryôko parle français).



Asuka Ryôko et Yann Aucante ont ainsi à ce jour, composé huit « Oeuvres classiques du bouddhisme japonais » publiées chez L’Harmattan.

Je ne vais pas vous en dire de trop sur cette « vie de Dôgen par lui-même » mais elle est délicieuse et succulente : je ne me suis jamais senti aussi proche d’un maître bouddhiste. C’est exceptionnellement bien écrit ! Asuka Ryôko imite pour cela un style d’une oeuvre nommée Komachi-Zoshi (XIV-XVIème siècle).



A la suite dans cet ouvrage, se trouvent :

– une partie consacrée aux successeurs de Dôgen

– un entretien réalisé par l’écrivain Tatematsu avec le maître de Eihei-ji, Ekiho Miyazaki, âgé de 104 ans, dont on trouve le reportage sur internet sous le titre « Une vie de moine zen » (NHK 2004).

– une chronologie de Dôgen

– des planches d’époque illustrant la vie de Dôgen

– puis des photos de monastères et temples du Zen Sôtô



Puis l’on lit une nouvelle absolument magnifique, « Au-delà de la haine », contant l’histoire véridique du samourai Zenkai, écrite par Kikuchi Kan (1888-1948). C’est la plus belle histoire japonaise que je n’ai jamais lu. Elle est surpuissante.

Zenkai est un meurtrier qui va se racheter en creusant de ses mains et outils, en 21 ans (!) un tunnel dans la roche de la montagne sur 364 mètres (!), qui permit ainsi aux habitants de ne plus mourir en voulant la contourner. Des photos illustrent la réalité de cette folle histoire. Si vous voulez être touché au plus profond de votre être, lisez ça… Inoubliable…



Enfin, on lit deux entretiens très instructifs, réalisés par Asuka Ryôko et Yann Aucante :

– le premier avec les moines Yoshimoto Jyoho, Morita et Nakano Tozen du temple Soji-ji de l’école Zen Sôtô

– le second avec le moine Mita du temple Kencho-ji de l’école Zen Rinzaï



Bref, vous l’aurez compris : c’est un opus qui vaut son pesant d’or ! Je ne me séparerais jamais de cet ouvrage exceptionnel, que je place dans mon TOP 20 Bouddhisme. Si vous ne l’avez pas : il vous le faut !



Excellente lecture !



Zui Ho.
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Parents et enfants selon le bouddhisme japo..

UN TRÈS BEAU RECUEIL, OÙ LE BOUDDHISME VIENT EN AIDE AUX PARENTS ET ENFANTS







Beaucoup de données contenues dans cet ouvrage sont déjà présentées dans la quatrième de couverture, aussi je ne ferais pas de longue recension.

On trouve dans cet opus plusieurs textes, ainsi que 8 estampes de scènes japonaises en couleur : un sutra; et quatre « romans » (plutôt des légendes), dont trois étaient destinés, à l’époque médiévale, à être chantés et mis en musique : ce qu’on appelle les Sekkyô-bushi. Donc cela ne nécessitait pas des gens qu’ils soient lettrés, mais attentifs ! Les chants ont été bien plus tard transformés en livres. 3 des 5 Sekkyô-busshi majeurs sont ici reproduits.

Le thème commun des cinq textes, très beaux et admirablement traduits, est la relation parents-enfants selon le bouddhisme japonais, dans un monde baigné dans celui-ci : comment ce dernier agit sur cette relation, en amont ou en aval des événements contés, et comment il peut améliorer les relations par la pratique du bouddhisme. De plus, les textes sont riches en émotions et sentiments, et on est rapidement absorbé dans la lecture de l’ouvrage.



Pour les deux derniers textes, qui se retrouvent avant les trois romans, il s’agit d’un sutra, superbe, contenant une description de la vie d’un enfant élevé par ses parents, et les leçons et enseignements qu’on peut en retirer : « Le Sûtra pour les bienfaits reçus de nos parents »; et ensuite un conte, extrait d’un recueil de contes intitulé « Iwaya no sôshi ». C’est un beau conte, avec une princesse (on ne sera pas dépaysé !) que sa belle-mère veut assassiner car son père n’a d’yeux que pour sa fille…



Voici donc un recueil de bien belle facture, très bien écrit, très intéressant, enthousiasmant, qui nous conte des histoires anciennes qui sont aussi des enseignements et qui vous invitent, quelque part, à embrasser la voie bouddhiste. C’est enchanteur ! Et ces 5 textes font partie des « classiques du bouddhisme japonais », auxquels l’on n’a peut accès en langue française, à ce que je sache. Un excellent livre donc que celui-ci, et que je vous recommande !



Bonne et très agréable lecture !



ZUIHÔ
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