Sabine Callegari

Si j'ai choisi ce titre lors de la dernière opération Masse Critique, c'est avant tout parce que mon conjoint, fan de foot, m'en avait parlé et qu'il avait envie de le lire (alors qu'il n'est absolument pas lecteur). Ayant moi-même, lors de sa grande époque footballistique, été touchée par le charme (ah ces yeux et ce sourire !), le talent (ce jeu digne d'une chorégraphie !) et comme le dit Sabine Calleghari, l'auteure, "l'aura" dégagée par Zidane, je remercie Babelio et les Éditions du Nouveau-Monde, d'avoir fait, en me sélectionnant, d'une pierre deux coups, enfin plutôt deux heureux.



J'ai pris conscience en lisant les premières pages que, l'auteure étant psychanalyste, l'ouvrage n'aurait rien d'une biographie classique. Sabine Callegari tente d'analyser le "mystère" Zidane en décortiquant ses paroles (l'homme n'est pas bavard), ses faits et gestes (ah, ce 9 juillet 2006 !), et ses relations avec les siens (ses parents, sa femme, les joueurs et dirigeants qu'il a côtoyés). J'ai déploré par moment que l'auteure ait rassemblé tout ce qui a été dit dans la presse (people ou sportive) dans une longue litanie, faisant ainsi un peu de remplissage facile. Les deux premiers chapitres, sur l'influence de son père et sur la part féminine de Zidane (ah bon !) ainsi que les nombreuses références à des textes de psychanalystes célèbres m'ont paru plutôt abscons, n'ayant pas fait "psycho" en première langue. La suite, qui s'appuie davantage sur des évènements concrets a été davantage à ma portée.



Sans vouloir dénigrer qui que ce soit, je ne suis pas persuadée que l'amateur de football lambda se retrouvera dans cet ouvrage, il est plutôt à mon avis réservé à un public spécialisé. Personnellement, en avais-je réellement besoin pour comprendre que derrière le "mythe Zidane" se cachaient les faiblesses d'un homme ?

La finale de la Coupe du monde de football, entre la France et l’Italie, se déroule le 9 juillet 2006. Le score est à égalité (1-1) à la 107ème minute. L’impensable se produit alors, à l’heure où l’issue probable est aux tirs aux but. Zinédine Zidane, le meilleur joueur de la compétition, donne un « coup de boule » dans le thorax du défenseur italien Marco Materazzi. Le capitaine de l’équipe de France est exclu. Il abandonne ses dix coéquipiers sur le terrain. La France est atterrée et s’interroge, depuis, sur ce qu’il s’est passé dans sa tête. Sylvain Laborde, spécialiste de l'influence des émotions sur le processus décisionnel en sport collectif a rédigé des thèses sur le sujet. "Le cerveau humain recèle une partie servant de « police » qui inhibe nos instincts primaires, mais peut se désactiver sous l’effet du stress, de la fatigue physique et psychologique, ou celle de la pression de l’événement." Ce jour-là, le cerveau de Zidane a buggé... Sabine Callegari approfondit l’exploration du mystère et de l’énigme de ce sportif de haut niveau, adulé dans le monde entier. Lors d’un voyage personnel au Népal, au fil de l’ascension pour le camp de base de l’Everest, un enfant du cru a découvert que j’étais française. Sa réaction a été immédiatement de dire : « pays Zidane ». Et oui, nous sommes toutes et tous des « zidanoux » dont notre ascendant a un parcours et une réflexion déjà éternels...

A lire ou relire... sans se taper la tête contre les murs !

Livrement vôtre.

Dans ce livre que j'ai trouvé très intéressant, S.Callegari approche la psychanalyse par 2 voies : exemples tirés de sa pratique et quelques concepts théoriques, rendus accessibles au non spécialiste par une écriture simple, claire et synthétique.

Cet ouvrage montre bien ce que la psychanalyse peut apporter d'essentiel à tout-un-chacun.

J'ai été néanmoins un peu gêné par la façon dont sont restitués les échanges entre patient et analyste, qui, dans un but pédagogique et dans le souhait d'aller rapidement à la conclusion, m'ont parus un peu trop simples et linéaires.

Je recommande néanmoins ce livre à celles et à ceux qui souhaitent avoir une vue positive de ce que peut être une démarche psychanalytique.

L’ouvrage terminé, je le repose sur la table de la salle à manger. La respiration est lente. J’ai le sentiment d’avoir lu un livre pas tout à fait comme les autres. L’expérience fut troublante. Quelque peu déconcertante. Malgré tout, la sensation est douce.

Parfois, la lecture, a des moments de grâce. J’en ai vécu un nouveau.







Dans la tête de Zidane

La psychanalyste Sabine Callegari écorce avec tendresse et délicatesse la statue de l’homme et du footballeur. Elle nous donne à voir l’arbre nu. Et c’est fantastique !



Nous avons tout lu, tout vu. Nous avons tout su ! Des moindres faits aux gestes merveilleux de Zinedine Zidane. Nous savons tout de lui !



Ici, nous n’apprenons rien de ce que nous connaissons déjà. Je veux dire par là, qu’il n’y a pas miettes d’une nouvelle information qui nous aurait échappée. Ce n’est pas la mission, l’objectif.



Non, ce livre, à charge émotionnelle, c’est autre chose. Un objet réfléchissant non identifié.



Il y a, d’abord, cette écriture. Chaque mot est choisi, pensé, posé, associé. On ne badine pas avec le langage des Dieux. Même si parfois, on peut se perdre dans quelques termes techniques, psychanalytiques, s’égarer est plaisant.



Ce n’est, ni plus, ni moins qu’une expérience littéraire insolite. Car on est allé sur les terres philosophiques pour parler football. On a réuni économie et football, sociologie et football, culture et football, mais, à ma connaissance, je n’avais jamais vu et lu, dans un même ouvrage, de la psychanalyse et du football.



Il faut être fou ou sacrément doué pour s’y aventurer !







Chère Sabine Callegari,



vous êtes sacrément douée !



Je ne sais rien à la psychanalyse. Je sais si peu de Freud, Lacan ou Spinoza. Qu’importe, vous les convoquez. Pas pour qu’ils restent sur le banc ou en tribune. Non, pour participer au jeu de la réflexion. De la compréhension.



Vous conviez les galactiques de la pensée ! On n’explique pas un esprit comme celui-ci avec des penseurs de caniveaux tout de même !



Vous tissez des fils psychanalytiques entre le père, la mère, Véronique, les enfants… au nom de tous les siens.



Vous nous donnez à comprendre ce qui a façonné le champion, l’homme, le joueur de football. Rien ne vient par hasard. Travail, famille, patrie !



L’élégance est au cœur de ce récit. Ça ne pouvait pas en être autrement quand on écrit sur Zinedine Zidane. Votre plume est légère et inspirée. Comme l’était son jeu, ses passes, son génie.



La lecture est un retour vers le passé. 1998, 2006… C’est gloire amour et beauté du geste ! Gloire amour et coup de tête ! Tiens, c’est drôle. Un ou plutôt deux coups de tête en finale de la coupe du monde le propulse sur le Mont Olympe (à la droite de Zeus !). Et un coup de tête vient conclure sa carrière, sans doute pas de la manière dont il l’avait imaginé. Et nous non plus, qu’importe.



Tiens, il serait sans doute pertinent que vous vous posiez sur nos cas. Pourquoi, à la minute où il est expulsé, nous lui avons pardonné ce geste ? À lui, maintenant, après tout ce qu’il nous avait fait !



Chère Sabine Callegari, rare sont les auteurs de littérature sportive à me désarçonner. Oliver Haralambon est l’un de ceux. Vincent Duluc est l’un de ceux. Vous êtes l’une de celles.



Qu’il serait joyeux et doux que les rédacteurs de l’Équipe ou ceux du Temps, vous laissent vagabonder dans les couloirs de la rubrique football. Vos descriptions de faits de jeu sont à lire dans toutes les écoles de journalistes sportifs.



“Zidane s’approprie le ballon dans un contrôle du pied sidérant ; et la danse commence, avalant l’espace ; une touche de la semelle en pleine course, puis une deuxième, magnifiquement cadencée, puis le tir, si délicat qu’il semble couler de source, cette source qui est le génie même de Zidane”



À titre personnel, j’encaisse cette lecture comme une nouvelle leçon d’écriture. Sans relâche, il faudra travailler. Sans doute jusqu’à que mort s’ensuive. Qu’importe, me voici sans pression, rien ne sera jamais parfait. Quoiqu’il arrive. Quel bonheur !



“Dans la tête de Zidane”, nous ne faisons que passer. Nous nous retirons sur la pointe des pieds. D’abord la jambe gauche, toujours, puis la jambe droite…







Sébastien Beaujault







P.S. : je ne sais où ranger ce livre. Rayon psychanalyse ? Rayon sport ? Je vais l’installer, dans ma bibliothèque, à l’emplacement où il doit-être ! Au rayon… grands livres (avis tout à fait personnel, je le conçois) !
Lien : https://blogs.letemps.ch/seb..

Je tiens à remercier les éditions "Nouveau Monde" et Babelio pour l'envoi de ce livre.



Passionnée de sport, je lis souvent des biographies de sportifs. Ici, c'est une biographie un peu particulière car elle est écrite par une psychanalyste. Loin de prendre les lecteurs de haut, elle nous accompagne dans la découverte du sportif préféré des français et nous montre de nombreux aspects de sa personnalité, de son parcours, qu'elle analyse avec son oeil expert. J'ai tout de suite était séduite par la plume vive et pédagogue de l'autrice qui sait capter l'attention de ses lecteurs. Un récit qui se lit vite et qui passionnera tous ceux qui aiment le numéro 10 mythique des Bleus. Je recommande sans aucun doute !

J'ai découvert cet ouvrage grâce à ma mère, ultime fan de foot et surtout de ce cher Zidane.



Ce libre est écrit par une psychanalyste, Sabine Callegari.

Il s'agit d'une analyse de la personnalité de ce grand joueur ainsi qu'une analyse poussée de ses relations familiales et professionnelles.



Elle revient également sur des évènements marquants de la carrière de ce grand joueur qui ont également participé à façonner ce grand homme.



Certains passages étaient parfois un peu trop théorique rendant la lecture un peu moins attrayante.



L'auteure aborde la personnalité de Zidane avec douceur et sensibilité. L'ouvrage est très bien documenté et l'analyse psychologique reste intéressante.

Sabine Callegari offre ici une introduction bienveillante sur la discipline consacrée à l'inconscient. Le lecteur pourra ainsi découvrir quels sont les enjeux d'une psychanalyse et peut-être sera-t-il réconforté dans son souhait d'en faire l'expérience.



L'auteur diffuse habilement son savoir grâce à la présentation de cas cliniques choisis pour illustrer les éléments théoriques incontournables que l'on rencontre dans ce processus. Ainsi la lecture est fluide, agréable, l'on sent la personnalité thérapeutique de l'auteur, l'ambiance de son cabinet, ce qui se joue au fil des séances.



Impossible ici de ne pas penser aux ouvrages d'Irvin Yalom dont le livre de S. Callegari partage deux qualités : celle d'être un livre incarné car chaque récit est aussi la sensibilité d'un thérapeute ; celle d'une générosité pour rendre accessible l'espace thérapeutique, pour lever les barrières pouvant mener à un épanouissement de soi.



Ainsi destiné au public et non aux professionnels ce livre, à l'inverse des ouvrages de théorie, redonne une chaleur et une accessibilité à l'image de la psychanalyse. C'est une invitation avec une promesse, celle de son titre, "La vie augmentée".