Deux pies côte à côte
sur une branche
Se chantent des histoires
que le vent emporte
jusqu’à ma fenêtre
Elles reviendront bientôt
me le disent
Aux beaux jours
apporteront des cadeaux dans leurs becs
Joyaux amoureux et frêles
Petits présents du temps passé
Petits mots doux
à moi seule destinés
L’amour est une chambre froide
où nul ne peut entrer
Il faut forcer la porte
à coups de prières
et d’œil clos
alors
le silence se taira
pour admirer la lune
et le monde sera heureux.
Le jour se lève
les feuilles frémissent
ploient
poussent encore un peu
étalent leur verdure
au passant qui meurt
Près de tant de silence
et de murmures clos.
Les oiseaux sont venus effleurer mes cils
J’ai pleuré avec ce qu’il me restait d’eau
J’ai laissé leurs ailes me mouiller le gosier
J’avais peur de leurs cris
de leurs petits pépiements
J’ai fermé les yeux
oublié
Les arbres me protégeaient
La peine s’éloignait
Dans la rivière, se diluait
Rien ne venait plus
Que la pluie du ciel contre mes tempes.