Saleh Diab

NAZIH ABU AFASH

Le printemps des cérémonies funèbres

Oui, je sais qu’avril est le mois
le plus cruel.
Mais ô Dieu,
si tu savais cela aussi
pourquoi as-tu délégué tant de fleurs
à son banquet ?

Nous nous acheminons vers le printemps
comme vers une vaste tente funéraire,
comme si personne ne connaissait de chemin vers une fête !
Toutes les fleurs sont apportées au cimetière,
les rouges des morts. Les jaunes des morts. Les blanches des morts. Sacrifices des morts.
La vie entière marchant derrière les cercueils des morts.
Ô mon Dieu !
Derrière le convoi funéraire de qui
se hâte ce printemps tout entier ?

Réjouissez-vous !
réjouissez-vous et rassurez-vous !
Sous peu
toutes ces fleurs
seront anciennes et pourries.
Voyons, combien de temps devrons-nous attendre
pour assister à la naissance d’un autre printemps ?

12/04/2011