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Je pensais que de ne plus vivre sous le même toit nous aiderait, je pensais que ça m’aiderait, moi. Mais c’est encore pire. Je pense à toi du matin au soir. Je me demande où tu es, ce que tu fais. Je me demande même si notre séparation n’a pas servi d’électrochoc, si tu n’as pas retrouvé toutes tes capacités et si tu n’as pas passé ces deux jours à baiser sauvagement toutes les femmes dont tu as croisé la route.Silence, à peine.– Bien vu. Vingt-cinq, déjà, en quarante-huit heures. Je suis exténué.Elle resta un moment interdite, puis éclata brusquement d’un rire sonore qui le prit par surprise. Il l’observa, dubitatif, puis se mit à rire avec elle, même s’il n’était pas tout à fait aussi à l’aise qu’il aurait voulu.– Tu me manques aussi, lâcha-t-il finalement.Il avait hésité à le dire bien que ce soit la vérité, ne sachant pas vraiment si c’était ce qu’elle attendait de lui. Son rire mourut dans sa gorge.
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Le plus dur, ce n’était pas le silence. Le plus dur, c’était le regard qu’elle tendait parfois vers lui, par surprise, au moment où il ne s’y attendait pas. Dans ses prunelles grises, du même gris que Yaël, la douleur était insupportable. Nathan, au début, face à ce regard-là, avait le geste spontané qu’aurait eu n’importe quel père, il s’approchait d’elle pour la prendre dans ses bras. Petite, elle était tellement tendre, tellement câline, elle restait des heures lovée contre eux, soupirant d’aise sous leurs caresses et leurs baisers.Et puis il y avait eu le pire jour, et après ça personne n’avait plus pu la toucher.
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Nathan existait socialement. Il était médecin. Étudiant sérieux mais sans génie, il avait tout donné pour obtenir le concours et se classer parmi les meilleurs, et il était fier d’y être parvenu. Depuis, il vivait pour son boulot. Bien sûr, qu’il aimait les gens, qu’il était heureux de leur apporter son aide, son savoir, sa compétence. Mais dans le fond, par-dessus tout, ce dont il avait besoin, c’était la reconnaissance. Le sentiment grisant de voir ses patients s’en remettre totalement à lui, lui accorder une confiance totale, absolue, le laisser disposer de leur propre vie.
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Aux urgences, certains médecins avaient tendance à perdre de vue les fondements du secret professionnel et à balancer diagnostic et jugement de valeur devant la salle d’attente bondée, mais ça n’avait jamais été son cas. Le type marqua l’arrêt, leva vers lui ses yeux jaunes, lui serra la main et le remercia. Tumeur au foie, stade bien trop avancé pour espérer quoi que ce soit. Nathan secoua la tête, inconsciemment, comme si cela suffisait, pour chasser leurs visages de son esprit. Ne pas réfléchir. Ne pas s’attacher. Il lui fallait un café.
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Ce n’était pas l’usage, pour les chefs, de frayer avec les hommes du rang, mais elle avait accepté. Après le dîner, il l’avait raccompagnée jusque chez elle, mais contrairement à ce qu’elle aurait pensé, il n’avait fait aucune tentative pour entrer, se contentant d’un baiser, très furtif, sur la joue. Les hommes avec qui elle sortait, d’habitude, ne lui offraient le restau que pour la culbuter ensuite, les choses étaient claires, établies comme une loi qu’elle avait crue générale, et dont elle s’accommodait plutôt bien.
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En dix-sept ans, il n’avait pas dû lui faire l’amour plus d’une vingtaine de fois, et jamais quand il était sobre. Qu’ils aient réussi à avoir un enfant relevait du miracle. Sans l’aide de l’alcool, qui mélangé aux médicaments le mettait dans un état second, pas très loin de l’hystérie, Swann n’avait jamais réussi à la toucher, jamais réussi, ni avec elle, ni avec personne, à surmonter son horreur du moindre contact physique, son incapacité à laisser qui que ce soit pénétrer son espace, envahir son intimité.
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En France, si la prostitution organisée était officiellement illégale depuis 1974, les salons de massage, les clubs libertins et les cercles échangistes n’avaient jamais été aussi nombreux, et tout le monde s’en moquait éperdument. Le plus vieux métier du monde n’était pas près de disparaître. Les politiciens, les juges, les flics, tout le monde fermait les yeux et payer pour du sexe, quel que soit le lieu, ne choquait plus personne.Enfin. Tant que la main d’œuvre était consentante. Et majeure.
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Expliquer, c’était revivre l’abomination, replonger en enfer. La seule évocation, pour lui-même, de ces six journées-là le plongeait dans un état de panique irraisonnée, dont il n’arrivait à s’arracher qu’à l’aide de neuroleptiques assez puissants pour l’assommer et l’empêcher de penser.Même les psys avaient renoncé. Ils se contentaient de lui prescrire ses drogues, et ils ne posaient plus de questions. Ils disaient que peut-être, avec le temps, les choses rentreraient dans l’ordre.
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Ne pas réfléchir. Ne pas s’attacher.Ne pas s’attacher, surtout.Pour ça, Nathan ne connaissait qu’un moyen. Ne rien connaître des gens qu’il côtoyait, ni rien livrer de lui-même à qui que ce soit. Cette attitude de repli, ce caractère presque asocial chez un médecin n’avait rien de trop choquant. De trop écouter la misère de ses patients, on pouvait comprendre qu’il ne veuille pas, en plus, se charger de celle de ses proches.Bloquer ses pensées. Ne pas réfléchir.
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Pour maintenir le lien, tenter de rétablir une connexion intime qui avant, allait de soi, les mots étaient le seul moyen qu’il avait trouvé. Il débitait son monologue, racontait ses journées à l’hôpital, ses courses au supermarché, son hésitation, pour le repas du soir, entre une paella et une pizza, il dissertait sur l’actualité, aussi, Lola était sans doute la petite fille de huit ans la mieux informée sur l’économie française et la politique étrangère.
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