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Citation de le_Bison


Il revient dans la chambre avec une valise. Résistante, en cuir marron, elle a quatre roulettes et sa poignée se déplie élégamment à hauteur des genoux. II ne regrette pas son geste, pense que les coups de couteau qu'il a donnés à sa femme sont justifiés et que s'il restait un souffle de vie dans ce corps il n'hésiterait pas à finir son travail sans en éprouver de culpabilité. Ce que sait Benavides, parce que la vie est ainsi faite, c’est que peu de gens comprendraient les raisons de son crime. Il décide alors de faire la chose suivante : éviter que le sang coule à flots en enveloppant le corps de sacs-poubelle. Ouvrir la valise près du lit et, malgré tous les efforts requis pour plier le corps d'une femme morte après vingt-neuf ans de vie commune, le pousser vers le bas et le laisser choir dans la valise, puis tasser sans tendresse les chairs débordantes dans les espaces vides afin de loger le cadavre à l'intérieur. Enfin, plus par souci d'hygiène que par précaution, enlever les draps ensanglantés et les glisser dans la machine à laver. Entouré de cuir, hissé sur quatre roulettes qui à présent s'affaissent, le corps de sa femme ne s'est pas allégé. Malgré sa petite taille, Benavides doit se pencher légèrement pour atteindre la poignée dans une posture peu avantageuse, aussi bien d'un point de vue esthétique que pratique, et peu propice à accélérer les choses. Mais comme c'est un homme organisé, quelques heures plus tard il est dans la rue et se dirige à petits pas, sa valise derrière lui, vers la maison du docteur Corrales.
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