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Citations de Sandrine Teissier (11)


Il m’arrive souvent de me demander ce qu‘aurait été ma vie si mes parents n’avaient pas décidé de s’aventurer dans un nouveau départ, vers la Tunisie. J’aurais pu être une enfant de divorcés. Imaginons : maman garde la maison et papa déménage…
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Cinquante ans après la révolution sexuelle – cinquante ans d’innocence perdue, de liberté quasi sans limites, d’amours obscènes, de débauche corporelle, et j’en passe –, le constat est pour moi sans appel : le mot « utérus » demeure tabou, honteux, et pour le moins embarrassant à prononcer. Tout de suite, on baisse la voix jusqu’à chuchoter, le regard devient fuyant, le corps se courbe, incitant au repli, les explications se taisent... Le mot de la gêne vient d’être prononcé.
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Nous débarquons du « Habib » le 14 juillet 1982 en plein ramadan, après vingt-quatre heures de voyage, notre maison sur le dos dans la Fiat Ritmo. Je ne sais pas si vous imaginez le tableau, mais on vient de tout quitter pour venir vivre au soleil… La grande et belle maison de pépé et mémé se retrouve maintenant réduite à quelques valises et quelques cartons, qui tiennent tous dans la voiture, en plus de nous trois. Il est convenu que nous retrouvions Momo chez lui, dans la maison qu’il fait construire depuis tant d’année à Ben Arous, à environ quatre kilomètres au sud de Tunis. C’est Halima, sa sœur, qui nous accueille au portail. La cour est entièrement carrelée et devant nous se dresse une belle et grande maison blanche au toit plat rehaussé de balustrades, si blanche que la réverbération du soleil à son zénith nous fait plisser les yeux.
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Quand j’arrive chez Suzanne, son mari est déjà rentré du travail, il est en train de bricoler au garage et Suzanne est partie faire des courses. Le bébé vient de s’endormir. Le mari de Suzanne me dit que je peux rester là et qu'en attendant je peux l’aider à chercher un truc au garage. Je le suis, pour l’aider à chercher.
Alors, on cherche, on cherche, et on ne trouve rien. En fait, je ne sais même pas ce qu’il faut chercher ! Il me dit que je dois me pencher pour essayer de trouver. Il parle beaucoup. Il me dit qu’il va me donner plein de bonbons tout à l’heure… Il me dit aussi que je suis toute mignonne dans ma robe et me demande si j’ai un chéri à l’école (ça va pas la tête ou quoi ?!).
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Avec la rapidité d’une limace qui vient de se réveiller, je réussis à sortir mon super BlackBerry Android de mon sac à main, maintenant tout en bazar.
— Allô bonjour, je voudrais parler au responsable, s’il vous plaît, me dit une voix d’homme.
— Bonjour Monsieur, je suis Sandrine Teissier, la responsable, que puis-je faire pour vous ?
— Bonjour Madame Teissier, ici Alexander Smart, directeur de l’agence Smart & Co. Je vous appelle pour savoir si vous pourriez vous occuper du relooking de l’une de nos futures stars…
Je n’en crois pas mes oreilles !
— Il faudrait lui apprendre à s’habiller, lui trouver un style, faire quelque chose à sa coiffure… ça ne va pas du tout ! Et il faudrait la maquiller aussi. Vous pouvez faire ça aujourd’hui ? Votre tarif sera le nôtre, chère Madame.
Je vais défaillir, je me retiens à la table.
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Aujourd’hui, il est temps pour moi de poser une autre valise sur le quai de gare de Mme Rémignon. Une valise, que dis-je ? Une malle ! Deux heures durant, concentrée comme jamais, je m’acharne à faire sortir de ce bon vieux bagage mes démons tunisiens. Voilà maintenant trente ans que je vis avec ce fardeau, que je traîne ce boulet où que j’aille et quoi que je fasse… J’ai pourtant cherché la délivrance, à un moment donné, en racontant à Robert cette histoire infernale ; je pensais que parler suffirait… Mais non, je ressens toujours ce poids. Alors, il est temps d’en finir… Je sortais de l’adolescence. Amor, mon premier véritable amour, m’avait trahie.
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Le médecin du travail m’avait prévenue : j’étais en zone rouge. Il voulait me revoir d’ici trois mois. Je me retrouve finalement par terre, à peine trois semaines plus tard…
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« Dernier appel pour les passagers du vol British Caledonian n° 249, à destination de Londres-Heathrow. Embarquement immédiat porte 31… Last call for passengers of British Caledonian flight two-four-nine to London-Heathrow. Immediate boarding gate number thirty-one… »
Cet appel me tire de mes pensées. Je suis sagement assise, les jambes légèrement en biais, jointes et parallèles, inclinaison à 45°, mon sac à main sur les genoux, dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Tunis-Carthage. Je me sens fébrile. Mon estomac est noué. Je vais m’envoler du nid familial, pour de bon, et à des milliers de kilomètres. Je n’ai, dans ma poche, que quelques malheureux dollars, mais je suis confiante. Là-bas, la cousine de ma bonne copine Schéhérazade m’attend ; Sonia va m’héberger quelques jours. Je pars dans l’espoir de trouver une place de « jeune fille au pair », seule solution qui s’impose à moi pour le moment.
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On est début juillet, le soleil est chaud sur Marseille. Je ne suis jamais allée dans ce quartier auparavant. Voilà vingt-trois ans, j’ai émigré dans cette grande et belle ville. J’en connais à présent presque tous les lieux touristiques et stratégiques, mais l’anse de Malmousque, pourtant située à quelques encablures du centre-ville, n’a jamais fait partie de mes destinations. Certainement l'un des plus vieux quartiers de la cité phocéenne. Des plus pittoresques, aussi. Les traverses donnent sur des ruelles aussi étroites les unes que les autres, et semblent tisser une toile d’araignée sur les terrains pentus. Les maisons de ville sont pleines de surprises. Souvent, des jardins surgissent à l'improviste dès une première porte franchie. Les odeurs de figuiers se mêlent alors à celle de l’iode marin. La rue Va-à-la-Calanque côtoie la traverse Montplaisir, c’est aussi drôle que beau et ça sent les vacances. Fermez les yeux, vous y êtes presque…
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— C’est décidé, je pose mes valises ! lui dis-je en m’asseyant dans l’un de ses fauteuils.
— Profites-en, me répond-elle, mon cabinet est aussi grand qu’un quai de gare. Par où veux-tu commencer ?
C’est vrai ça, par où vais-je commencer ? Je me sens tout à coup bien peu de chose. Mon corps n’est que chair. Toute ma vie se trouve enfermée à l’intérieur de ce tas de valises… Dites donc, va falloir faire du ménage : il y a une de ces poussières là-dedans ! Et je ne vous parle pas des toiles d’araignée : certains souvenirs en sont couverts tellement ils sont vieux. Eh oui, ils sont comme moi, ils prennent de l’âge…
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Je viens de passer le cap des soixante ans. Pas les miens, ceux de Robert. Diantre, ça fiche un coup ! Quand j’étais petite, je me disais que soixante ans, c’était vieux. Aujourd’hui, je trouve ça… toujours un peu vieux ! À quelques nuances près, tout de même. Quand ça concerne les autres, cet âge me suggère à l’évidence jeunesse et allégresse. Mais là… il s’agit de mon mari, alors c’est différent.
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