L'origine de ce désaccord vieux de plusieurs siècles sur la sexualité féminine peut être résumée par la question suivante : la vulve est-elle une chose ou une absence? Comment définir ce qui se trouve entre les jambes des femmes ? Est-ce un organe définissable par tout ce qui dépasse - le clitoris, les lèvres, les huit mille terminaisons nerveuses, et plus généralement la chair qui le compose ? S'agit-il plutôt d'un vide, d'un réceptacle, d'une ouverture, d'un orifice, d'un lieu qui n'existe que pour être rempli par autre chose ? À travers l'histoire, cette dernière vision des choses s'est accompagnée de violences envers les femmes et de l'effacement de leur désir sexuel au profit de celui des hommes. À l'inverse, lorsque c'était la première approche - celle qui perçoit la vulve comme un organe à part entière - qui dominait les esprits, les femmes étaient considérées comme des êtres sexuellement indépendants, capables d'éprouver du désir, de ressentir du plaisir et d'accéder au pouvoir.