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Citations de Sarah Bouchard (11)


On aime encore plus intensément, et plus profondément, lorsque la douleur a creusé et agrandi notre cœur.

Frédéric Lenoir, Cœur de crista
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 Les fantômes ne me font jamais peur, sauf lorsqu’ils sont vivants.
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Prologue

Installée à la petite table du café qu’elle découvrait pour la première fois, Espérance soupira avant de boire une gorgée de thé. Elle sortit de son sac le Journal de Montréal, le posa près de son assiette avant de le fixer d’un regard morne. C’était devenu un réflexe, un besoin, une peur. Chaque
matin, elle se procurait l’édition du jour, le trimballait partout jusqu’à ce qu’elle trouve le courage de l’ouvrir et de balayer la rubrique nécrologique. Chaque matin, jusqu’à aujourd’hui, elle le refermait en soupirant de soulagement. Pourtant, à cet instant précis, elle sentit que cette fois, les
choses seraient différentes. Intuition? Appréhension? Elle le saurait bien assez vite. Non. Demain, elle regarderait. Demain, elle saurait. Pour l’heure, elle avait besoin d’un peu de répit.
Elle tourna les yeux vers la fenêtre, regardant le verglas glacer les vitres. Dehors: le froid. À l’intérieur: la chaleur. Elle sourit. Voilà ce qui comblait ses journées. Des petits bonheurs comme celui-ci. C’est alors qu’une haute silhouette passa devant la vitrine juste avant de s’engouffrer à l’intérieur de l’établissement. Le coeur d’Espérance s’arrêta net et le sang se retira de son visage.
De ses lèvres entrouvertes s’échappa un seul mot, un tout petit nom.
L’homme s’entretint quelques instants avec celle qui semblait être la propriétaire. Le visage aussi blanc que la nappe qui recouvrait le bois de la table, pétrifiée, Espérance le vit se retourner vers elle. Dès que ses yeux la découvrirent, ils s’assombrirent. Sa mâchoire se crispa alors qu’il marchait
droit vers elle. Il pointa la place vide et demanda poliment:
— Je peux?
La bouche sèche, Espérance acquiesça d’un signe de la tête. Les yeux toujours démesurément agrandis, elle l’observa à la dérobée alors qu’il retirait ses gants de cuir, son manteau de laine noire et son foulard dévoilant un pull en cachemire gris et un jeans qui lui seyaient comme un gant. Il s’installa en face d’elle et croisa ses longs doigts sur la table. Comme elle demeurait muette, en état de choc, il se moqua:
— On dirait que vous venez de voir un fantôme.
— C’est presque ça, chuchota-t-elle en retrouvant ses esprits.
— Je croyais qu’une personne comme vous, qui côtoie la mort chaque jour, n’en avait pas peur.
— Les fantômes ne me font jamais peur, sauf lorsqu’ils sont vivants.
L’homme ne répliqua rien, il avait compris…
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Espérance soutenait que le vrai bonheur se trouvait dans l’altruisme et l’art. Le premier par la gratification personnelle qu’il offrait, le second pour la libération passionnelle qu’il permettait. Elle avait comme principe de ne jamais rien regretter – ou du moins très peu de choses. Mais, pour l’heure, elle regrettait amèrement de se retrouver piégée au milieu du terminal des départs.
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Elle croyait toujours en de vieux fondements presque désuets, tels la simplicité, l’amour et le dévouement de soi. Pour elle, les pires situations n’étaient jamais désespérées. Elle trouvait du positif là où tous n’en voyaient plus et parvenait à calmer les pires angoisses. Elle était apaisante et pleine de discernement.
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«Calme-toi, Espérance. Calme-toi! Ça ne sert à rien de t’énerver. C’était à prévoir!» Prévoir. Voilà un verbe qu’elle n’utilisait que rarement. Car rien n’était prévisible lorsqu’on était accompagnatrice en fin de vie.
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Il s’y était raccroché pour rester en vie; c’était la seule passion qui lui restait. Mais, voilà qu’on lui apprenait que même cet aspect-là lui échappait. S’il n’arrivait plus à chanter, alors il deviendrait inutile. Que se passait-il lorsqu’on ne servait plus à rien ni à personne?
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Un homme, ça souffre en silence. Un homme, ça ne pleure pas.
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J’ignore ce qui est le pire: manquer de temps avec toi, ou en avoir trop sans toi. Dans les deux cas, je suis perdant; dans les deux cas, je contiens mal cette révolte qui rage et rue en moi.
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J’ignore ce qui m’étonne le plus entre le fait d’avoir survécu à cette première nuit sans toi ou tout simplement de survivre à ce premier réveil. En réalité, ce n’est pas aussi terrible que je le croyais. Je me sens comme un opéré sous le coup de l’anesthésie. On sait que quelque chose nous a été enlevé, mais les médicaments nous empêchent momentanément d’en mesurer les conséquences.
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Ce qu’elle appelait son sixième sens devinait ce genre de chose, comme si chaque cellule de son corps, alertée par un instinct divinatoire, le ressentait même à distance, même sans rien voir.
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