Tous ceux qui ne me connaissent pas, comme cette jeune fille, doivent penser que je suis malheureuse. Or je ne le suis pas. Tous les jours, je prends trente milligrammes de Z—, un antidépresseur qu’on m’a prescrit à la suite d’un chagrin d’amour en dernière année de fac. J’étais au fond du gouffre, je passais mes journées enfermée à la bibliothèque. Elle était située au septième étage du bâtiment universitaire. Après les vacances de Noël, debout près d’une fenêtre, je m’étais imaginée sautant dans le vide et m’écrasant sur le sol enneigé ; une douleur insignifiante en comparaison de mes tourments.