Satou Inoue

Avec des messages toujours aussi confusément directs, nos deux héros passent de la salsa à la jive dans ce nouveau tome de sentiments endiablés !



Je pensais suite au final du tome précédent que les choses seraient plus simple désormais, c'est en fait encore plus compliqué. Tandis que leur attirance leur explose à la figure, les deux Shinya se retrouvent en pleine confusion sentimentale. L'un comme l'autre n'ayant jamais envisagé de tels sentiments pour un autre homme, ils ne savent pas trop où ils en sont et c'est cette confusion qui va guider et réchauffer ce tome.



Avec une narration toujours aussi confuse à mes yeux, les deux danseurs continuent leur entraînement en vu des 10 danses mais leur relation chaotique va venir embrouiller encore un peu plus les choses et toucher également leurs partenaires qui n'y comprennent plus grand-chose. C'est un vaste tourbillon qui commence à toucher tout le monde et même à emporter des victimes collatérales qui n'ont rien demandé à l'image de ces danseurs de latino de classe mondiale que croise notre Shinya latin.



J'ai beaucoup aimé l'énergie complexe de ce tome qui est telle une tornade emportant tout sur son passage et surtout le flegme de nos héros. J'ai adoré les voir cogiter et se chercher. C'était fort de le voir à travers le regard des autres ainsi qu'à travers celui de la mangaka pour nous. Cela donne une suite d'échange de regards et d'effleurements des plus puissants et sensuels, la danse ne venant que souligner et accentuer tout cela. C'est chaud bouillant et encore plus puissant au fur et à mesure qu'ils résistent.



On découvre avec bonheur les raisons de leurs résistances, notamment le passé de notre cher danseur cubain et sa relation à sa famille, ses soeurs, son pays et la danse, qui explique bien des choses. Je suis surprise que l'autrice ose aller sur ce terrain et traiter du machisme dans ces sociétés ainsi que de l'homophobie générale. J'aime qu'elle cherche à ouvrir tout cela avec un discours plein d'ouverture et de bienveillance où elle écoute tout le monde. L'évolution des Shinya est ainsi un très joli miroir à cela avec des hommes apprenant à accepter puis apprivoiser leurs sentiments tout en se posant mille questions sur l'expression de ceux-ci.



Avec en prime un dessin de plus en plus sensuel, j'ai beau ne rien connaître ni comprendre à la danse, je suis archi séduite par cette lente valse de séduction dans laquelle les deux danseurs se lancent, oubliant parfois un peu trop leurs partenaires, même si l'autrice essaie sans cesse de les raccrocher. Je n'ai qu'une envie que quelque chose se concrétise vraiment entre eux et que l'intrigue deviennent plus claire pour sortir de cet entre-deux où on a parfois l'impression d'être nulle part. Il y a un énorme potentiel dans cette tension sexuelle à couper au couteau entre eux, tout comme dans tous ces freins qu'ils mettent également dans leur danse et s'ils se libéraient de tout ça, ce serait explosif !



Nouvelle danse pleine de promesse, l'intrigue s'embrase de plus en plus face aux sentiments naissants et bouillonnants de nos deux danseurs. A contenir et contenir encore leurs désirs, ceux-ci n'en sont que plus explosifs et prometteurs sous le trait de plus en plus sensuel de l'autrice. Alors on pardonne encore une fois le flou de l'intrigue et son avancement à pas de souris, mais on croise fort les doigts pour qu'au moins cette attirance se concrétise. C'est frustrant la danse.
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Tension et frustration, voici les deux mots qui résument le mieux cette série et ce tome où nos deux héros se tournent autour, font monter la tension entre eux comme jamais, pour au final tout lâcher. Je suis tristesse V.V



Même si je trouve toujours le scénario un peu flou et nébuleux autour de ce désir des deux héros de participer aux 10 danses, je suis totalement convaincue en revanche par ce que l'autrice fait naître entre eux. Elle nous présente deux hommes, qui ressentent une attirance forte et indéniable l'un pour l'autre, qui ne se voient pas pour autant dans une relation homosexuelle mais qui succombent régulièrement à quelques baisers. C'est lent, insidieux, tortueux. La tension monte et monte en flèche. On se surprend à bloquer notre respiration chaque fois qu'on les voit ensemble et à espérer quelque chose. Mais ô frustration, ça ne vient pas et pire, ils vrillent totalement.



Cette écriture de la tension amoureuse, du désir inassouvi, en parallèle avec des danses qu'ils peinent à maîtriser et d'une ambition pourtant grandissante, c'est excellent ! J'ai adoré voir la mise en abîme des personnages au cours de ces moments. Shinya le latino prend enfin conscience de tout ce qu'il retient et doit lâcher, merci à la rencontre avec le champion du monde du moment. Shinya le classique s'avoue sa passion pour son collègue et son désir de le posséder, lui, ce qui le confronte à une partie de lui-même qu'il ne connaissait pas. Mais c'est terriblement rude et âpre pour chacun de plonger ainsi en lui-même.



La danse est bien plus présente dans ce tome et j'en ai été ravie. J'ai adoré revoir Shinya le latino en compétition. J'avoue avoir une préférence pour lui dans ces moments-là car je trouve ses danses bien plus expressives que celles de son camarades et j'aime le feu qui l'habite. Il se passe en plus quelque chose avec ses adversaires et nous avons une vision bien crue et cruelle du travail des juges lorsqu'un talent inattendu explose et bien bouleverser l'ordre établi. Doit-on juger à l'aune de ce talent ou complaire à un classement qui était attendu ? Dure réalité.



En tout cas, passion romantique et danse se mélangent à merveille ici sous des pirouettes magnifique de l'autrice pour les mettre en scène et faire virevolter les sentiments des personnages comme les pas de la valse de sa couverture, rapprochant et éloignant les héros selon les situations. J'ai trouvé superbe le dessin de l'élan qui les pousse dans les bras l'un de l'autre après la compétition de latin mais également l'expression de leur dramatique passion et son final dévastateur qui a ravagé mon coeur.



Sorte d'acmé de la série, ce tome reprend tout ce que j'aime ici : passion pour la danse, désir brûlant, dessin terriblement expressif et dramatique. C'était superbe ! Alors je suis terriblement déçue de ce final, mais je croise fort les doigts pour que l'autrice rebondisse et ne perde pas le fil de cette si belle et touchante histoire sur fond d'acceptation de sentiments homosexuels dans un cadre homophobe et artistiques. J'ai espoir !
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Chaque tome est un nouveau pas de danse pour rapprocher nos deux danseurs en perdition et en recherche d'eux-mêmes sur et hors des parquets. Place à la samba !



On prend les mêmes et on recommence, Inoue Satoh continue à prendre plaisir à nous plonger dans le quotidien de nos deux danseurs avec ce tome très centré sur leur relation. Tous deux sont arrivés à un stade où ils se cherchent et doivent se dépasser professionnellement, leur rencontre est donc un très bon accélérateur sans qu'ils s'en rendent forcément compte. Mais il y a aussi leur attirance qui entre en compte et entre entraînements nocturnes et préparations à la lumière du jour de la suite de leur carrière, tout vient se bousculer.



Pourtant, l'autrice garde un rythme assez lent et entêtant au final. On a l'impression que l'histoire a peu avancé depuis les débuts, il y a juste une familiarité en plus entre eux, mais leur projet, lui, est loin encore d'aboutir. J'aime ces doutes qu'elle instille à l'histoire, contournant l'écueil de rendre ça trop facile, mais en même temps, c'est également assez flou. Dès qu'elle parle du milieu de la danse, des connaissances des uns et des autres, des pas et des danses, j'avoue que je suis un peu perdue et seule la beauté et l'intensité des planches me raccroche.



Je suis totalement sous le charme de ce qui est en train de se jouer entre les deux jeunes hommes. Leur attirance mutuelle est palpable dès qu'ils s'approchent et quand ils dansent ça fait des étincelles ! Mais qu'ils sont lents à s'en rendre compte alors que dès qu'on pose le regard sur eux ou qu'on les écoute c'est évident. Au moins, on prend le temps de construire leur relation et il est touchant de voir la confiance qu'ils sont en train de nouer. Ce n'est pas pour rien que Sugiki finit par se confier sur sa mystérieuse performance avec cette femme vêtue de noir. Mais on est encore tellement loin d'une réelle relation. J'espère que l'autrice va faire quelque chose car toute cette tension doit trouvé une échappatoire !



Graphiquement, c'est avec une belle virtuosité que le mangaka nous fait ressentir cette montée en tension entre eux. La représentation des rapprochements de leurs corps dans et hors de la danse fait des étincelles. Il y a des scènes où on sent de vraies envolées lyrique dans les dessins quand ils sont ensemble et osent laisser leur coeur et âme parler. C'est très beau. La mise en scène particulièrement cinématographique des dernières pages est en cela un vrai modèle du genre, on se croirait à l'heure des grands classiques romantiques des années 40. Je suis fan !



Titre toujours aussi singulier alliant danse, recherche de soi et romance, 10 danse n'en finit pas de nous emporter avec chacune des compositions composant ses tomes. Le rythme est certes lent, l'intrigue parfois un peu nébuleuse, mais la passion et l'attirance qui se dégagent des héros est aussi poétique que brûlante. Un très bel accord pour ces danses de salon si joliment remises au goût du jour !
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La découverte du monde de la danse de compétition se poursuit mais également, et peut-être encore plus, celle de ce duo / couple atypique formé par un danseur de standard et un danseur latino. Vivifiant !



Je prends beaucoup de plaisir à suivre la série sur les deux tableaux. Le fait que l'autrice casse son moule de répétitions dans ce tome pour nous entraîner comme spectateur d'une compétition internationale permet de raviver notre intérêt et de porter notre regard ailleurs. On découvre ainsi l'importance d'avoir un bon carnet d'adresse. On assiste aussi à la rivalité entre les différents couples, aux histoires de coeur et de jalousie des uns et des autres, et on peut admirer les compétiteurs en pleine action dans de belles tenues en plus ! Alors même si le trait de l'autrice a un petit côté figé comme si elle prenait ses personnages en photo tandis qu'il prenne la pause, c'est un ravissement pour les yeux ! 



Mais surtout, quel bonheur de voir se creuser la relation entre les deux Shinya. Je regrette juste un peu que l'on n'entende que la voix de celui qui aime la danse car je pense que l'auteur a un potentiel très intéressant entre ses histoires de coeur et de famille passées qu'on entraperçoit ici, ainsi que les avances qu'il lui fait. Au final, ce n'est pas lui dont on entend la voix mais c'est lui qui twiste l'histoire.



L'autrice joue toujours avec ravissement sur leurs oppositions fondamentales, mais elle adoucit peu à peu tout cela. La preuve avec Suzuki qui tombe peu à peu, sans le vouloir, sous le charme du sérieux et flegmatique Sugiki. C'est adorable de le voir commencer à se poser des questions sur ses sentiments et leur relation. Sugiki, lui, montre plus ouvertement son intérêt pour lui sur tous les plans et j'aime autant qu'il l'apprécie en tant que danseur, qu'il commence à lui tourner autour en tant qu'homme, ce montrant assez libre de ce côté-là. L'autrice ne nous enferme pas, effectivement, dans une romance homosexuelle mais suggère plutôt une bisexualité rafraîchissante ici.



Reste que la lacune du tome 1 sont parfois encore présente. Bien qu'on parle des partenaires de nos héros, celles-ci restent énormément en retrait. D'ailleurs un échange entre Sugiki et son ancienne professeure est assez symptomatique de la chose. Elle appuie sur le fait que ce dernier se met trop en avant au détriment de sa partenaire qu'il est censé faire briller, et c'est totalement ça ! 



Je prends cependant beaucoup de plaisir à admirer ces deux jeunes hommes danser car il y a vraiment quelque chose entre eux, une osmose, une réalisation, une complétude, qui est belle à voir. On sent leurs corps s'attirer inéluctablement et parfaitement s'imbriquer. Du coup, quand surgit la question de la danse en compétition d'un couple d'hommes, je l'ai trouvée très juste et j'espère qu'elle sera à nouveau abordée plus tard. 



Observer l'évolution de la saga et de ses personnages dans ce tome fut vraiment vivifiant ici ! J'ai aimé suivre Suzuki et voir à travers ses yeux Sugiki en pleine compétition, constater son admiration et son envie d'aller vers lui. Ce couple est décidément très attirant dans leur passion réciproque qu'on sent pour la danse mais aussi dans l'attirance qu'eux-mêmes sentent de plus en plus l'un pour l'autre.
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Après avoir découvert l'univers de la danse dans les shojo (merci Swan de Kyoko Arikoshi), dans les shonen (merci Welcome to the Ballroom), et dans les seinen (merci WanDance), j'ai eu envie de voir ce à quoi cela ressemblait dans les magazines de Boys Love avec 10 Dance d'Inoue Satoh, série débutée en 2013 et toujours en cours !



Si comme moi, vous aimez les titres sportifs, les titres de rivalités et de compétition, vous devriez trouver votre compte ici, mais avec en plus une petite touche artistique assez subtile et fine grâce au trait fin et sensuel de l'autrice.



Celle-ci nous emmène à la rencontre de deux champions aux noms très proches : Shinya Suzuki, champion japonais de danse latino et Shinya Sugiki, champion japonais et international de danse standard. Rien ne les prédestinait à se rencontrer et pourtant le second voit dans son cadet tout ce qu'il n'est pas et aimerait devenir. Il lui propose donc un challenge : participer à la 10 Danses, une compétition mélangeant leurs deux spécialités. Nous voici partie à suivre leur rapprochement et surtout leurs entraînements pour se perfectionner chacun dans le style de danse qu'il méconnaît.



D'un point de vu formel, j'ai beaucoup apprécié d'entrer ainsi dans l'univers de la danse de compétition et d'en apprendre plus sur les compétitions, les différences, les pas, les exigences physiques et techniques. Même si le trait d'Inoue Satoh n'a pas la puissance de ceux des auteurs que je cite dans mon introduction, elle rend quand même à merveille l'exigence de ce sport et les deux Shinya sont très sensuels et fascinants quand ils dansent.



D'un point de vue personnel, j'ai trouvé cette introduction basée surtout sur leurs entraînement un peu longue et répétitive. Cela est dû notamment à la personnalité, un brin classique, que l'autrice a attribué à chacun. Le danseur standard est rigide, tandis que le danseur latino est plus souple et électrique. Ils ont du mal à s'accorder et les méthodes choisies ne sont pas forcément les bonnes. On sent cependant un réel potentiel entre eux. Il y a d'abord beaucoup d'humour sous les dehors pince sans rire de Sugiki et ils aiment bien se chercher avec Suzuki. Leurs blagues sur fond de drague mélangent danse et propos plus personnels, ce qui m'a plu. Ça m'a beaucoup amusée de les voir se frotter l'un à l'autre sur bien des plans !



Petite déception en revanche, je trouve leurs partenaires totalement éteintes et transparentes, dommage parce que l'autrice insiste quand même sur un cadre loin de certains clichés enfermant du Boys Love où on ne suit que le duo masculin principal. Ici, les familles de chacun interviennent, leurs rivaux aussi et l'univers de la danse en général. Il aurait donc été bien que leurs partenaires féminines aient aussi une place plus conséquente et j'espère que cela viendra.



Incursion intéressante dans le milieu de la danse à travers une histoire issue d'un magazine de Boys Love, 10 Dance offre un premier tome introduction déjà addictif où on se plaît à suivre les chamailleries dansantes de son duo principal sur fond de danse standard vs danse latino. Si vous aussi, vous aimez ce sport, n'hésitez plus à sauter le pas !
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Les personnages sont attachants, mais j'ai trouvé la narration particulièrement confuse ce qui a gâché ma lecture. Dommage aussi de ne pas avoir plus développé l'histoire principale, il y avait pourtant matière à le faire avec un sujet comme l'homoparentalité.

Premier tome qui met en place l'histoire, le face à face entre les deux danseurs est assez sympa. J'attends de lire la suite pour me faire une véritable idée sur ce manga.

Un manga tout ce qu'il y a de plus mignon qui raconte l'histoire de deux hommes divorcés ayant chacun la garde d'un adorable petit bébé.



A force de se rencontrer dans les couloirs de l'immeuble dans lequel ils habitent et de s'aider mutuellement pour la garde de leurs bambins, les liens vont finir par se tisser jusqu'au jour où tout va basculer pour une soirée trop arrosée. Est-ce la faute d'une bière de trop ou d'une passion charnelle refoulée ? Le manga de Satou Inoue nous offre un tome irrésistible rempli de bouilles baveuses et de tendresse masculine insoupçonnée.



Un manga drôle et léger.

Quel plaisir de retrouver le travail d'Inoue Satou. Cette histoire est vraiment magnifique, je n'ai pas d'autres mots pour en parler. Le travail du graphisme est splendide, les proportions du corps, la mise en mouvement des personnages tout est tellement fluide que j'ai l'impression que les personnages pourraient sortir des pages. J'ai toujours eu, ce jusqu'à la découverte de ce manga, une réticence vis-à-vis des livre traitant de la musique ou de la dance. Je tape aujourd'hui les doigts de ne pas avoir découvert ce manga bien plutôt. Ce couple masculin est tout simplement à couper le souffle. Cette oeuvre est époustouflante.

On pourrait croire que le Japon ne cesse de vanter les vertus du couple homoparental ou être un outil de propagande pro-LGBT mais ce serait mal connaître la société nippone pour qui cette aspérité représente encore un tabou. En revanche pour ce qui est du manga... là c'est autre chose. Ils ne se refusent rien, c'est parfois étonnant de voir jusqu'où ils peuvent aller dans le cassage de codes. Briser la morale et le dogme est une spécialité japonaise, n'en déplaise à Albert Pike.



Des bambins qui regardent leur père s'envoyer en l'air pouvait sembler normal dans le premier tome, un peu comme les séances d'allaitement masculins sortis d'une autre dimension, mais c'était sans compter sur l'éclair de lucidité du mangaka ! Par souci de morale, ce dernier semblé avoir réalisé que son manga n'avait pas vraiment d'éthique, c'est pour ça qu'il a préféré faire vieillir les deux enfants du couple pour nous offrir une nouvelle face cachée de son talent, l'inceste fraternel homoparental ! Les Japonais, ces visionnaires !

J'ai ADORE ce manga. Impossible de le lâcher. Le thème des compétitions de danse de salon ne m'intéresse pas plus que ça, mais c'est un sujet original et j'ai trouvé les personnages géniaux, j'ai adoré leur alchimie, j'étais à fond et j'aime carrément le style de dessin. Je me suis précipitée commander les tomes suivants, je suis accro !

L'autrice n'emprunte décidément pas la voie de la facilité. Elle nous offre avec son duo de danseur les mêmes émotions complexes que ce que les musiques sur lesquelles ils dansent nous font ressentir : de la passion, de la joie, de l'excitation mais aussi de la tristesse et parfois même une pointe de douloureuse solitude. C'est perçant !



Alors qu'on ne s'y attendait pas, Inoue Satoh nous a offert une scène de rupture des plus déchirantes dans le dernier tome. Il faut cependant à ses héros continuer à vivre et avancer dans la voie qu'ils ont choisi, ce qu'ils vont entreprendre de faire ici avec courage. Le courage d'affronter ainsi leurs sentiments et ce qu'il en reste. Le courage de laisser leur relation en l'état sans tenter d'améliorer et réparer les choses ce qui aurait été encore plus compliqué pour eux ensuite vu qu'ils ne sont pas prêt. Alors cela donne un récit âpre, étrange, un peu en suspension, rempli de non-dits, avec une danse qui ne parvient plus à combler les blancs et avec une incertitude permanente qui use.



J'ai donc été ravie de revoir les 10 Danses reprendre le dessus et de suivre l'évolution de nos deux hommes, car c'était tout de même un brin étouffant et malaisant de les voir taire ainsi et réfréner les sentiments qu'ils ont pourtant. Pour autant, je ne me suis pas sentie plus rassurée en suivant leur destinée de danseur. En nous replongeant là-dedans, l'autrice nous emmène à la découverte de nouveaux personnages et nouveaux éléments de cet univers qui m'ont profondément dérangée. Il y a d'abord ce mécène qui se pointe et se propose d'acheter Sugiki comme un gigolo pour ne pas dire un prostitué. Ce qu'il suggère et ce qu'on voit se mettre en place avec un artiste soumis ainsi aux caprices de son mécène et entraîné dans des soirées 'mondaines' glauques a vraiment mis mon coeur à mal. Ensuite, on retrouve ce même mécène régentant également la vie de Suzuki, choisissant sa garde robe, son logement, lui imposant un garde du corps. Est-ce vraiment cela le milieu de la danse pro ? Des artistes soumis aux caprices de leurs mécènes ? Je ne l'avais jamais pensé et ça m'a frappé brutalement.



Heureusement nous avons aussi des à côtés un peu plus enthousiasmants et moins plombants moralement. C'est un bonheur de les revoir danser et apprendre de nouveaux pas, même de manière hésitante et maladroite avec le malaise de la relation qu'ils avaient et auraient pu avoir. Cependant quand ils se retrouvent, même si on a perdu en fougue et passion, cela reste d'une belle émotion tendre et charnelle qui saisit. C'est lumineux de les voir redanser dehors sous le regard de leurs admirateurs, mais également entraînant de voir la dernière danse arriver : le slow fox, celle qu'ils croyaient la plus simple mais qui ne le sera pas. Et cerise sur le gâteau, de nouveaux entraîneurs arrivent pour casser la routine et redonner de l'élan, là où ça devenait un peu routinier, notamment avec leurs compagnes encore et toujours oubliées sur le bas côté... Là de nouvelles dynamiques et problématiques vont sûrement apparaître que j'ai hâte de voir.



Ce tome de la post-rupture ne fut pas des plus aisés à lire. Il est pesant, parfois malaisant, mais tellement à fleur de peau qu'il nous touche et émeut. Le travail de l'autrice sur la façon dont un amour impossible peut être laissé pour se déliter seul mais reste douloureux car toujours là est vraiment très juste. Cela nous pénètre. Sur un rythme plus lent, alors que l'intrigue accélère à nouveau, on est rongé par l'intériorité de ces garçons qui se cherchent à bien des niveau, tandis que leur destin de danseur s'emballe entre mécénat et nouvel entraîneur. La danse entre eux n'en finit donc jamais vraiment, c'est ce qui nous passionne et les ronge.
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