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Citation de Charybde2


Il faisait une chaleur incroyable en ce début d’après-midi et mes galoches de matelot de seconde zone martelaient l’asphalte comme une plaque de métal chauffée à blanc. De tous côtés me parvenaient des bruits exotiques qui distrayaient mes pensées : feuilletons radiophoniques crachotés par les fenêtres ouvertes, rengaines populaires torturées par les autoradios des taxis, exclamations des joueurs de cartes assis aux terrasses des minuscules cafés qui ponctuaient le trottoir…
Cacophonies.
Stridences.
Accidents sonores.
Sons et lumières.
Rires et insultes.
Tout était nouveau pour moi ici.
Je n’avais lu aucun guide, pris aucun renseignement. Juste une mauvaise carte tracée par Francisco avant de partir, que j’avais jetée par frustration au dernier carrefour.
Son dernier séjour datait des années 70 et ça se voyait. Aucune rue ne correspondait à son plan de merde.
En attendant, j’étais perdu mais je ne voulais surtout pas en avoir l’air – rien de tel pour se faire alpaguer par quelque mauvais plaisant.
J’étais en mission, fallait pas l’oublier.
J’étais pas ici en touriste.
Je croisai un groupe de trois femmes, deux vieilles qui portaient le voile et une jeune aux magnifiques cheveux noirs.
Un dessin de Delacroix.
Ma pensée revint cependant avec panique aux diamants cousus dans la doublure de ma veste. Je la portais au bras, à cause de la chaleur, mais si serrée contre moi que je sentais la sueur de ma brioche coller au tissu du t-shirt.
Un nouveau groupe de gamins en haillons se pointa pour me harceler.
C’était le quatrième de la matinée.
Je me dégageai rapidement, poursuivi par un orage de cris désappointés et moqueurs.
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