39 fantômes
Qui vont sur des pistes défoncées Carpates
traversent des campements de fortune
cabanes en plastique feux de camp – la
caisse carcasse elle file torrent de boue
la carlingue elle frotte dans les ornières
pauvre corps tremblé.
Qui s’exclament silencieux béats complets
devant les montagnes du Maramureş
mutilés mutins mes « monstres morts »
– morts pour quelques instants ils
n’existent pas souvent ils ne vivent pas tout
le temps.
Qui debout sur le vent du col de Borşa leurs
yeux même yeux de fantômes – voient les
mendiants gamins assoiffés et marques
ça reste ça stagne – fer plus chaud que
l’horizon éclaté de vert jaune.