La dramatique situation de l’exil et la coercition exercée par les autorités françaises combinant menaces et tromperie font qu’en quelques mois, la moitié des réfugiés retournent en Espagne (70 000 avant le mois de mars). Ceux qui décident d’assumer leur condition d’exilés jusqu’à ses dernières conséquences se retrouvent entassés dans des camps de concentration, gigantesques lieux de stockage à ciel ouvert où promiscuité forcée et hygiène lamentable resteront terriblement gravées dans la mémoire de la diaspora espagnole. Argelès-sur-Mer (le tout premier), Saint-Cyprien, Le Barcarès, Septfonds, Bram, Vernet-les-Bains, Rieucros (réservé aux femmes) ou Prats-de-Mollo sont devenus des noms tristement familiers aux oreilles ibériques.
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