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Citation de rkhettaoui


Pendant l’amour, Firmin tentait de retenir le torrent qui grondait en lui, charriant tous les malheurs du monde, visage d’enfants torturés, femmes souillées, vieillards mutilés, grimaçants et hurlants. Dix ans d’affaires criminelles emmagasinées dans l’inconscient, ce petit grenier où l’on entasse tout, rêves fracassés, désillusions d’enfance, manque d’amour. Firmin était vulnérable, et ce qu’il a livré durant ces minutes d’abandon était le visage d’un homme aux abois. Il était au bord des larmes. Marie l’a cajolé jusqu’à ce que cessent les tremblements. Au réveil, Firmin avait repris le contrôle de lui-même. Ils ont avalé leur petit-déjeuner sans prononcer un mot, sans se regarder. Deux amants effrayés par les béances que chacun avait découvertes chez l’autre et la conscience d’avoir livré les siennes. Dès le premier jour, ils s’étaient aventurés trop loin en terre étrangère. Marie a senti qu’il fallait garder un peu de distance, éviter de piétiner le jardin secret de Firmin. Par la suite ils se sont revus toujours chez elle, dans son deux-pièces de la rue de Bièvre, près de l’île Saint-Louis. Ils avaient, d’un commun accord, décidé que leur relation resterait secrète.
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