Il m’arrivait de penser que tout cela n’était qu’un rêve, ou bien un piège dans lequel on cherchait à me faire tomber. Je me mettais à surveiller les moindres faits et gestes de Lila. Je tentais de la prendre en flagrant délit de mensonge. Mon obsession était alors de la faire parler ou au moins émettre un son, par surprise. À plusieurs reprises, je l’appelai depuis l’étage, guettant un involontaire « Oui, j’arrive ! », ou je lui fis écouter une musique à son goût, espérant qu’elle se laisserait aller à chantonner comme n’importe quelle fille de son âge.