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Citation de ChedevC


[ … ] En Union soviétique, on n’abandonne pas ses parents, même si le régime, lui, les oublie.
Son mari, (en parlant de sa grand-mère) Sergueï Ivanovitch, exempté de mobilisation dans l’armée régulière en raison de son âge au début de la Grande Guerre patriotique’, le 22 juin 1941, était parti à l’automne comme volontaire dans la milice populaire de défense de la ville de Moscou. En décembre, son unité fut anéantie lors des durs combats qui l’opposèrent aux panzers nazis. Un carnage ! Les morts furent ensevelis sous les obus et, comble de malheur, il n’y eut aucun survivant officiel pour certifier des décès.
Donc, au lieu d’être déclaré « mort au combat», tout le régiment fut «porté disparu» par les bureaucrates. Suivant une logique implacable, pas de corps, pas de pension pour les veuves et les orphelins. Pire l’administration stalinienne laissa entendre, jusqu’à preuve formelle du contraire, qu’ils pouvaient être des déserteurs, des prisonniers ou des traîtres passés à l’ennemi, chez les nazis.
À compter de ce jour, ma grand-mère, qui n’avait jamais cru au communisme, cessa de faire semblant et développa une haine féroce contre Staline. À la mort du tyran, le 5 mars 1953, contrairement à d’autres Soviétiques inconsolables qui le pleuraient, elle organisa une fête de famille.
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