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Citation de Woland


[...] ... Il faisait froid dans la pièce du clocher, en cette nuit de janvier, et Curtis Hartmann sentit, presque aussitôt après y être arrivé, qu'il prendrait mal en y restant. Ses pieds s'étaient mouillés dans la neige et il n'y avait pas de feu pour les sécher. Dans la chambre de la maison voisine, Kate Swift [la femme qu'espionne en secret le révérend] ne se montrait pas encore. Avec une résolution farouche, l'homme s'assit pour attendre. Agrippant le bord du pupitre où s'ouvrait la Bible, il regardait les ténèbres d'un oeil fixe, plongé dans les plus noires pensées qu'il eût jamais nourries. Il songea à sa femme et, pour un instant, fut sur le point de la haïr : "Elle a toujours eu honte de la passion et m'a frustré," pensa-t-il. "L'homme a le droit d'attendre de la femme la vivante passion et la beauté. Il n'a pas le droit qu'il est un animal. J'ai en moi un peu de l'âme grecque. Je rejetterai cette femme de mon sein et en rechercherai d'autres. Je m'attaquerai à [Kate]. Je veux braver tous mes semblables. Si je suis une créature de désirs charnels, je donnerai satisfaction à ces désirs."

Bouleversé, le ministre tremblait des pieds à la tête, en partie à cause du froid, en partie à cause de la lutte morale qu'il soutenait. Les heures passèrent et la fièvre assaillit son corps. Sa gorge était douloureuse, ses dents claquaient. Sur le parquet de la pièce, ses pieds lui donnaient l'impression d'avoir été changés en blocs de glace. Cependant, il ne voulait pas abandonner la partie. "Je verrai cette femme et me livrerai aux pensées que je n'ai jamais osé avoir," se dit-il, agrippant toujours le bord du pupitre et attendant. ... [...]
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