Shiotani Mamiko

Shiotani Mamiko nous raconte l'histoire d'un petit fantôme solitaire qui vit tranquillement dans un grenier, par peur de sortir. Jusqu'à l'arrivée d'une petite fille pas effrayée pour un sou.



J'ai bien aimé cette histoire toute tranquille avec un déroulé, certes, prévisible mais agréable et une fin abrupte qui n'est pas sans charme. Les dessins ont une texture granuleuse avec des teintes sombres relevées de couleurs grâce à l'arrivée de la petite fille. Tout comme l'histoire, ils ne sont pas dénués de charme.

Un album qui nous invitera à nous replacer d'une façon tendre sous le drap du fantôme de l'histoire.

C'est "L' ami du grenier".



Ami, ami, ça sera vite dit.

N'ayant pas l'habitude d'être visité ou de visité, ce dernier ne sera pas commode au début.

Nous l'apercevrons par une lucarne dès les premières pages, par l'ouverture du grenier, comme un petit secret qui pointe le bout de son...drap blanc ?



Nous verrons aussi un enfant dans la maison qui regardera au dehors à cette heure tardive (ce qui rendra la chose plus magique que lugubre).

Ça ne sera pas l'avis du fantôme, vous verrez.



Ce fantôme est un petit fantôme, il vit seul au grenier et ne sors jamais mais il saura s'occuper et s'amuser, seul.

Les points de vue du grenier multipliés en plongée, de l'extérieur et de l'intérieur avec les vols du petit fantôme nous le rendra favorable à s'y amuser, même dans le noir.

Avez-vous vu le cheval à bascule ?



Le fantôme n'osera jamais sortir : pourtant un fantôme ne peut avoir peur de sa propre ombre, enfin, d'une ombre qu'il n'a pas?

Ou bien est-ce la peur de la nuit et des étoiles (car le noir s'est bien installé dans le grenier, ça ne peut pas être ça. Et en matière de frousse, notre nouveau copain s'y connaitra. Quel vilain!).



Et puis, hop, contre-toutes attentes, il se lancera par la lucarne comme un oiseau décollant de son premier vol et de son nid.

Courageux.

Tout irait très bien finalement si la petite fille de la maison n'avait pas décidé de monter au grenier un soir.

La barbe!

Le fantôme n'a pas demandé d'ami. Flûte et reflûte, elle va lui prendre ses jouets, c'est certain.

Il va falloir lui apprendre à qui appartient ce territoire et les affaires qui s'y trouvent.

Cette réaction nous rappellera celle d'un enfant, évidemment, plein de contradictions, ne sachant pas ce qu'il veut dans l'ignorance encore de ce qui est bon.



L'histoire, oui, sera tendre, accentuée par la technique douce du pastel sur un grain de papier épais qui apportera de la douceur et de la poésie.

On aime.

L'autrice-illustratrice japonaise excelle dans l'exploration de l'ombre et de la lumière pour décrire une rencontre entre deux êtres avec des caractères opposés.
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