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Citation de Henri-l-oiseleur


La connaissance, quand elle est attribuée à un humain, est considérée comme mauvaise par les dieux.
La dichotomie n'est pas qu'un procédé littéraire : elle est un élément de base de l'analyse humaine et de l'esprit humain... Dans le mythe biblique du jardin d'Eden, qui ressemble à celui d'Adapa par de nombreux aspects, Adam et Eve mangent de "l'arbre de la connaissance du bon et du mauvais". Le nom de l'arbre insiste fortement et explicitement sur la dichotomie entre bon et mauvais. Speiser, dans son commentaire de la Genèse, rejette à juste titre la description traditionnelle de l'arbre comme "arbre de la connaissance du bien et du mal", qui restreint la formule à des questions morales. Alors que la notion morale de péché est évidemment enracinée dans l'histoire biblique telle qu'elle est transmise, elle n'a rien à voir avec le concept de "mauvais" dans le nom de l'arbre. Ce qui est évoqué est la connaissance générale, ou selon Speiser, "les pouvoirs mentaux et physiques", plutôt que la connaissance littérale du bien et du mal. La connaissance humaine se manifeste en dichotomies. La connaissance de ce qui est mauvais implique la connaissance de ce qui est bon, puisque nous ne pouvons percevoir l'un sans l'autre.
De même, la connaissance, ou la reconnaissance, de la vie, implique une pré-connaissance de la mort : on ne peut percevoir la vie sans percevoir la mort. Pour un humain il ne peut y avoir de vie sans mort. Donc, seule l'intelligence humaine comprend la vie. Par exemple, un enfant ne peut percevoir la notion même de vie tant qu'il n'a pas pris connaissance de l'existence de la mort. Aussi longtemps qu'un bébé ou un petit enfant n'est pas conscient de la mort, l'enfant (à ses propres yeux) vit éternellement... Un humain - Adapa ou les héros de la Bible - doit posséder l'intelligence, la connaissance, la conscience de la mort pour apprécier la vie. Etre inconscient de la mort ou, d'un autre point de vue, être immortel est une étape de l'évolution qui précède la connaissance. Par définition, pour les humains, connaissance et intelligence sont contradictoires avec la vie éternelle.

pp. 126-127
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