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Citation de Henri-l-oiseleur


La nouvelle conscience de l'histoire de la part de l'intelligentsia aristocratique, nourrie par l'effondrement de l'ancien régime, parvient à son apogée dans le Gukanshô (1220) de Jien. Jien était le fils du régent Fujiwara no Tadamichi (1097-1164)

Le Gukanshô, en sept maki, contient les généalogies des empereurs et des ministres importants ainsi que l'histoire du Japon, des débuts jusqu'en 1219...

Le système graphique dit katakana majiri est caractéristique du Gukanshô. Deux raisons président à l'emploi d'un tel mode d'écriture : l'une était que, même parmi les hommes de lettres, peu étaient capables de vraiment comprendre le chinois ; l'autre, que l'on pouvait exprimer presque tout en japonais et, partant, être compris de la plupart des lecteurs. Jien était sans doute le premier à se rendre compte des possibilités d'expression de la langue japonaise, et le Gukanshô constitue un apport important et original égal à celui du Shôbô genzô de Dôgen, également écrit en japonais. Manifestement, comme dans le cas de Dôgen, la décision de Jien de ne pas utiliser le chinois n'était pas due à son manque de connaissance du chinois.

L'aspect le plus important du Gukanshô réside dans le fait que ce n'est pas une simple liste chronologique d'événements passés, mais la tentative de les expliquer en établissant entre eux des rapports de cause à effet... Le Gukanshô est le premier ouvrage qui cherche à expliquer ce qui est arrivé et ce qui arrive dans le monde comme étant la manifestation de causes et de raisons profondes ; et aucune oeuvre, avant le Tokushi yoron de 1712, ne parvint aussi pleinement à présenter le passé comme un enchaînement d'événements étroitement liés entre eux.

pp. 298-300.
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