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Citation de Livretoi


* Alors, quel est son antidote, sa quête lui permettant de ne point sombrer ? Les livres, bien sûr, les grands livres. Les livres essentiels qui surnagent parmi les collines de papier imprimé, de papier gâché. Les livres dont on a dit : « Quand on y entre, on ne peut plus s’en détacher, et quand on en sort, on n’est plus le même… » Car le manuscrit, pour l’écrivain, c’est son psychothérapeute. C’est à lui qu’il confie le poids de l’âme, c’est avec lui qu’il met à nu ses blessures intimes, le détournement de l’enfance, l’adolescent trahi par l’homme mûr.

* Faute possédait un énorme appétit de rencontres, toutes les rencontres, des autres, tous les autres, comme de toutes les nourritures, de toutes les boissons. Un énorme appétit pour la pauvreté comme pour la richesse, la joie et les tristesses de la vie. Comme pour tout ce qui se déploie sur cette dramatique et magnifique terre.
Son regard est simple, direct, surprenant. Il n’est pas femme ou homme qui ne puisse apporter quelque enseignement sur la nature humaine ou inhumaine. Il lui faut disséquer mais surtout aimer. L’amour reste l’étroite mais unique passerelle entre lui et le monde. Un livre qui ne sera pas alimenté et purifié par l’amour ressemblera pour lui à une lettre morte, des bras qui ne peuvent embrasser, enlacer, retenir la vie sur sa poitrine, dans sa poitrine.

* Et lui, pourquoi se dérobait-il à un présent qu’il rendait amer par son humeur défaite ? Et de quelle misère s’agissait-il, sinon amoureuse ? Ses livres lui volaient tout à coup l’amour des femmes, des inconnues, des révoltées, des idéales.
Il était seul, plus isolé que jamais. Il avait aperçu une jeune femme avec son livre sous le bras, sortant d’une librairie. Il ne pouvait tout de même pas l’aborder, lui chuchoter comme un satyre dont il avait les traits, qu’il était l’auteur, oui l’Auteur, et qu’il voulait être aimé d’elle de toute urgence, comme ambulance de chair pour les premiers secours à un noyé de la désolation d’être. Elle l’aurait fui, le prenant pour un cinglé.
Son livre chantait la jeunesse. Mais lui, Fante le refoulé permanent de l’amour, se traînait, révulsé, toujours aux abords de la désolation et de ses fièvres…
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