John FANTE (1909-1983) a écrit 9 romans à caractère autobiographique, à lire dans cet ordre si vous voulez suivre avec cohérence son parcours de vie :
le vin de la jeunesse, Bandini, L'Orgie,
La route de Los Angeles,
Demande à la poussière,
Rêves de bunker Hill, Pleins de vie,
Les compagnons de la grappe,
Mon chien stupide.
En quelques mots
John Fante est un écrivain et scénariste américain. Fils d'immigrés italiens, père maçon, mère au foyer très croyante. A souffert de la pauvreté et du froid l'hiver, du racisme. A 20 ans il rejoint Los Angeles dont il tirera «
La route de Los angeles (1933), censuré.
Ses passions sont le golf, le jeu, malheureusement l'alcool, et les femmes. Il finira amputé des deux jambes à cause de son diabète. Concernant les femmes, il restera un frustré congénital, il en rêvera, fantasmera, mais ne sera pas un homme à femmes comme d'autres écrivains. Il se trouvait laid, et malgré une certaine effronterie, restera un grand timide avec la femmes. C'est un rêveur. Il raconte une belle histoire d'amour avorté dans "
Demande à la poussière".
Il n'a pourtant pas raté sa vie affective car il a été marié en 1937 à Joyce, une femme riche qui l'a entretenu financièrement au début, comme
Anaïs Nin l'a fait pour
Henry Miller. Joyce, sensuelle, l'a aimé et accompagné jusqu'au bout, l'a aidé dans son écriture, a été celle qui a recueilli la dictée du manuscrit de "
Rêves de Bunker Hill" alors que Fante était aveugle. Il a eu 4 enfants dont
Dan Fante, écrivain
Son oeuvre est marquée par le goût de la provocation. Jouisseur, impulsif, effrayé à l'idée de passer à côté de la vraie vie et à côté d'une belle oeuvre littéraire. Lire Fante c'est pénétrer dans sa complexité, ses contradictions, ses frustrations, ses fantasmes. Les oeuvres de Fante, d'une grande sensibilité, peignent les humiliations, les revanches et les malentendus qui empoisonnent les rapports les plus intimes entre les êtres.
Bukowski considérait Fante comme son maître et a fortement contribué à sa notoriété.
La biographie de
Silvain REINER reprend tous ces thèmes et davantage puisqu'il est question d'Hollywood et des mécanismes qui détourent de bons écrivains de leur oeuvre littéraire pour en faire des scénaristes bien rémunérés. Intéressant aussi l'évocation des maîtres de
John Fante et auteurs qui comme lui, avaient le goût de l'alcool ou avaient un don morbide à cultiver le malheur alors qu'ils avaient tout pour être heureux :
« Ce sont les écrivains qui m'ont poussé à quitter ma Famille :
Jack London,
Theodore Dreiser, Fitzgerald,
Hemingway,
Thomas Wolfe,
Knut Hamsun… »
Mes biographes préférés sont
André Maurois,,
Stefan Zweig,
Henri Troyat,
Dominique Bona. Je considère
Silvain Reiner d'un niveau inférieur. Sa prose est flamboyante, lyrique, mais son style ne me convient pas, je préfère la sobriété, la précision, la rigueur.
Silvain Reiner manque de rigueur dans le récit selon moi nécessairement chronologique d'une vie, même si on peut traiter séparément des thématiques. Les retours en arrière, les mêmes thèmes qui se retrouvent traités à plusieurs endroits nuisent au plaisir de lecture. Donc déception sur la forme, même si sur le fond tout y est.
Je dois avouer aussi, après avoir adoré l'oeuvre en lecture, que
John Fante m'a agacé dans son incapacité à être heureux et à apprécier ce qu'il avait accompli. Ecrivain et scénariste reconnu, marié avec une femme adorable, 4 enfants, etc, il y a pire comme trajectoire. L'alcoolisme, l'autodestruction délibérée, j'avoue que ça me dérange.