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EAN : 9791027802258
343 pages
Le Castor Astral (06/06/2019)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Qui fut John Fante ? Un des plus grands écrivains américains, ayant écrit une dizaine de livres qui influencèrent Bukowski, la Beat Generation jusqu'aux romanciers contemporains. Comment John Fante a-t-il vécu ? C'est plutôt à cette question à laquelle répond, cette biographie romancée. L'écrivain américain affirmait tirer de sa propre existence la matière de ses livres. Silvain Reiner n'hésite pas à mettre en scène le quotidien de John Fante ; il compile, déplace, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
John FANTE (1909-1983) a écrit 9 romans à caractère autobiographique, à lire dans cet ordre si vous voulez suivre avec cohérence son parcours de vie : le vin de la jeunesse, Bandini, L'Orgie, La route de Los Angeles, Demande à la poussière, Rêves de bunker Hill, Pleins de vie, Les compagnons de la grappe, Mon chien stupide.

En quelques mots John Fante est un écrivain et scénariste américain. Fils d'immigrés italiens, père maçon, mère au foyer très croyante. A souffert de la pauvreté et du froid l'hiver, du racisme. A 20 ans il rejoint Los Angeles dont il tirera « La route de Los angeles (1933), censuré.

Ses passions sont le golf, le jeu, malheureusement l'alcool, et les femmes. Il finira amputé des deux jambes à cause de son diabète. Concernant les femmes, il restera un frustré congénital, il en rêvera, fantasmera, mais ne sera pas un homme à femmes comme d'autres écrivains. Il se trouvait laid, et malgré une certaine effronterie, restera un grand timide avec la femmes. C'est un rêveur. Il raconte une belle histoire d'amour avorté dans "Demande à la poussière".
Il n'a pourtant pas raté sa vie affective car il a été marié en 1937 à Joyce, une femme riche qui l'a entretenu financièrement au début, comme Anaïs Nin l'a fait pour Henry Miller. Joyce, sensuelle, l'a aimé et accompagné jusqu'au bout, l'a aidé dans son écriture, a été celle qui a recueilli la dictée du manuscrit de "Rêves de Bunker Hill" alors que Fante était aveugle. Il a eu 4 enfants dont Dan Fante, écrivain

Son oeuvre est marquée par le goût de la provocation. Jouisseur, impulsif, effrayé à l'idée de passer à côté de la vraie vie et à côté d'une belle oeuvre littéraire. Lire Fante c'est pénétrer dans sa complexité, ses contradictions, ses frustrations, ses fantasmes. Les oeuvres de Fante, d'une grande sensibilité, peignent les humiliations, les revanches et les malentendus qui empoisonnent les rapports les plus intimes entre les êtres. Bukowski considérait Fante comme son maître et a fortement contribué à sa notoriété.

La biographie de Silvain REINER reprend tous ces thèmes et davantage puisqu'il est question d'Hollywood et des mécanismes qui détourent de bons écrivains de leur oeuvre littéraire pour en faire des scénaristes bien rémunérés. Intéressant aussi l'évocation des maîtres de John Fante et auteurs qui comme lui, avaient le goût de l'alcool ou avaient un don morbide à cultiver le malheur alors qu'ils avaient tout pour être heureux :
« Ce sont les écrivains qui m'ont poussé à quitter ma Famille : Jack London, Theodore Dreiser, Fitzgerald, Hemingway, Thomas Wolfe, Knut Hamsun… »

Mes biographes préférés sont André Maurois,, Stefan Zweig, Henri Troyat, Dominique Bona. Je considère Silvain Reiner d'un niveau inférieur. Sa prose est flamboyante, lyrique, mais son style ne me convient pas, je préfère la sobriété, la précision, la rigueur. Silvain Reiner manque de rigueur dans le récit selon moi nécessairement chronologique d'une vie, même si on peut traiter séparément des thématiques. Les retours en arrière, les mêmes thèmes qui se retrouvent traités à plusieurs endroits nuisent au plaisir de lecture. Donc déception sur la forme, même si sur le fond tout y est.

Je dois avouer aussi, après avoir adoré l'oeuvre en lecture, que John Fante m'a agacé dans son incapacité à être heureux et à apprécier ce qu'il avait accompli. Ecrivain et scénariste reconnu, marié avec une femme adorable, 4 enfants, etc, il y a pire comme trajectoire. L'alcoolisme, l'autodestruction délibérée, j'avoue que ça me dérange.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
* Alors, quel est son antidote, sa quête lui permettant de ne point sombrer ? Les livres, bien sûr, les grands livres. Les livres essentiels qui surnagent parmi les collines de papier imprimé, de papier gâché. Les livres dont on a dit : « Quand on y entre, on ne peut plus s’en détacher, et quand on en sort, on n’est plus le même… » Car le manuscrit, pour l’écrivain, c’est son psychothérapeute. C’est à lui qu’il confie le poids de l’âme, c’est avec lui qu’il met à nu ses blessures intimes, le détournement de l’enfance, l’adolescent trahi par l’homme mûr.

* Faute possédait un énorme appétit de rencontres, toutes les rencontres, des autres, tous les autres, comme de toutes les nourritures, de toutes les boissons. Un énorme appétit pour la pauvreté comme pour la richesse, la joie et les tristesses de la vie. Comme pour tout ce qui se déploie sur cette dramatique et magnifique terre.
Son regard est simple, direct, surprenant. Il n’est pas femme ou homme qui ne puisse apporter quelque enseignement sur la nature humaine ou inhumaine. Il lui faut disséquer mais surtout aimer. L’amour reste l’étroite mais unique passerelle entre lui et le monde. Un livre qui ne sera pas alimenté et purifié par l’amour ressemblera pour lui à une lettre morte, des bras qui ne peuvent embrasser, enlacer, retenir la vie sur sa poitrine, dans sa poitrine.

* Et lui, pourquoi se dérobait-il à un présent qu’il rendait amer par son humeur défaite ? Et de quelle misère s’agissait-il, sinon amoureuse ? Ses livres lui volaient tout à coup l’amour des femmes, des inconnues, des révoltées, des idéales.
Il était seul, plus isolé que jamais. Il avait aperçu une jeune femme avec son livre sous le bras, sortant d’une librairie. Il ne pouvait tout de même pas l’aborder, lui chuchoter comme un satyre dont il avait les traits, qu’il était l’auteur, oui l’Auteur, et qu’il voulait être aimé d’elle de toute urgence, comme ambulance de chair pour les premiers secours à un noyé de la désolation d’être. Elle l’aurait fui, le prenant pour un cinglé.
Son livre chantait la jeunesse. Mais lui, Fante le refoulé permanent de l’amour, se traînait, révulsé, toujours aux abords de la désolation et de ses fièvres…
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