Dans les modèles anthropologiques actuels, l'Etat et l'écriture sont toujours considérés comme interdépendants. (...) C'est une paresse intellectuelle, qui a trop longtemps voilé le sens de la plus grande invention du monde. Comme toutes les généralisations forcées, elle lui a enlevé son âme. Le coeur de l'écriture bat dans le cerveau et la langue des humains, dans l'imagination, dans le besoin de s'ancrer à la terre qui nous soutient, dans la pressante nécessité de donner un nom, à soi-même et aux éléments du monde, et non dans la salle de contrôle du monstre froid qu'est l'Etat, qui édicte taxes, amendes et listes de courses.