Silvia Gonzalez Laá

La mère de Ragnar, la sage et placide Hallgerd, ne masquait pas son inquiétude devant l'éprouvant deuil de son fils. Son épouse était également affectée. Tout le monde connaissait désormais celle-ci sous son véritable no, Aslaug [fille de Siegfried le Volsung et de Brynhild la valkyrie], depuis qu'elle avait décidé de révéler son secret. Elle avait levé le voile sur le mystère de ses origines afin d'accompagner ses fils dans leur expédition punitive pour venger la mort d'Eirik et d'Agnar. [les deux fils de la première épouse de Ragnar]
Il était impérieux de trouver une solution. Les deux femmes craignaient que Ragnar ne sorte jamais de son enfermement volontaire. Néanmoins elles avaient un espoir. Quelques jours pus tôt, le seigneur de Midborg avait consentit à recevoir un vieil ami et compagnon, l'inventeur et constructeur Gerd. C''était grâce à Gerd que Ragnar était devenu un héros dont la geste était racontée par les scaldes. Son ami avait confectionné les braies velues qui l'avait protéger du venin du serpent qui terrorisait Landgard. Ainsi vêtu, Ragnar avait réussit à vaincre l'ophidien. cet exploit lui avait valut une grande renommée et la main de la fille du seigneur de Langard, Thora, qui tait devenue sa première épouse.

La déesse s'était longuement efforcée de donner vie à ce qu'elle tenait enfin sur son giron et qu'elle cajolait avec douceur. Ce fruit, c'était la source de son ravissement présent et son sourire était finalement plus proche de celui d'une fillette que d'une femme en âge d'être grand-mère. Pour autant et quoique la vie fût comme un éternel recommencement, il lui fallu s'y reprendre maintes fois pour le faire naître.

Des médecins vinrent du nord et du sud, de l'est et de l'ouest, mais aucun ne fut capable de diagnostiquer la maladie de la petite fille [nièce du roi des Francs]. Alors que Jorgen [légendaire roi mérovingiens des scaldes nordiques] était sur le point de perdre tout espoir, il avait reçut une visite inattendue. L'homme qui prétendait lui venir en aide, en lui apportant des nouvelles encourageantes, était le roi Ella de Nothumbrie [Northumberland]. Il faisait partie du peuple des Angles et vivait sur la grande île qui s'étendaient à l'ouest. Jorgen n'avait pas eu une bonne impression en le recevant. Cet Ella était gossier et autoritaire, sans s'en rendre compte, il vociférait chaque fois qu'il parlait. Jorgen estimait que les paysans qui vivaient sur ses terres avaient plus de noblesse que cette tête couronnée. [note de Pégase-Shiatsu : les débuts de la rivalité franco-anglaise vus par les Vikings]

Cependant ce n'était pas la principale préoccupation des deux femmes [deuxième épouse et mère de Ragnar]. Toutes deux regardèrent impuissantes les autres enfants de Ragnar profiter de l'ombre qui recouvrait l'autorité de leur père pour n'en faire qu'à leur tête. Enhardis par la victoire contre le jarl d'Uppsala, les quatre fils d'Aslaug et de Ragnar risquaient de gâcher leur vie faute d'autorité paternelle.

Dès lors, on n'aurait su établir une hiérarchie entre les sortilèges "vrais" et des sortilèges "faux" ou secondaires". Lorsqu'on se lançait dans leur apprentissage, il fallait tout autant faire preuve de patience, qui s'imposait comme la première des vertus requises. Ainsi, même la compote de pommes enseignée lors de la première leçon délivrait de puissants effets pour qui savait soigneusement la préparer.

Au loin vers le sud, sur la terre de ceux que l'on appelait les Francs, se dressait une ville d'une grande beauté. Un large fleuve navigable, nommée Sequana ou Seine, l'entourait. Située sur une île, la cité abritait de grand édifices et était reliée par des ponts aux deux rives du fleuve. Elle était depuis longtemps connue sous le nom que ses habitants lui avaient donné : Paris.

Peu de gens connaissaient la réalité. C'était en fait Aslaug qui avait tué Eysteinn et qui avait interdit que l'on expose sa tête par respect pour sa fille. Mais les habitants de Midborg étaient plus enclins à croire les récits imaginaires, car ils leurs semblaient moins extravaguant que l'image de leur dame en tenue de combat, vengeant ses beaux-fils.

Niorun aurait d'ailleurs préféré que le seidr ne fut pas qualifié de "magie". A ses yeux, il s'agissait plutôt d'un savoir...