AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de TomatoKetchup


Napoléon ressentit une tristesse soudaine, accablante, l’envahir. Cette ville avait été son foyer. Malgré toutes les années qu’il avait passées en France, il avait gardé Ajaccio et la Corse dans un coin de son cœur. Il s’était persuadé que son destin serait d’accomplir quelque chose d’important et de durable sur cette île. Tout cela était désormais terminé. La maison, dont il connaissait les moindres recoins comme il connaissait son propre corps. Le quai où il jouait, enfant, et écoutait les vantardises des pêcheurs. La citadelle, où il s’était lié d’amitié avec les soldats de la garnison, et qu’il avait essayé, après, de leur prendre. Tous ces endroits et tous ces gens avec lesquels il avait grandi, tout cela lui était désormais arraché.
— Et maintenant ? fit-il à voix basse.
Les oreilles de sa monture tressaillirent au son de sa voix. Napoléon se pencha en avant pour la rassurer d’une petite tape sur le cou.
— Tout doux.
Maintenant ? Il n’avait rien d’autre à espérer que de réussir à s’échapper. Une longue et dure chevauchée vers Calvi pour rejoindre le reste de sa famille l’attendait, puis ils prendraient tous le premier navire pour la France. Les Buonaparte débarqueraient en tant que réfugiés dans un pays étrange déchiré par la révolution, la guerre et l’insurrection. Quoi que le destin lui réserve, une chose était sûre, pensa-t-il : ses ambitions corses appartenaient au passé. Dorénavant, qu’il le veuille ou non, son destin était irrévocablement lié à celui de la France.
Commenter  J’apprécie          80





Ont apprécié cette citation (4)voir plus




{* *}