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Citation de Cannetille


Convaincu qu’il s’agissait d’un faux, Lombardo avait mené sa petite enquête et conclu qu’il ne s’agissait pas d’un manuscrit autographe d’Emily Dickinson, mais d’une version retranscrite par Mabel Loomis Todd. Il avait donc cherché à joindre de toute urgence Mary Jo Klein, la directrice du département des livres rares et des manuscrits chez Sotheby’s, pour lui signaler l’erreur ; elle était absente et ne l’avait jamais rappelé. Il avait donc expliqué le problème à un autre employé de la maison, qui s’était contenté de lui rétorquer que ce ne serait pas la première fois que le collectionneur d’origine, H. Bradley Martin, se faisait « arnaquer ».
Estomaqué par la désinvolture de cette réponse, Lombardo se dit qu’au moins, grâce à lui, le poème serait retiré de la vente. Quelle n’avait donc pas été sa stupeur quelques jours plus tard, en lisant que la prétendue « transcription autographe » de Dickinson avait trouvé preneur pour 4 400 dollars. Lorsqu’il avait rappelé Mary Jo Klein pour tâcher de comprendre, l’histoire avait pris un tour encore plus étrange. Mme Klein lui avait répondu qu’elle avait contacté Ralph Franklin pour lui demander son avis, et que celui-ci avait confirmé qu’il ne s’agissait pas d’un manuscrit original de Dickinson. Mais Sotheby’s avait quand même décidé de laisser le poème au catalogue en précisant simplement au moment de la vente que le lot n° 2028 n’était pas de la main d’Emily Dickinson. Hélas, deux enchérisseurs au téléphone n’avaient pas pu entendre cette annonce. Résultat, l’un d’eux s’était fièrement porté acquéreur d’un superbe échantillon de l’écriture de Mabel Loomis Todd.
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