Simonetta Cerrini

Connaissez-vous les « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon » ?

Non ? Cela ne vous dit rien. !! Peuchère…

Mais si je vous dis « Les Templiers »

Vous allez tout de suite lier cette sulfureuse « secte » qui n'en fût pas une, avec son Trésor, son Secret, sa recherche du Saint Graal ou son Alchimie, etc.





On estime à plusieurs milliers seulement en livres, qui ont été écrits à leur sujet, par une foule d'anonymes, par de pseudo-historiens, de pseudo-chercheurs, de romanciers en mal d'inspiration et d'illuminés de tout genre.

Jamais « les Templiers » ont autant fasciné !

Jamais un ordre monastique et guerrier n'a suscité autant d'imagination débridée et d'admiration aujourd'hui !

On estime aussi qu'aujourd'hui seulement en France, il y a environ 200 sectes, petites communautés et observances religieuses, qui se revendiquent être dans la droite lignée des Templiers.





Je rappelle que c'est au concile de Troyes (14 Janvier 1128), à la demande de Saint-Bernard (Bernard de Clairvaux) que l'Ordre a été véritablement créé.

Cette armée de « moines soldats », entourée de leurs écuyers et leurs gens de logistique, avait l'autorisation de verser le sang au nom de Jésus. Ils étaient chargés initialement pour accompagner et protéger les pèlerins pour Jérusalem, dans le contexte de la guerre sainte et des croisades.

Les Templiers ont été mis directement sous l'autorité du pape.





Heureusement qu'il y eu de grands et sérieux historiens. Qui ont passé une partie de leur vie à consulter les sources et écrire en rétablissant des vérités sur l'ordre des Templiers. Je citerai pour les avoir lus, Alain Démurger, qui est pour moi LA référence en la matière. Jean Flori, un spécialiste des Croisades. Thierry Leroy qui s'est passionné pour les origines de l'ordre et de « Hugues de Payns », son premier « Grand Maître ».





Simonetta Cerrini est une des rares historiennes médiévistes Italiennes, qui s'est passionnée elle aussi par cette période de l'histoire.

La préface de son présent livre fut écrit par M. Demurger, pour vous dire le sérieux des recherches que Simonetta a entrepris.

L'historienne après avoir parlé de l'ordre, s'est longuement attardée sur « la règle des templiers ».





La règle de l'ordre du Temple est datée de 1128. Et est la règle primitive (ou latine car écrite en latin). Elle s'inspire de la règle de saint Benoît en empruntant quelques éléments à la règle de saint Augustin.

Sa rédaction fut confiée à Saint Bernard. Il en émit les idées principales et la fit écrire par Jean Michel, qui faisait partie sans doute de l'entourage du légat pontifical et était présent au concile de Troyes en 1128.

La règle fut alors adaptée pour régir et structurer, sous forme de commandements, toute la vie de ce nouvel « Ordre » de moines-soldats.

Cette dite "Règle Latine" a été traduite, adaptée, réformée et complétée au fil des ans par la publication des "Retraits".

Elle est introduite par un prologue et est divisée en 72 articles.





D'après les sources de la médiéviste Simonetta Cerrini, il reste aujourd'hui dans le monde, neuf « règle de l'ordre du Temple », sur les centaines qui ont été recopiées et distribuées dans chaque commanderie en Occident mais aussi en Orient.

Il y a six manuscrits de la Règle latine : un à Bruges, un à Londres, un à Paris, un à Munich, un à Nîmes et un à Prague (celui que l'auteure et historienne a découvert elle-même).

Et quatre manuscrits (ou plutôt trois) de la Règle française : dont Paris, Dijon, Rome et Baltimore.



Je précise trois, car le manuscrit de ma ville de Dijon, qui datait du début 13e siècle, a été malheureusement volé en 1985.

L'exemplaire « unique » de la Règle du Temple de Dijon avait été retrouvé dans l'ancienne commanderie templière de Voulaines-les-Templiers (Côte d'Or) au 18e siècle, en très mauvais état. Il trainait dans une grange en pleine humidité.





Pour en revenir à ce supposé vol, on peut se demander à qui fut prêté un document d'une telle valeur historique et comment cette personne a pu le voler et le sortir aussi facilement des Archives Départementales de la ville.

Le mystère entier demeure sur ce vol crapuleux, presque sacrilège.

Certains soupçonnent, à juste titre, qu'il y eu des connivences intérieures et que cette « relique » ne fut pas perdue pour tout le monde.





Plusieurs années avant cette date, les Archives de Dijon, conscient de l'importance considérable de leur manuscrit, le microfilmèrent en noir et blanc.





C'est donc un très bon et très sérieux livre, très référencé et rigoureux, que j'ai lu de la médiéviste Simonetta Cerrini.

Elle a évité de basculer dans le cabalistique et le sensationnel, et c'est de cette manière très sobre et professionnelle que j'aime découvrir l'Histoire.

En étudiant scrupuleusement les neufs manuscrits subsistant actuellement et en éclairant la genèse de l'ordre du Temple, Simonetta Cerrini porte un regard renouvelé sur l'histoire d'une institution qui a bel et bien apporté une "révolution" dans la conception des rapports entre le monde de la chevalerie et celui de la religion au XIIème siècle. En s'appuyant sur une étude critique et un commentaire rigoureux de la Règle du Temple (dans ses deux versions, latine et française), l'auteur fournit une version "grand public" de sa thèse soutenue en 1998. Enfin un peu de sérieux sur un ordre qui a inspiré et inspire toujours mille fariboles pseudo-historiques (type Dan Brown) en raison de sa fin tragique. Pour ceux qui s'intéressent à l'Histoire, la vraie...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/

Une vraie histoire des templiers, sans mythes ou légendes. Je recommande cependant de lire un ouvrage sur St Bernard avant d'entamer celui-ci. Un éclairage au préalable sur le rôle de St Bernard dans les mutations monachiques et sur les évolutions de pensée et de la société du 12ème s, semble indispensable. Sans ça, je pense que le lecteur sera un peu perdu.

Simonetta Cerrini est une des très rares femmes médiévistes européennes et spécialistes de l’ordre des Templiers.



Avec son troisième livre « Le dernier jugement des Templiers », elle nous révèle ce que fut le calvaire, le martyre des chevaliers du Temple, depuis leur arrestation en 1307, jusqu’au 11 mars 1314.

C’est à cette date précise que périt sur le bûcher, sur ordre du Roi de l’époque, Philippe Le Bel, le dernier grand maître de l’ordre des Templiers ; Jacques de Molay.



L’historienne médiéviste a mené une enquête sérieuse et studieuse, comme à son habitude, en s’appuyant sur les archives des témoignages et procès des chevaliers du Temple, emprisonnés dans des conditions inhumaines.

Simonetta Cerrini décortique aussi longuement et nous éclaire sur la bulle du pape Clément V, du 22 mars 1312 ; « Vox in excelso », qui abolit l’ordre de la chevalerie du Temple et en ordonne la suppression.



Elle écrit que, par ironie du sort, une fois le Temple abolit, la bulle qui le supprima disparu également !



Il faut savoir que tous ces chevaliers du Temple, ces hommes de foi et combattants, furent accusés d’hérésie, de sodomie, de reniement et crachats sur la croix du Christ, de baisers impurs, etc…



Pour obtenir des aveux sur ces accusations accablantes, beaucoup de ces chevaliers subirent plusieurs interrogatoires sous la géhenne, ceux des rois et ceux du pape.

Beaucoup d’hommes sont morts sous cette torture, renforcée par le pape lui-même en 1311, pour arracher plus d’aveux. D’autres furent estropiés à vie, d’autres souffrirent d’enfermement et de mauvais traitements pendant de très longues années, d’autres se suicidèrent pour échapper à cette terrible cruauté.

D’autres encore furent brulés sur les places publiques.



« Les pauvres compagnons de bataille du Christ et du Temple de Salomon » plus communément appelé « L’ordre des Templiers », délaissés par le pape, haïs par le roi de France, ont été détruits. Mais leur Histoire, leur martyre et leur légende traverseront à jamais tous les siècles et leur sang fera encore couler beaucoup d’encre…

« Le dernier jugement des Templiers » de Simonetta Cerrini est un livre de non-fonction sur ce fameux procès du Moyen-âge.

Il raconte les faits non par ordre chronologique, ce qui apporte parfois un peu de confusion, mais en décortiquant la bulle papale Vox in excelso qui proclame la dissolution de l’ordre. Ce découpage apporte un côté original où chaque morceau de la bulle regroupe un thème précis et qui donne un côté plaisant à la lecture, malgré certains chapitres assez hermétiques.

Un livre très instructif qui fait la part belle aux victimes ordinaires et anonymes et qui apporte en outre beaucoup d’informations sur le système judiciaire de l’époque.

Faites entrer les accusés ou plutôt la défense :



J'appelle tout d'abord à la barre en qualité d'observateur ou de témoin avisé de son temps :

Dante Alighieri - Le Purgatoire - Chant XX :

" Je vois ce nouveau Pilate, si cruel que cela ne lui suffit pas, et qui sans avoir aucun droit, porte dans le temple ses voiles cupides "



La parole est maintenant à Simonetta Cerrini



Suivant Dante qui, le premier, compara la Chute des Templiers à la Passion du Christ, Simonetta Cerrini a construit son ouvrage à la façon d'un chemin de croix pour en rendre la lecture facile. Avec pour chaque station en guise d'introduction un extrait de la bulle papale Vox in excelso de 1312.

Une Via Crucis en vingt-trois stations destinées à finir non pas sur le Golgotha mais au fond de l'île de la Cité, à Paris, avec le fameux bûcher de Jacques de Molay, vingt-troisième et dernier Grand Maître du Temple.



Retour sur les faits  : 

créé en 1120 pour garder la Jérusalem conquise par les Croisés, l'ordre des Chevaliers du Temple a révolutionné la manière de vivre la spiritualité chrétienne, réunissant en une seule personne : le clerc et le laïc, l'orateur et le Rex bellator.



Cependant, incapables de s'adapter aux importants changements sociaux et politiques de la fin du Moyen Âge, les Templiers connaissent une fin inattendue et dramatique au début du XIVe siècle.

Qu'est-ce qui a poussé le roi Philippe le Bel à anéantir physiquement et spirituellement toute la communauté templière de France ?

Pourquoi le pape Clément V n'a-t-il pas pu arrêter le mécanisme qui a conduit des centaines de Templiers à la mort, en prison, sous la torture ou sur le bûcher ?



Fondée sur la rumeur de leurs détournements de fonds et de leurs richesses, la chute des Templiers fut instrumentalisée par la royauté en plein bras de fer avec le Vatican.

Mais cette explication rationnelle ne vint que tardivement. Il fallait abattre l'ordre, dont le caractère hybride, mi- religieux mi- laïc, était clairement une menace pour les pouvoirs traditionnels.



Tout en respectant la rigueur historique, tout en décortiquant cette bulle papale du 22 mars 1312 ordonnant la suppression du Temple qui lui sert de fil d'Ariane, l'historienne mène l'enquête, s'emparant des archives pour nous éclairer et ouvrir le juste procès qu'ils n'ont jamais eu.

Un nouveau procès, où cette fois les Templiers auraient enfin un droit à la défense qui leur fut déniée alors ...



À vous de juger…