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Citation de SZRAMOWO


Le 3 juin, c’est-à-dire lundi dernier, Mac Carthy quitta sa maison de Hatherley vers trois heures de l’après-midi, et descendit à pied à la mare de Boscombe, petit étang formé par le débordement de la rivière qui arrose la vallée du même nom. Il était allé dans la matinée à Ross avec son domestique, auquel il aurait dit qu’il se pressait parce qu’il avait un rendez-vous important à trois heures. Il s’y est rendu, mais n’en est pas revenu vivant.
La distance de Hatherley à la mare de Boscombe est de cinq cents mètres et deux personnes ont rencontré Mac Carthy sur la route. L’un de ces témoins est une vieille femme dont on ne donne pas le nom ; l’autre est William Crowder, un garde aux gages de M. Turner. Tous deux affirment que M. Mac Carthy était seul. Le garde ajoute que, quelques instants après avoir vu passer M. Mac Carthy, il a rencontré son fils, M. James Mac Carthy, suivant la même route, un fusil sous le bras. Il lui semble qu’à ce moment le père était encore en vue et que le fils le suivait de près. Il n’attacha, du reste, aucune importance à ce fait et s’en souvint seulement le soir, lorsqu’il apprit le drame qui avait eu lieu.
Les deux Mac Carthy ont été vus encore un instant après. La mare de Boscombe est bordée d’herbes et de roseaux qui poussent jusque dans l’eau et elle est entourée d’épais taillis. Une fillette de quatorze ans, Patience Moran, fille du portier du domaine de Boscombe-Valley, affirme que, en ramassant des fleurs dans le bois, elle vit sur le bord de l’étang, M. Mac Carthy et son fils qui semblaient se disputer violemment. Elle entendit M. Mac Carthy père injurier son fils et elle vit celui-ci lever la main dans l’intention de le frapper. Elle fut si effrayée qu’elle se sauva, et dit à sa mère, en rentrant, qu’elle avait laissé les deux Mac Carthy se disputant près de l’étang de Boscombe et qu’elle craignait qu’ils n’en vinssent à des voies de fait. Elle achevait à peine son récit que M. Mac Carthy fils vint en courant chez le portier dire qu’il avait trouvé son père mort dans le bois, et qu’il lui fallait du secours. Il avait l’air très ému, et n’avait ni chapeau ni fusil. Sa main et sa manche droites étaient fraîchement tachées de sang. Sur ses indications on trouva le cadavre de son père étendu sur l’herbe, près de l’étang. La tête portait des traces de coups produits par une arme pesante et contondante. Les blessures pouvaient avoir été faites avec la crosse du fusil que l’on trouva du reste sur l’herbe, non loin de la victime. Avec de telles présomptions, le jeune homme fut immédiatement arrêté et l’enquête ayant conclu à un homicide volontaire, il fut traduit, mercredi, devant le tribunal de Ross qui l’a déféré aux prochaines assises. Voilà les principaux faits, tels qu’ils résultent de l’enquête du coroner et du rapport de police.
(Le mystère de l'étang Boscombe)
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