Slimane Zéghidour

Aussi peu de lecteurs pour un livre aussi intéressant et agréable à lire !

L'auteur de ma génération, né en Algérie, en 1953, aura son destin très influencé par l'Histoire.

L'auteur nous parle de ce conflit entre la France et l'Algérie à travers ses souvenirs d'enfant, les récits de ses proches, il parle également des événements historiques, sans prendre parti, mais toujours avec un regard critique et observateur.

Lire notamment le chapitre 8, voir citation

SZ l'auteur, Slimane Zeghidour, né en 1953, vit en Kabylie. 1957, tous les habitants du village d’El-Oueldja sont envoyés sous bonne escorte dans un camp de regroupement pour la construction du barrage d’Erraguene. Leurs seuls bagages sont ce qu’ils portent sur eux. Ils laissent leurs cultures avec les récoltes, et les animaux. La vie de la famille va être complètement bouleversée, changement d’habitat, la vaisselle n’est plus faite de poterie, mais de casseroles en aluminium et d’assiette en plastique, le tapis n’est plus berbère, mais simple natte. Les paysans deviennent des ouvriers, certains obtiennent le permis de conduire, d’autres deviennent commerçants. SZ peut aller à licoul, l’école, et son père analphabète trouve une technique avec les chiffres pour aider Slimane à lire. Puis 1960 la famille est déplacée vers le camp de la Carrière, à 5 km, et SZ doit désormais faire 10km par jour à pied pour se rendre à l’école, et prendre un casse-croute pour midi. Puis en1962 tous les habitants retournent dans le village d’El-Oueldja, et retour à la vie de la campagne. Puis la famille de SZ partira s’établir à Alger.

Tout se mêle, les français de France, les harkis, les pieds noirs, les fellahs, les militaires, les indépendantistes et ceux qui veulent garder l'Algérie Française, l'OAS, le FLN, De Gaulle ; c'est une bonne sensibilisation sur l'histoire difficile de cette période.

Et d’autres auteurs algériens sont à découvrir, dans les livres de cette rentrée d’automne.

Voir le courrier International du 4 septembre :

« Sur les 581 livres parus dans le cadre de la rentrée littéraire française 2017, une petite dizaine d’ouvrages ont pour thème l’Algérie, en particulier les non-dits de la guerre, relève le site Tout sur l’Algérie qui propose un tour d’horizon d’une sélection de ces titres. »

Lectures intéressantes en perspectives

Par l'effet d'un heureux hasard une amie m'a offert le livre que vient de faire paraître Slimane Seghidour aux Editions les Arènes et qui est le récit de son enfance dans un village kabyle pendant la guerre d'Algérie. Heureux hasard car j' y retrouve des faits, des événements , une ambiance que j'ai trouvé également dans le beau roman de Zeniter: L'art de perdre.

Le livre de Slimane Zeghidour nous ramène donc dans une Kabylie pauvre, quelques années seulement après qu'Albert Camus en ait dressé un douloureux portrait dans ses reportages "Misères en Kabylie".A lire ce très beau récit on constate que pendant très longtemps (n'est-ce plus le cas aujourd'hui) cette région montagneuse, ingrate mais magnifique a été abandonnée. La France n'a commencé a s'en préoccuper, comme le montre l'auteur, que lorsqu'elle allait partir et qu'il était évidement trop tard.

Malgré ce dénuement , cette vie qui paraît exister avec des siècles de retard l'auteur raconte une jeunesse heureuse et on retrouve des échos, pas si lointain , de la jeunesse de Mouloud Feraoun telle qu'il nous l'a raconté dans"Le fils du pauvre" ou dans "Jours de Kabylie".

Puis c'est le temps de la guerre d'Algérie (l'auteur écrit qu'il est né avec la guerre) avec les relations compliquées qui étaient obligés de se nouer avec les français, les combattants du FLN, les comportements pas toujours nets et qui sont également si bien évoqués dans le roman d'Alice Zeniter.

Au total un livre sensible, émouvant souvent et qui donne à réfléchir une nouvelle fois sur les relations compliquées de la France et de l'Algérie, relations dominées par non par la raison mais le plus souvent par des sentiments nécessairement mêlés.
Lien : https://jpryf-actualitsvoyag..

Un volume atypique de la collection « La vie quotidienne » paru en 1989 . En effet , une grande partie est constituée par le récit fait par l’auteur journaliste franco-algérien de son pèlerinage sur les Lieux Saints de l’Islam. Cette partie reportage très vivante est appuyée tout de même sur des éléments historiques (origine du pèlerinage, évolution) . La lecture est très agréable , le ton non dénué d’humour , pour décrire l’étrange mélange de ferveur religieuse et de mercantilisme dans lequel baigne l'évènement. C’est pour un non-musulman à qui ces endroits sont interdits l'occasion de découvrir rites et pratiques .

Slimane est né en 1953 de parents paysans, pauvres et illettrés, dans un hameau isolé de Kabylie. C’est son histoire et celle de sa famille, intimement liées à l’Algérie et aux évènements jusqu’en 1962.

Difficile à lire car décousu avec des descriptions confuses et touffues. Rédaction pas agréable. C’est dommage car ce témoignage présente des intérêts historiques et culturels. Je suis allée jusqu’au bout mais péniblement.

J'ai lu avec plaisir ce livre sur cette belle Algérie que j'ai quittée, que de souvenirs me sont revenus.

Au-delà de la narration personnelle forte et émouvante du vécu de l'auteur, c'est une intéressante analyse sociologique pleine d'humanité sur la vie des paysans algériens dans les montagnes de la petite Kabylie. On y retrouve "l'Algérie 1960" de Pierre Bourdieu.

On devine chez Slimane Zhegidour une tolérance naturelle aux autres et la volonté d'être une passerelle entre les deux

rives de la Méditerranée.

La perception équilibrée de la guerre d'Algérie par l'auteur montre l'ambiguïté des politiques menées qui polluent aujourd'hui encore les relations entre la France et l'Algérie.

Pour accompagner cet ouvrage, je conseille 'L'Algérie en couleurs" (photos d'appelés pendant la guerre) de Tramor Quemeneur et Slimane Zeghidour.