- Nous n’en avons plus pour longtemps à vivre, déclare le général en guise de conclusion à ses réflexions muettes. Une ou deux années, peut-être même pas autant. Nous ne vivrons plus longtemps, puisque te voilà revenu. Tu le sais toi-même parfaitement. – Oui, je le sais, dit Conrad tranquillement. Le général reprend : - Quarante et une année, c’est long ! Tu as bien réfléchi avant de prendre ta décision, n’est-ce pas ?... Mais, finalement tu es revenu, parce que tu ne pouvais pas faire autrement. Et moi, je t’ai attendu, car je ne pouvais pas non plus faire autrement. Et, nous savions, l’un comme l’autre, que nous nous reverrions une fois encore, puis que ce serait la fin. Est-ce bien cela ? - Oui, c’est bien cela, répond Conrad.