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Citation de lilianelafond


Sohrab Sepehri
A Golestâneh
Des plaines si vastes !
Des montagnes si hautes !
Comme ça sent l’herbe à Golestâneh !
Je cherchais quelque chose dans ce village :
un rêve peut-être,
un rayon de lumière,
un grain de sable,
un sourire.
Derrière les peupliers,
se cachait une insouciance pure
qui m’appelait.
Je me suis arrêté près d’une roselière,
le vent soufflait, j’écoutais :
Qui me parlait ?
Un lézard glissa.
J’ai repris la route.
Un champ de luzerne sur le chemin,
puis un champ de concombres,
des arbustes colorés
et l’oubli de la terre.
J’ai enlevé mes chaussons
au bord d’un ruisseau
et je me suis assis, les pieds dans l’eau :
« Comme je suis fleuri aujourd’hui
et comme est conscient mon corps !
Je crains la venue d’un chagrin
de l’autre côté de la montagne.
Qui est derrière les arbres ?
Personne,
une vache broute dans le près.
Il est midi, c’est l’été.
Les ombres savent de quel été il s’agit.
Des ombres sans taches,
un coin clair et pur.
ô enfants des sentiments,
c’est ici qu’il faut jouer !
La vie n’est pas vide :
Il y a de la tendresse,
des pommes,
de la foi,
Oui,
il faut vivre,
tant qu’il y a des coquelicots.
Il y a quelque chose dans mon cœur,
comme un bosquet de lumière,
comme un rêve du matin
et je suis si impatient,
que j’ai envie de courir au bout de la plaine,
et aller au sommet de la montagne.
Au loin, il y a une voix qui m’appelle. »
Sohrab Sepehri
(À Golestâneh fait partie du recueil Hadjm-e sabz (Volume vert), le septième et le plus complet. Ici, Le poème décrit Golestâneh, village favori de Sohrâb. « Selon son désir, il aurait dû y être enterré, mais de peur qu’il y ait une inondation et que sa tombe ne soit détruite, il a été enterré à Mashhad Ardehal, sur la route de Golestâneh. »
Jalâl Alaviniâ a traduit littéralement Golestâneh par "roseraie", sans expliquer qu’il était également le nom d’un village. Le manque d’une explication sur le village et son importance chez Sohrâb empêche donc une bonne compréhension du poème. Sans aucun doute, Golestâneh fait référence à cet endroit étant donné que Sepehri évoque : « Je cherchais quelque chose dans ce village… »
Dans la sixième ligne de la troisième partie, l’expression "arbustes colorés" ne correspond pas aux mots utilisés par le poète : le golrang évoqué par Sepehri est en réalité un certain arbuste proche du safran. En outre, dans la dernière partie, Sohrâb parle de la tendresse, de la foi et de la pomme, fruit qui est considéré par le poète comme la source de la vie et de l’amour. La traduction évoque des pommes, comme s’il s’agissait de quelques kilos de pommes sans importance. Tous les mots employés par Sohrâb comme la foi, la pomme et les peupliers sont des références spirituelles ; le traducteur n’en donne néanmoins aucune explication et cette dimension symbolique échappe au lecteur français. Par exemple, le peuplier est un arbre mythique et religieux : on le trouve à côté des tombes des saints, il est également le symbole de l’éternité.
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