Dakar. Je suis là parce que j'avais besoin de ce voyage. Quand elle est morte, j'ai tout mis de côté, mon chagrin, mes souvenirs. J'ai rangé ses affaires dans des cartons. Pour plus tard. Peut-être. Le temps a passé et un jour j'ai eu envie d'aller voir. J'ai trouvé des agendas, des lettres, quelques photos, mes dessins d'enfant. Des traces inertes, rassemblées par le hasard, plaquées sur notre vie. Alors j'ai eu envie de revenir, pour aller voir autre chose que ces feuillets pâlis, ces cartes postales vagues, ces coupures de journaux périmés. Il était beaucoup question d'un homme qu'elle aimait et qui la rendait malheureuse. J'avais fait semblant de l'oublier, cet homme qu'elle voyait quand nous allions au Point E.