Alors je les peins tous dans leur comédie de la puissance, de la famille et de la richesse. Ils parlent devant moi comme si j’étais transparent. Et c’est en quelque sorte ce que je suis puisque je suis leur serviteur. Un domestique plus talentueux que les autres : une sorte de magicien qui adoucit les visages jusqu’à les rendre non seulement supportables mais beaux, dignes et parfois émouvants. Un magicien qui arrondit les bras des vieilles et rosit leur chair grise pour la rendre désirable. Un magicien qui fait de la misère humaine un rêve de grandeur et d’éternité.