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Critiques de Sophie Duc (6)
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Le chant du monstre

Format atypique (150x 290 mm), graphisme audacieux, titre accrocheur et édito revendiquant son ambition d’hybridation : dès le début, le ton est donné avec « Le Chant du Monstre ». Cette toute nouvelle revue semestrielle dont c’est le premier numéro (paru en novembre dernier) ne fait pas la facilité ni dans la demi-mesure : les partis pris littéraires, visuels et j’ai presque envie de dire politique sont radicaux et c’est bien ainsi. Revue de 128 pages couleur sur papier de qualité, « Le chant du monstre » se place d’emblée dans la catégorie « revue haut de gamme ». Si on ajoute à cela le trio de parrains de la revue (Mathias Enard, Claro et Sylvain Coher), on se dit que la petite revue est bien partie… oui mais reste à lire et à regarder.

Détaillons ce qui compose ce premier numéro riche en textes, en images et surtout en talents.

Le numéro un s’ouvre sur Affinités électives, une rubrique consacrée à un petit éditeur réalisant de très beaux et bons livres. Cette fois les éditions Monsieur Toussaint Louverture sont à l’honneur et c’est bien mérité. J’ai eu l’occasion de lire plusieurs livres de cette maison d’édition, j’apprécie leur ligne éditoriale, la dimension esthétique de leurs livres et leur qualité littéraire. J’ai donc trouvé très intéressants les propos de Dominque Bordes, fondateur et directeur de la maison, ainsi que les trois longs extraits des livres de Robert Benchley, Frederick Exley et Russell Hoban.



Alchimie, deuxième rubrique du Chant du Monstre propose de miser sur les collaborations.

Dans « Géants », c’est une collaboration entre un poète (Donatien Garnier) et un graphiste (Guillaume Bullat) qui fait des étincelles, entre fourmis et mythologies.

S’il reste une femme et une rivière ce sera suffisant : ce n’est pas moi qui le dit mais Thomas Vinau dans ce magnifique poème de fin du monde illustré en noir et blanc avec brio par Emilie Alenda.



Dans la rubrique « Seul contre tous », un acteur du monde du livre relève la mission de démonter une fausse évidence. Pour ce premier numéro c’est l’écrivain Fabrice Colin qui se livre à l’exercice. Dans « Ne m’invite pas à déjeuner David », il s’interroge sur ce qui fait un bon livre et sur ce qui fait un best-sellers, se demande si Guillaume Musso ne serait pas un peu plus honnête que David Foenkinos. La littérature doit-elle vraiment être délicate ? Peut-on supporter longtemps de s’identifier à un anti-héros moche qui boit du jus d’abricot et lit Cioran ? Un article drôle et réjouissant qui bouscule deux ou trois idées reçues au passage.



Ex-qui ? est une rubrique vivifiante sur les écrivains morts mais qui gagnent à être lus par les vivants. Ici c’est Kathy Acker éditée par les éditions Laurence Viallet qui renaît de ses cendres.



Cabinet de curiosités : une rubrique qui intrigue et attire l’attention… et on n’est pas déçu, bien au contraire quand on découvre l’artiste Frédéric Noël et son univers noir et fragile, d’une poésie inquiétante autant que morbide. Femme à barbe, chenille molle et joufflue mais aussi enfants perdus tout droits sortis de « La nuit du chasseur » ou de « Black Hole » (la géniale B.D. de Charles Burns) peuplent le monde onirique de Frédéric Noël pour le plus grand plaisir du lecteur qui n’en revient pas de ce qu’il voit. Ses personnages tordus, monstrueux mais terriblement humains sont autant de monstres intérieurs de l’artiste qui les dessine et les accompagne de ses mots. Splendide !



Deux rubriques m’ont moins intéressée dans ce numéro, celle consacrée à la collaboration de Pierre Senges et Killoffer et « A manger pour les cailloux », un texte de Pierre Tierzan.



Au final, une très belle revue qu’on a envie d’acheter, d’offrir, de prêter… et à laquelle on a envie de participer quand on est écrivain ou illustrateur. Bravo au trio féminin à la tête de cette entreprise (Sophie Duc, Angélique Joyau et Céline Pévrier) et aux éditions Intervalles qui publie ce très bel objet.

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Le chant du monstre, n° 2

Un n°2 qui confirme largement l'audace et l'ambition du n°1 de la revue



J'attendais avec grande impatience ce n°2 du Chant du Monstre, paru en mai 2013, après le coup de maître du n°1 à l'automne dernier (http://www.babelio.com/livres/Duc-Le-chant-du-monstre/436631/critiques/388620).



Je n'ai à nouveau pas été déçu. L'audace, l'originalité et l'ambition de la revue se confirment largement : un superbe guide de découverte de la maison d'éditions belge FRMK (prononcer "Frémok"), au carrefour des arts en s'appuyant sur la bande dessinée, zoomant sur les œuvres de Paz Boïra, de Thierry Van Hasselt, d'Éric Lambé et d'Alex Barbier (avec de somptueuses illustrations bien entendu), une "rencontre" sur papier entre le poète Faubert Bolivar et les images de trois jeunes artistes plasticiens avignonnais (Catherine Duchêne, Johann Fournier et Simo Aagadi), pour une belle alchimie d'un devenir animal, une redécouverte (dans le cadre de cette belle rubrique "ex-qui ?", "le lieu où s'agitent et résonnent les écritures toujours vivantes des écrivains qui ne courent plus") de Nicolas Genka et de son "Épi monstre", publié en 1961 avec très vite un statut de livre maudit du fait de la puissante censure gaulliste, un voyage étonnant (dans la rubrique "Cabinet de curiosités") aux côtés du collectif de plasticiens Hell'O Monsters, et pour couronner le tout, un incroyable inédit de Tarik Noui (auteur remarqué, notamment, du fight club gériatrique "À nos pères") et un poème de Claro.



Enfin, justifiant à lui tout seul l'acquisition de ce magnifique objet qu'est la revue, un article spécial de Pierre Jourde, dont le "Littérature monstre" parraine de toute sa puissance la jeune revue, sur une problématique toujours actuelle et nécessaire : "la défense d'une littérature de l'imaginaire, celle de ceux qui ne disent pas "je" pour dire mieux le monde."



Achetez Le Chant du Monstre, vous ne le regretterez pas, promis !

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Le chant du monstre

Reçu et lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions Intervalles pour cet envoi !



Voici le numéro de la toute jeune revue le Chant du Monstre. Entre vos mains, un curieux objet : Format "longbook", assez épais pour une revue, papier de qualité, graphisme évocateur en couverture et un slogan qui ne trompe pas : "Création littéraire et curiosités graphiques".

Donc, on s'y attend et si on ouvre ce bel ouvrage, c'est pour être surpris, pour en prendre plein la vue, pour découvrir des noms, des textes, des voix, des regards sur le monde.

A ce compte, vous ne serez pas déçu. Un plan simple avec des titres oniriques :

"Affinités électives" vous présente ici les éditions Monsieur Toussaint Louverture, éditeur original s'il en est. (Karoo, Le Dernier Stade de la soif );

"Seul contre tous" donne la voix à une personnalité pour déboulonner un cliché en vogue (ici Fabrice Colin confronte David Foenkinos à Guillaume Musso ...) ;

"Alchimie" sera la rubrique provoquant la rencontre entre le graphisme et le texte. Mention particulière à la poétique graphique de Donatien Garnier et Guillaume Bullat avec une adaptation de "Géants" ici.

"Ex-qui" vous emmène à la découverte d'auteurs morts mais dont les écrits continuent à bouleverser le lecteur. Pour ce numéro, découvrez la "folie" de Kathy Acker.

Le "Cabinet de curiosités" est probablement la rubrique la plus emblématique de l'objectif de cette revue : faire se croiser arts plastiques, textes dans un contexte d'expérimentations et d'explorations continues.

Enfin la rubrique "Parce que", que j'ai particulièrement affectionnée avec son texte "A manger pour les cailloux", produit un texte qui se passe de commentaire, qui doit être là, juste pour ce qu'il est. Ici un récit bouleversant de Pierre Terzian.



Vous l'avez compris, le Chant du Monstre, c'est une revue exigeante mais généreuse. Pour peu que vous acceptiez les propositions de ce bel ouvrage, vous plongerez dans un univers de lectures gourmandes !

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Le Chant du Monstre, N° 3

N°3 de la revue hybride, rebelle, belle et intelligente, confirmation qu'elle est indispensable.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/03/08/note-de-lecture-le-chant-du-monstre-3-revue/

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Le chant du monstre

Toute nouvelle revue semestrielle, Le chant du monstre revendique l’hybridation, bousculant les genres littéraires et graphiques.



Le monstre ne veut pas d’un monde littéraire unique. Il puise sa force dans le mélange des genres, leur rencontre, leur confrontation.



Sa forme mérite d’entrée un coup de chapeau, la rédaction osant un format peu conventionnel. Un bel objet tout en hauteur (15 x 29 cm), qui suscite curiosité et interrogations à son feuilletage. Une mise en page qui donne la part belle au jeu typographique, qui se joue d’une présentation conventionnelle pour unir le graphisme à la littérature.



Les éditions Monsieur Toussaint Louverture ouvrent le bal, avec son fondateur Dominique Bordes, qui expose bien plus qu’une simple présentation, évoquant son métier d’éditeur, les choix, les rencontres, et cette nécessité presque absolue de défendre certains auteurs, comme Robert Benchley, Frederick Exley ou encore Russel Hoban, dont nous découvrons de long extraits.



La rubrique Alchimie propose ensuite deux collaborations. Géants avec Donatien Garnier (poète) et Guillaume Bullat (graphiste), et Ce sera suffisant avec Thomas Vinau (poète) et Emilie Alenda (dessinatrice). Des rencontres marquées par l’hybridation si chère au Chant du monstre.



Autre rubrique, Seul contre tous, où un invité du monde du livre a pour objectif de « donner un coup de pied dans la fourmilière » en démontant idées reçues et fausses évidence.

Pour l’occasion, Fabrice Colin ne met à table avec Ne m’invite pas à déjeuner David, en posant la question du « bon » livre, et s’interrogeant sur la crédibilité de David Foenkinos face à Guillaume Musso. C’est tout à fait jubilatoire.



Dans Ex-qui ?, nous partons à la rencontre d’auteurs morts pour leur redonner la parole face aux vivants, et faire rejaillir leurs textes. Un bon prétexte pour faire renaître de ses cendres la révoltée Kathy Acker.



Le Chant du monstre se devait d’avoir son Cabinet de curiosités. Entre animal, végétal et minéral, nous entrons dans les univers expérimentaux de Pierre Senges, Killofer et Frédéric Noël.



Pour clôturer le tout, un texte de Pierre Terzian, A manger pour les cailloux, qui prend place dans la rubrique Parce que !, créée sur mesure par l’équipe du Chant du Monstre, pour des textes « qui s’imposent d’eux-mêmes ».



Le pari du Chant du monstre est largement relevé. Nous tenons là un O.L.N.I., Objet littéraire non identifié. Une revue haut de gamme, exigeante et militante, qui donne la part belle à ce qui se passe hors des sentiers battus. Parfois un brin élitiste, mais la curiosité a toujours le dessus.



Un grand merci aux éditions Intervalles et à Babelio pour cette lecture surprenante et cette découverte.



Lu dans le cadre de l’opération Masse critique organisée par le site Babelio.
Lien : http://casentlebook.fr/le-ch..
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Le chant du monstre

Premier numéro très réussi d'une revue littéraire et graphique sainement ambitieuse.



Toute nouvelle revue, ambitieuse et riche en contenu, dont le premier numéro paraissait en cet automne 2012, avec au programme, d'une rare exigence à la fois littéraire et graphique, un précieux entretien avec Dominique Bordes (l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture), notamment à propos du récemment (et magnifiquement) traduit "Enig Marcheur" de Russell Hoban et Nicolas Richard, une très intéressante réflexion, pleine d'humour pensif, de Fabrice Colin sur "ce qui fait littérature", sur nos exigences et sur nos préjugés en la matière, un dossier spécial sur la fantasque et trop peu connue Kathy Acker, qui devrait vous donner envie d'en savoir plus sur cette romancière et essayiste, féministe "ultra" et totalement atypique, décédée d'un cancer dans la Salle 101 (si !) de l'hôpital de Tijuana où elle était soignée en 1997, et sur son si surprenant "Don Quichotte", mais aussi un superbe conte graphique de Donatien Garnier et Guillaume Bullat ("Géants"), et encore plusieurs "curiosités" qui méritent le détour.



On souhaitera donc aux jeunes éditrices porteuses de ce projet toute la réussite qu'elles méritent, au vu de ce premier opus enthousiasmant de rigueur, d'éclectisme et de saine ambition.

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